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samedi 30 juin 2012

Berlin s'offre le Don Giovanni de Claus Guth dirigé par Daniel Barenboim

Don Giovanni |  (c) Monika Rittershaus
Madamina, il catalogo...Copyright Staatsoper de Berlin
Daniel Barenboim dirige la Staatskapelle de Berlin. Les choeurs sont placés sous la direction d'Eberhard Friedrich. reprise de la mise en scène salzbourgeoise de Claus Guth (2008).
Décors et costumes de Christian Schmidt, lumières d'Olaf Winter, chorégraphie de Ramses Sigl.
Distribution: Don Giovanni , Christopher Maltman, Donna Anna, Maria Bengtsson, Don Ottavio, Giuseppe Filianoti, le commandeur, Alexander Tsymbalyuk, Donna Elvira, Dorothea Röschmann, 
Leporello , Erwin Schrott, Masetto, Stefan Kocan, Zerlina, Anna Prohaska.

Le Staatsoper de Berlin reprend la fameuse mise en scène salzbourgeoise de Claus Guth du Don Giovanni de Mozart avec Daniel Barenboim au pupitre, dont on connaît la maîtrise de cette oeuvre de Mozart qu'il dirige depuis près de quarante ans. Ajoutons à cela un casting de rêve avec des chanteuses et des chanteurs qui s'avèrent aussi d'excellents comédiens et l'attention physiquement palpable d'un public d'amateurs pour la plupart avertis. La programmation du Staatsoper a réuni tous les ingrédients qui font les meilleurs soirées d'opéra, et la performance était au rendez-vous au Théâtre Schiller de Berlin-Charlottenburg, où le Staatsoper joue le temps que dureront les rénovations, prévues jusqu'à l'été .

Claus Guth a monté la trilogie de Lorenzo da Ponte de 2006 à 2009, avec son Don Giovanni présenté au festival de Salzbourg en 2008 et repris avec succès en 2011 à la Haus für Mozart de la même ville. La production a été enregistrée sur DVD par Deutsche grammophon. A noter que trois rôles (Don Giovanni, Leporello et Dona Elvira) sont tenus à Berlin par les mêmes chanteurs que lors de la production salzbourgeoise.

Toute l'action du monde du Don Giovanni selon Guth se déroule dans une forêt de sapins au relief en partie rocheux,..Le travail de décor et d'éclairage est des plus remarquables: la forêt est pour partie placée sur un plateau tournant qui se meut à des vitesses différentes, le décor est si bien réalisé qu'on a l'impression d'une variété de perspectives et de points de vue qui se déclinent quasi à l'infini avec l'effet combiné des jeux des lumières aux sources variées et des émissions de brumes. Cela va de diverses utilisations de lampes-torches placées dans les mains des protagonistes, des feux d'une voiture ou des éclairages d'ambiances. Un régal de technicité. Ajoutons à cela quelques éléments de décor qui vont situer et découper les séquences: un abribus des plus improbables en pleine forêt, l'arrivée d'une voiture sur scène pilotée par Don Ottavio qui pourchasse le meurtrier du père de Dona Anna, un arbre brisé par les forces de la nature qui servira de medium avec le commandeur symbolisé par une statue de bois filiforme à la Giacometti. Les protagonistes du drame évoluent dans la forêt et se rencontrent davantage que ce que suggère la lettre du livret, ce qui donne une nouvelle dimension très opportune à l'action: les drames d'habitude séparés des diverses femmes séduites par Don Giovanni ne le sont plus, et ces femmes peuvent s'observer, leurs expériences peuvent se fondre et donner une vision plus unifiée de l'action. C'est tout simplement génial.

Guth donne une lecture nouvelle du drame en transformant le meurtre du père de Dona Anna en un duel provoqué par un homme outragé qui veut arracher sa fille des mains d'un séducteur et qui, s'il meurt comme l'indique le livret, porte avant de mourir un coup fatal à Don Giovanni, qui, le temps de l'opéra, devient plus que jamais un être-pour-la-mort. Le Don Giovanni de Guth porte la mort en lui dès la scène du meurtre, et tout ce dont il voudra encore jouir sera intensifié par l'imminence connue de son destin, toute sa belle énergie vitale, tous ses désirs sont ici marqués et rendus plus vifs, plus urgents dans la perspective connue et proche de l'échéance fatale que signale une blessure au flanc qui n'arrêtera pas de saigner et d'élancer douloureusement le blessé. Outre cette approche du duel, Claus Guth donne aussi une autre dimension aux femmes du récit, dont il souligne le désir d'homme, un désir parfois tellement exacerbé qu'on peut en arriver à se demander si le prédateur n'est pas parfois la proie. Loin d'être les victimes du donjuanisme, elles s'offrent à leur séducteur, et, si elles résistent sans doute, leur résistance n'est pas dénuée d'ambiguïté, elles résistent pour mieux s'offrir. On est loin du monde dichotomique du prédateur et des victimes innocentes. Il en va d'ailleurs de même de la relation entre Don Giovanni et son serviteur. Ici aussi le metteur en scène donne un éclairage nouveau et original, explorant davantage les mimiques d'imitation du personnage double tout au long de l'action, et pas seulement au moment de l'échange des costumes. Guth crée un Leporello looser, alcoolique, polytoxicomane et sans doute un peu dealer, un personnage labile et co-dépendant, incapable de s'arracher à la symbiose d'avec son patron. Un marginal affublé de tics qui fait passer les douleurs de la blessure de Don Giovanni au moyen d'une seringue de morphine ou d'héroïne qu'il sort opportunément de sa poche, et qui fait volontiers circuler un joint. Un personnage remarquablement interprété par Erwin Schrott qui fait un parfait cabotin et semble adorer le jeu de rôle qu'on lui fait jouer! 

Les chanteuses et les chanteurs n'ont pas seulement été sélectionnés parce qu'ils sont tous à la pointe de leur art, mais aussi en raison des critères de l'apparence physique: le drame est joué par des beaux mecs attirés par de belles femmes. Erwin Schrott peut jouer les Rambos et Christopher Maltman a un physique de quadra sportif. Stefan Kochan a l'allure d'un macho italien. Et les femmes ne sont pas en reste: la Dona Elvira de Dorothea Röschmann est merveilleusement pulpeuse avec son décolletté qui découvre parfois une poitrine généreuse, Anna Prohaska donne une jeune mariée friponne et les charmes nordiques de Maria Bengtsson sont bien propres à séduire plus d'un Don Juan. Schrott et Maltman déploient des talents de cascadeurs sur l'abribus. La beauté et l'ingéniosité du décor et des effets de lumière, combinés à la belle allure des personnages, tout concourt au plaisir des yeux et à l'agacement de la sensualité du spectateur. 

Parmi les surprises de la mise en scène, cet abribus placé à l'orée d'une forêt, où aucun bus ne semble jamais venir s'arrêter. Les personnages semblent prisonniers d'une forêt dans laquelle ils se croisent et se recroisent sans jamais pouvoir en sortir, sinon pour une issue fatale; dans la forêt comme symbole de l'improbable condition humaine et du tissu des désirs, l'abribus ne figure pas la possibilité d'un départ mais son illusion. Et, trouvaille suprême de Claus Guth, ce n'est pas une horaire qui y est affiché comme on pourrait d'abord le croire, mais bien la liste des conquêtes de Don Giovanni que Leporello énonce à une Dona Elvira qui pardonnera plutôt que de partir. On est loin du rouleau kilométrique du Don Giovanni de Losey, l'horaire des innombrables amours de Don Juan tient ici sur un format A4, mais sans doute ceci rappelle-t-il cela par une association d'antithèse.

La direction d'orchestre de Daniel Barenboim est en soi un régal du genre. Nous profitons de la maturité et de l'expérience d'un Maestro qui pratique l'oeuvre depuis 39 ans et a pénétré la quintessence du dramma giocoso, une quintessence qu'il va décliner tout au long de la soirée: dès l'ouverture, il met en évidence les contrastes entre le drame et la comédie, la gravité solennelle du motif du Commandeur fait place dès la fin de l'andante à la joie d'un allegro au tempo quadruplé. Barenboim souligne musicalement l'ambiguité de l'humaine condition: ce qui est dramatique pour l'une est amusant et piquant pour l'autre. Ainsi du Madamina, il catalogo, tragique pour Dona Elvira qui y perd ses dernières illusions, et démonstration grotesque et gouailleuse pour Leporello. Barenboim nous fait entendre que la musique de Mozart est l'expression d'une subjectivité variable dans l'approche du réel, sa direction d'orchestre en donne la démonstration, avec une lecture intelligente, et intelligible, de la partition, qui donne à entendre ce qu'il y a de comique dans le drame, et de tragique dans la comédie. 

Le duo Maltan Schrott, s'il rivalise davantage de puissance vocale que de subtilité, ravit par sa complicité. Avec Dorothea Röschmann, ils forment un trio qui pratique cette mise en scène depuis plusieurs années, et cela se voit dans leur jeu de scène assuré. Pour cette production dont ils ont une plus longue pratique, ils ont davantage de planche et peuvent porter bien haut leurs jeux d'acteurs. Erwin Schrott est tout simplement époustouflant, le personnage de Leporello étant bien sûr une main tendue à la performance d'acteur. Dorothea Rösschmann est une grande Elvira, convaincante, avec une voix puissante et chaude qui explore les variations de l'hystérie et du tragique du personnage. Maria Bengtsson remplace avec talent Anna Netrebko, qui a dû se désister, et donne une Dona Anna perturbée et déstabilisée, une femme névrotique qui oscille sans repères entre son désir d'homme et son désir de vengeance. Moins assurée sur le plateau, Anna Prohaska chante une Zerlina aux aigus d'une légèreté toute séraphique. Alexander Tsymbalyuk donne un Commandeur de belle tenue, mais qu'on aurait aimé encore plus sonore et dramatique face à la puissance de Christopher Maltman et d'Erwin Schrott.

Une toute grande soirée qui fera date dans les productions berlinoises de Don Giovanni.


Prochaines représentations les 30 juin , 3 et 6 juillet au  Staatsoper de Berlin  

vendredi 29 juin 2012

Marche des fiertés: le soutien ferme et l'engagement du Premier Ministre français

Photo : Pierre Chabaud/Matignon

A l’occasion de la marche des fiertés organisée le samedi 30 juin, le Premier ministre souhaite réaffirmer que le gouvernement a inscrit à son programme de travail des prochains mois la mise en œuvre des engagements pris pendant la campagne présidentielle, en matière de lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.

Le droit au mariage et à l’adoption pour tous sera institué et les outils de lutte contre les discriminations seront renforcés. Toutes les administrations de l’Etat, les autorités administratives indépendantes, les fonctionnaires et en particulier les enseignants, seront sensibilisés sur cet objectif d’égalité et de lutte contre tous les préjugés homophobes qui font le lit d’une violence et d’une exclusion qui ne sont pas tolérables.

Le Premier ministre demandera à tous les membres du gouvernement concernés de lui faire des propositions, après concertation avec les partenaires associatifs, pour définir le pilotage institutionnel des politiques de lutte contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, qui sont par nature interministérielles.

S’agissant des personnes trans, une concertation sera lancée à la rentrée pour faciliter leur parcours, en écho aux recommandations de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

Au niveau international, la France saisira toutes les occasions pour promouvoir la dépénalisation universelle de l’homosexualité. Dans ce contexte, le Premier ministre se félicite de l’adoption, lors du Conseil de l’Union européenne du 25 juin, du cadre stratégique en matière de droits de l’homme et de démocratie, qui comporte un plan d’action sur les droits des LGBT.

We want freedom: la chanson de la gay pride de Munich 2012

La gay pride de Munich a lieu traditionnellement le deuxième week-end de juillet. Cette année, la CSD München se déroule les 14 et 15 juillet et a choisi le thème de la solidarité pour tous. Et pour chanson United for freedom. Voir le site officiel de la CSD München 2012

Comédie musicale: Hairspray au Deutsches Theater



Une comédie musicale haute en couleurs pour toute la famille, avec la chanteuse étoile Uwe Kröger dans le rôle déjanté de la Mère, la désormais célèbre Edna Turnblad. Une nouvelle production avec toute l'énergie et les parfums des années 60. A ne pas manquer! 

Dans la Baltimore du début des années 60, la très expansive Tracy Turnblad ne peut s'empêcher de dire tout ce qui lui passe par la tête, mais cette bavarde communicative a le coeur encore plus grand que la bouche, et elle danse comme un cyclone. Une adolescente hyper enjouée qui rêve de gloire et d'amour, et qui passe tous ses loisirs à s'exercer pour son passe-temps favori, la danse! Tracy évolue dans le monde de la culture pop, un monde en technicolor, en sautillant les pas du Rock’n’Roll, du R&B et de la Soul. 

Cette comédie musicale est une adaptation du film culte de John Waters avec la fabuleuse Divine dans le rôle de la mère, un film très Rock'n'Roll sur fond de lutte contre la ségrégation raciale, et qui connaîtra plus tard un remake à succès avec John Travolta dans le rôle de la mère. Des adolescents rêvent de participer à un concours télévisé de danse organisé en direct: le "Corny Collins TV-Show“. Mais voila, le concours est ségrégationniste et réservé aux seuls blancs. La grosse et sympathique Tracy Turnblad va mener victorieusement le combat contre le racisme, avec son énorme bonne humeur qui n'a d'égale que sa combativité. Elle défendra les valeurs et les droits des Afro-Américains et de leur musique, la Soul, qui remplacera victorieusement le Rock lors du concours de la „Miss Teenage Hairspray ‘62“, un concours qui consacre l'égalité entre les races.

Outre la talentueuse Uwe Kröger, on pourra applaudir Tanja Schumann dans le rôle de PRUDY PINGLETON et Andreas Zaron („Cliff & Rexonah“ ) dans celui de WILBUR TURNBLAD. C'est Conny Braun qui incarne l'inénarrable TRACY TURNBLAD.


Du 3 au 22 juillet au Deutsches Theater (métro Fröttmaning). Pour réserver, cliquer ici.



jeudi 28 juin 2012

Rétrospective Diane Arbus au Gropius Bau de Berlin

Jeune homme en bigoudis N.Y.C., 1966 © The Estate of Diane Arbus

Diane Arbus (New York, 1923 à 1971) a révolutionné l'art de la photographie. Elle a su approcher des sujets considérés comme osés avec une vérité crue et une authenticité directe. Diane Arbus a le plus souvent trouvé ses sources d'inspiration à New York, une ville sur laquelle elle posa un regard à la fois familier et étrange dans les années 50 et 60. L'artiste s'intéressait aux gens qu'elle regardait de près et son approche donne une dimension anthropologique à la galerie de portraits qu'elle en a tirés: ses portraits de couples, d'enfants, d'artistes de foire, de nudistes, de familles de classe moyenne, de travestis, d'excentriques et de célébrités forment une allégorie de l'expérience humaine, explorent la relation entre l'apparence et l'identité, entre l'illusion et la croyance, entre le théâtre et la réalité.

La Martin-Gropius-Bau présente une rétrospective majeure de l'oeuvre de l'artiste avec une impressionnante sélection de deux cents photographies, qui permettent de retracer le parcours de la grande photographe américaine et d'approcher l'originalité de son oeuvre et la puissante perspicacité de son regard. L'exposition présente tant des oeuvres connues que de nombreuses photos qui n'ont jamais été exposées.

Du 27 juin au 23 septembre 2012 au Martin-Gropius Bau de Berlin
Source: Berlin.de

mercredi 27 juin 2012

Idoménée de Mozart à l'Opéra comique de Berlin

Komische Oper Berlin, Idomeneo, Foto: Wolfgang Silveri
Idoménée et Electre. Photo Wolfgang Silveri

Le débat sur le théâtre de régie à l'allemande n'est pas neuf. Il a en Allemagne ses défenseurs enthousiastes comme ses détracteurs acharnés. Sans vouloir entrer ici au coeur de la discussion, on peut peut-être se contenter de constater le verdict du public pour telle ou telle production, et dans le cas de l'Idomeneo mis en scène par Benedikt von Peter en mai 2011 et qui en est aujourd'hui à sa dixième représentation, le public joue les abonnés absents. Qui plus est, si la salle n'est pas pleine, ses rangs se clairsèment encore davantage après l'entracte.

Benedikt von Peter ne se contente pas de prendre des libertés avec le livret comme c'est souvent l'habitude dans le théâtre de régie, il le chamboule par une mise en perspective temporelle , et, de plus,  s'attaque aussi à la musique de Mozart à laquelle il ajoute des bruitages sonores évoquant les déchaînements d'une tempête marine. On se souvient du fameux reproche adressé par Joseph II à Mozart dans l'Amadeus de Milos Forman: Il y a trop de notes!, une fadaise à laquelle Mozart répond avec sa brillante impertinence: Lesquelles, Sire? Dans l'Idomeo de Benedikt von Peter, il y a trop de bruit et de fureur météorologiques, et il ne faut hélas pas être grand mélomane pour identifier ces sons superflus.

Le metteur en scène rhénan fait le choix de supprimer deux personnages secondaires, Arbaces et la Grand Prêtre, et de redistribuer leurs répliques qu'il place dans la bouche d'autres personnages. Un choix à l'esthétique discutable et discutée, auquel il ajoute la complexification d'une nouvelle perspective temporelle. Dans l'opéra de von Peter, au début de l'action, Idamante et Ilia sont mariés depuis quelques années et de leur union est né un garçon déjà en âge de jouer avec le modèle réduit d'un trois-mats qu'il s'amuse à faire naviguer sur une mare. Idoménée campe un grand-père hanté par son histoire et ressasse sans cesse sa tragique histoire qui se matérialise sous son regard hagard. Ainsi les couloirs mozartiens du temps passé s'entremêlent-ils au présent ajouté par le metteur en scène.

L'espace scénique est tout entier occupé par le plancher incurvé du pont d'un navire échoué, effondré en son centre. L'effondrement forme un trou d'eau, la mare sur laquelle l'enfant lance son bateau, et où viennent aussi patauger chanteurs et figurants, une mare dans laquelle Electre viendra se noyer et flotter comme une sombre Ophélie. Un grand miroir incliné pend du cintre au-dessus de la mare qu'il reflète pour le public, offrant une nouvelle perspective ingénieuse. Au début de l'opéra, le choeur est installé sur une soixantaine de chaises placées sur le plancher du pont du navire, miroir lui-même du public auquel il fait face. Ce jeu de perspective et de mise en abyme, ce double miroir, permet au public de s'identifier aisément au choeur et le rapproche du coeur du drame. Plus tard les chaises seront déplacées ou brandies par le choeur au gré des fureurs de Neptune, un dieu courroucé et vengeur indifférent à la souffrance d'une humanité soumise et terrifiée. L'art du metteur en scène est ici indéniable, les mouvements chorégraphés des figurants sont des plus réussis et ajoutent à l'intensité dramatique. On applaudit de même sa remarquable direction d'acteurs: sur le plan théâtral Erika Roos campe puissamment quoique sans nuances la folie d'Electre et Rainer Trost habite magnifiquement un Idoménée hanté par son passé.

Erika Roos fait davantage impression par ses talents de comédienne que de chanteuse, elle recueille le succès attendu décerné par la fidèle clientèle d'habitués typique du théâtre de répertoire joué par une troupe qui a ses inconditionnels, mais la chanteuse suédoise n'atteint jamais au soprano dramatique qu'exige le rôle. C'est Rainer Trost qui sauve en fait la soirée du naufrage programmé et sa performance d'excellent ténor mozartien nous ramène constamment à l'essentiel de la musique que s'acharne à vouloir nous faire oublier la mise en scène. Au pupitre, on imagine que Patrick Lange, un amoureux de la musique de Mozart, pourrait obtenir davantage de l'orchestre dans un autre contexte scénique.

Une soirée paradoxale, avec une mise en scène aux qualités indéniables qui pâtit d'un trop-plein d'idées, au point d'en étouffer la musique.

Prochaine représentation au Komische Oper de Berlin: le 1er juillet 2012

mardi 26 juin 2012

Les sièges polyglottes de l'Opéra comique de Berlin


Komische Oper Berlin, Türkisch. Oper kann das!, Foto: Lors du renouvellement de ses rangées de sièges, les concepteurs de l'ingénierie théâtrale de l'opéra comique de Berlin ont eu l'idée ingénieuse d'incorporer au dos de chaque siège un petit écran qui déroule le texte de l'opéra en train de se jouer. Chaque spectateur a ainsi le loisir d'opter ou non pour un titrage de l'opéra, et ce programme se décline en quatre langues: on a le choix entre l'allemand, l'anglais, le français ou le turc. Ce sont probablement les seuls sièges au monde à parler le turc! Bel effort d'intégration ciblant l'importante communauté turque immigrée en Allemagne. A quand des fauteuils  avec une possibilité de sélectionner des textes en arabe à Paris, Marseille ou Bruxelles?

Ce procédé ingénieux présente en outre le très grand avantage de débarrasser la scène du disgracieux écran de surtitrage qui a fleuri dans la plupart maisons d'opéra et qui détournait inévitablement l'attention des spectateurs, qu'ils le veuillent ou non.

Connaissez-vous d'autres maisons d'opéra qui ont opté pour les dos de fauteuils polyglottes?

Le Watzmann comme vous ne le verrez jamais...

...sauf si vous vous rendez à Berlin où la toile de Caspar David Friedrich est conservée à la Alte nationale Galerie (Museuminsel). Le peintre s'est placé au nord-ouest du deuxième sommet le plus haut d'Allemagne pour le peindre en 1824-1825.

Datei:Caspar David Friedrich 012.jpg

lundi 25 juin 2012

To be or not to be?

 

To be, or not to be: that is the question:
Whether 'tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take arms against a sea of troubles,
And by opposing end them? To die: to sleep;
No more; and by a sleep to say we end
The heart-ache and the thousand natural shocks
That flesh is heir to, 'tis a consummation
Devoutly to be wish'd. To die, to sleep;
To sleep: perchance to dream: ay, there's the rub;
For in that sleep of death what dreams may come
When we have shuffled off this mortal coil,
Must give us pause: there's the respect
That makes calamity of so long life;
For who would bear the whips and scorns of time,
The oppressor's wrong, the proud man's contumely,
The pangs of despised love, the law's delay,
The insolence of office and the spurns
That patient merit of the unworthy takes,
When he himself might his quietus make
With a bare bodkin? who would fardels bear,
To grunt and sweat under a weary life,
But that the dread of something after death,
The undiscover'd country from whose bourn
No traveller returns, puzzles the will
And makes us rather bear those ills we have
Than fly to others that we know not of?
Thus conscience does make cowards of us all;
And thus the native hue of resolution
Is sicklied o'er with the pale cast of thought,
And enterprises of great pith and moment
With this regard their currents turn awry,
And lose the name of action. - Soft you now!
The fair Ophelia! Nymph, in thy orisons
Be all my sins remember'd.

dimanche 24 juin 2012

Burghausen et la Salzach
























Spencer Tunich installe le Ring à Munich pour l'ouverture du festival d'opéra

Spencer Tunick parmi ses figurants
L'artiste Spencer TUNICK a ouvert les festivités du festival d'été munichois d'opéra 2012 (Opernfestspiele) ce samedi matin aux aurores dans le quartier de l'opéra avec une grande installation ayant pour thème le Ring, l'Anneau des Nibelungen. 1700 figurants s'étaient portés volontaires pour l'installation. Pour la première fois dans l'histoire de ses installations en milieu urbain, TUNICK a utilisé des enduits de couleur pour recouvrir les corps nus des participants. A 5H14 du matin, TUNICK procédait à lune première installation le long de la Ludwigstrasse. Sur la place de l'Odéon, TUNICK a ensuite disposé les participants de manière à figurer les flammes qui sortent de la bouche du dragon Fafner, un des personnages du Siegfried de Wagner. Puis sur la place de l'opéra, la place Max-Joseph, TUNICK a disposé les participants en un cercle bicolore autour de la statue monumentale de Max-Joseph. Enfin avec un groupe réduit de cinquante participants TUNICK a formé une montagne d'or dans la salle royale du Théâtre National. A huit heures, tout était terminé.

Les participants s'étaient retrouvés à 3 heures du matin pour se déshabiller. Une partie de la Ludwigstrasse, la place de l'odéon, la place Max-Joseph où est situé le Théâtre National avaient été bouclés, seuls des journalistes accrédités pouvaient photographier la performance. Voici le récit de Markus, un des participants:

"Nous avons été convoqués par courriel et devions être sur place avant trois heures du matin. Des assistants de l'artiste fournissaient des sacs en plastique pour que nous y entreposions nos vêtements, une garde était assurée. Puis nous avons reçu de la couleur et nous avons dû nous peinturlurer complètement le corps des pieds à la tête. On s'aidait les uns les autres pour que tout le corps soit vraiment recouvert. Pour les installations, l'artiste nous donnait ses ordres au moyen d'un mégaphone. Après l'installation il y avait quelques douches, mais la plupart sont rentrés se doucher chez eux. Cela a dû faire un drôle de spectacle dans Munich: des gens à pied, à vélo ou en métro rentrant chez eux peinturlurés de rouge ou d'or.Heureusement on nous avait conseillé de mettre de vieux vêtements. Je suis rentré chez moi sur mon vélo et ai mis de la couleur rouge partout dans l'appartement, c'était inévitable,...J'ai dû prendre plusieurs douches pour me débarrasser de la couleur, c'était difficile à enlever. mais c'est une expérience fabuleuse, inoubliable, je ne la regrette pas!"

On pourra voir une vidéo de l'installation au bar Rheingold pendant tout le mois de juillet et à partir de janvier 2013, à l'occasion de la reprise du Ring, les photos de l'installation seront présentées au Théâtre national.


Post précedent sur l'installation de Spencer TUNICK: cliquer ici

Enduits des pieds à la tête

Odeonsplatz

Odeonsplatz, détail de l'installation


En route vers la place de l'opéra
L'installation du Ring

Max-Joseph-Platz


Photos: Wilfried Hösl

vendredi 22 juin 2012

Gruberova et Ganassi dans la Straniera de Bellini au Gasteig

L'organisateur de concert VITA E VOCE présente en première mondiale la nouvelle prise de rôle d'Edita Gruberova dans la Straniera de Vincenzo Bellini, à l'occasion du 175ème anniversaire de la création munichoise de l'oeuvre (1837-2012), qui n'a plus été jouée dans la capitale bavaroise depuis lors. L'oeuvre sera interprétée en version concertante au GASTEIG de Munich avec, aux côtés de la prima donna assoluta, Sonia Ganassi, José Bros et Paolo Gavanelli, et, au pupitre, le jeune chef italien Pietro Rizzo qui dirigera le Münchener Opernorchester et le Münchener Opernchor.

La Straniera relate une histoire romantique, et , sur le plan musical, n'a rien à envier à Norma quant à la virtuosité des mélodies, aux prouesses pour colorature et à la magie émouvante des ensembles.

Agenda et réservations

Première le 5 juillet. Gala.
Représentations suivantes: les 9, 12 et 16 juillet

Cartes: au 004918054818181 (numéro payant) ou en commandant par email à tickets@vitaevoce.com ou sur le site Münchentickets

jeudi 21 juin 2012

Homophobie catholique ordinaire: l'Eglise catholique ne pourra mettre à pied une directrice lesbienne en congé de maternité.


Bavière/Augsburg

La directrice d'une école maternelle située près de Neu-Ulm ne pourra être renvoyée. Le tribunal administratif d'Augsburg a en effet statué ce mardi que le droit au travail d'une femme en congé de maternité prévaut sur le droit de l'église catholique de limoger une personne au motif de la violation des principes de base de l'institution.

Pour comprendre cette situation typique de l'homophobie catholique en Allemagne, il faut rappeler qu'en Allemagne, certaines institutions comme les partis politiques et les institutions religieuses bénéficient d'un droit de tendance (Tendenzschutz) qui est prioritaire par rapport aux lois anti-discrimination. Un employeur peut ainsi limoger sur-le-champ un employé en raison d'un non-respect des principes fondateurs de l'institution.

La directrice du jardin d'enfants est une femme âgée de 39 ans. En août dernier, elle a donné le jour à un enfant. Elle avait alors, comme il se doit, remis à son employeur, au demeurant l'église catholique pouvoir orgnisateur de l'école, le certificat de naissance de son enfant auquel elle a joint un certificat de partenariat enregistré (le contrat d'union civile à l'allemande). Le diocèse d'Augsbourg voulut alors la licencier au motif d'un manque de loyauté vis-à-vis de l'institution qui l'emploie, la pratique d'une relation homosexuelle bafouant selon lui les principes de l'église catholique. Mais la troisième chambre du  tribunal administratif d'Augsbourg a argumenté que l'interdiction de licenciement pendant un congé  maternité ne peut être levée que dans de rares cas d'espèce. Par exemple quand la femme en congé de maternité commet un acte criminel. L'église catholique devra donc attendre encore deux mois avant de procéder au licenciement. Elle attend la transmission du jugement mais il ne fait guère de doute que l'enseignante se retrouvera bientôt au chômage.

La directrice de l'école maternelle, une catholique fervente, s'est déclarée soulagée d'avoir enfin pu rendre publique sa relation avec sa partenaire, une relation qui dure depuis 7 années.

Quant aux organisations gays et lesbiennes, elles considèrent que la tentative de l'église est ouvertement hostile aux familles.

L'affaire est d'autant plus ridicule et scandaleuse que le salaire des enseignants travaillant pour l'église catholique provient de subventions publiques (état, commune) et des contributions parentales. Ensuite, il y a une double morale manifeste: dans de nombreux villages, le curé partage sa table et son lit avec sa compagne, sinon son compagnon, c'est connu et personne ne s'en inquiète. Il suffit simplement de ne pas en faire état! Ainsi, si cette directrice avait vécu avec une amie sans se pacser, l'église n'aurait sans doute pas cherché à la licencier. L'hypocrisie est abjecte!

Dans l'état actuel des choses, il est à conseiller aux gays et aux lesbiennes de réfléchir à deux fois avant de signer un contrat avec un employeur catholique. Et Dieu sait que les institutions catholiques sont nombreuses et puissantes en Allemagne!

Photo: prélats augsbourgeois en 2008 (source: wikipedia)

Opéra de Munich: Nikolaus Bachler for ever!

Nikolaus Bachler (© Markus Jans)Le Conseil des Ministres du Land de Bavière a entériné la proposition du Ministre de la Science, de la Recherche et des Arts Wolfgang Heubisch (FDP) de prolonger de 5 ans, soit jusqu'en 2018, le mandat du Directeur général du Bayerische Staatsoper, Nikolaus Bachler. La presse bavaroise rapporte que le Ministre Heubisch considère le superintendant de l'opéra de Munich comme le directeur d'opéra le plus compétent au monde. Si le public munichois a un avis nécessairement plus partagé sur la question, -c'est la rançon coutumière du succès- , il est indéniable que sous la direction de Nikolaus Bachler l'Opéra a brillé de tous ses feux et peut revendiquer sa place au hit parade des meilleurs opéras de la planète. Ajoutons à cela que le Conseil des Ministres bavarois n'est pas sensible qu'aux succès artistiques de la prestigieuse Maison, il s'intéresse aussi, comme il se doit, à l'excellent bilan financier d'un opéra qui a un taux d'occupation qui confine à la saturation*.

Nikolaus Bachler dirige l'Opéra depuis la saison 2008/2009. Si Bachler a une formation théâtrale, il est entouré et a su s'entourer de personnalités des plus marquantes. Son premier mandat a été marqué par l'exceptionnelle collaboration avec le Maestro Kent Nagano, qui restera à la direction musicale jusqu'à la fin de la saison prochaine. Lui succédera Kirill Petrenko, très attendu au pupitre, même si tous s'accordent à déplorer le départ d'un des meilleurs chef d'orchestre d'opéra au monde.

Moins connu du public, Pal Moe est le maître incontesté du casting de la Maison, et un des maîtres-atouts du Superintendant, qui a quant à lui le talent remarquable de savoir inviter des metteurs en scène dont les visions novatrices sont le plus souvent au service des oeuvres qu'ils produisent. Bien sûr les nouvelles productions ne reçoivent pas toujours un accueil unanime, mais c'est la loi du genre, et elles ne laissent jamais le public indifférent mais suscitent au contraire le plus souvent des débats passionnés. Le plus souvent elles sont adamantines, ainsi du Ring actuellement en scène par Andreas Kriegenburg, dirigé par Kent Nagano et chanté par les plus belles voix wagnériennes de la planète, un des plus beaux fleurons de l'ère Bachler. Sous la brillante direction du Superintendant, le Bayerische Staatsoper a confirmé sa prééminence dans la vie culturelle munichoise.

* Le Théâtre national, toutes activités confondues, a accueilli 513.000 spectateurs la saison dernière et a un taux d'occupation de plus de 92 pour cent depuis que Nikolaus Bachler a pris les rênes de l'Opéra. Ce taux est encore plus élevé si on ne s'intéresse qu'à la seule statistique des soirées d'opéra.

Plus d'infos en allemand sur le parcours de Nikolaus Bachler sur le site du Bayerische Staatsoper (source aussi de la photo). On y trouvera notamment la liste des metteurs en scène avec lesquels le Superintendant a collaboré ces dernières années.

mardi 19 juin 2012

La petite renarde rusée de Janáčeks au Prinzregententheater


Das Schlaue Füchslein - Thérèse Wincent, Elaine Ortiz ArandesUne coproduction du Théâtre de la Gärtnerplatz, de l'Académie du théâtre bavaroise August Everding et et la Haute école de musique et de théâtre de Munich, qui ont travaillé de concert à partir de l'oeuvre la plus populaire du célèbre compositeur tchèque. Deux premières avec des distributions et des directions musicales différentes: les 19 et 20 juin. Avec au pupitre Andreas Kowalewitz, le Kapellmeister du Staatstheaters am Gärtnerplatz, qui alternera la direction de l'orchestre avec Joachim Tschiedel, directeur musical à l'Académie de théâtre bavaroise.

L'aventure s'annonce passionnante: les chanteurs de la troupe du Gärtnerplatz apportent leurs professionnalisme et accueillent les étoiles montantes de l'Académie de théâtre. Et déjà la nostalgie s'installe, car il s'agit de la dernière production du Gärtnerplatztheater avant la dissolution de la troupe. On le sait, dès la saison prochaine, le Theater am Gärtnerplatz jouera en extérieur le temps que dureront les restaurations, et sous une nouvelle direction avec de nouveaux acteurs. On imagine le coeur serré des amateurs munichois: la troupe existait depuis 150 ans!

La mise en scène a été confiée à Rosamund Gilmore, qui a déjà travaillé avec le succès que l'on sait tant au Gärtnerplatztheater qu'à l'Académie bavaroise de théâtre, où elle a monté en 2010 les Tri sestri de Peter Eötvös. On lui doit aussi les mises en scène de la Belle et la bête de Philipp Glass et de la Flûte enchantée de Mozart au Theater am Gärtnerplatz.

Gilmore, en collaboration avec Friedrich Oberle pour les décors et Nicola Reichert pour les costumes, place l'action de l'oeuvre de Janáčeks dans une salle de classe. Le monde animal n'est qu'un prétexte à l'étude de la société humaine et du développement de l'individu en son sein. Comme l'a voulu le compositeur, l'oeuvre est une parabole qui s'essaye à refléter fidèlement le destin de l'humanité sans tomber dans le pathos romantique. Toute l'évolution de la petite renarde, depuis son enfance jusqu'à sa mort, est représentée dans cette seule salle de classe. Gilmore, qui fut autrefois chorégraphe, accorde une attention particulière au travail sur le corps et introduit des éléments de danse dans son travail, ici comme dans ses autres productions.

La petite renarde rusée

Přìhody lišky Bystroušky est un opéra en trois actes composé par Leoš Janáček entre 1921 et 1923 et créé le 6 novembre 1924 à Brno. L'œuvre s'inspire d'une nouvelle du poète morave R. Tesnohlidek, parue le journal Lidové Noviny, avec des illustrations de Stanislav Lolek. Sous les apparences d'un opéra pour enfants se cache un drame philosophique coulé dans une musique aux harmonies splendides, avec des références au patrimoine folklorique de la Moravie.

Agenda

Les 19, 20, 22, 23, 25, 28, 29 et 30 juin au Prinzregentheater.

Réservations en ligne en cliquant ici. (Cliquer sur la date choisie et suivre la procédure)

Opera incognita au Cirque Krone: La clemenza di Tito


C'est désormais une tradition. Comme chaque année, OPERA INCOGNITA présente sa nouvelle création à Munich. L'an dernier,Edgar avait remporté un franc succès. 

Pour deux représentations au Cirque Krone de Munich, les 8 et 15 septembre, l'opéra de Mozart est présenté dans le cadre inhabituel du grand cirque munichois par la sélection de jeunes talents d'OPERA INCOGNITA.

Plus de renseignements sur le site d'OPERA INCOGNITA.

mercredi 13 juin 2012

Valérie Trierweiler - Tweetweiler chante faux

Fichier:Trierweiler 2012.JPGLa première dame de France cherchait une nouvelle dénomination pour sa fonction, car l'AOC "première dame" ne semblait pas lui convenir. Il semble qu'elle l'ait trouvée: on pourra désormais l'appeler Valérie Tweetveiler, ou à la rigueur Twitterweiler.

Le tweet est à l'origine le pépiement, le gazouillis, le chant d'un oiseau qui n'utilise qu'une seule note, ainsi dans la citation suivante:

The call is a hard chut-chut-chut, and the song is a high pitched jumble of tweets and twitters. 

Quel dommage que le bel oiseau qu'est Valérie Trierweiler ait émis une telle fausse note. Attaquer indirectement la candidature de son ex rivale est simplement une monstrueuse faute de goût. Pourquoi placer ce vilain caca d'oiseau au bout du nez du Président Hollande en pleine campagne électorale?

Trier se dit Trèves en français, Weiler veut dire hameau. Madame Tweetweiler n'a pas eu le sens de la trève.

Espérons que ce couac ne soit que ridicule et ne coûte pas de sièges à la gauche française.

Photo: Jackolan1


samedi 9 juin 2012

Belles randonnées: excursion au Schachenhaus, le pavillon de chasse de Louis II

Datei:Schachenschloss Übersicht.jpg
Source et données de la photo: Wikipedia
Même si le Roi Louis II de Bavière n'était pas amateur de chasse, il s'était fait bâtir près de Garmisch, sur le massif du Wetterstein, un surprenant pavillon de chasse perché à 1866 mètres d'altitude, le Schachenhaus. Pour accéder à ce nid d'aigles, il convient d'être aguerri et de s'équiper pour une belle randonnée de montagne. L'excursion et la visite se réalisent approximativement de mai à septembre, si les conditions météorologiques sont clémentes (se renseigner). On peut loger sous la Schachenhaus dans des bâtiments gérés comme un refuge de montagne (conditions de logement rudimentaires pour 70 personnes, lits ou matelas par terre pour la plupart en chambres communes, quelques chambres à 1, 2, 3 ou 4 lits). Renseignements pour l'hébergement (dates et heures d'ouverture, réservations) en allemand sur schachenhaus.de

Bild: Königshaus am Schachen
Le chalet royal est la demeure royale la plus élevée en Allemagne. Le Roi le fit construire dans le style des chalets suisses entre 1869 et 1872 selon les plans de l'architecte  Georg Dollmann. L'intérieur est plutôt surprenant, on y trouve en effet une salle de style oriental mauresque, dénommée la salle turque. Louis II y a fait déployer un luxe oriental de mille et une nuits avec une fontaine, des tapis précieux aux murs, des vases émaillés et des divans, des vitraux colorés. Louis II aimait à venir passer le jour de son anniversaire, qui était aussi le jour de sa fête, la saint Louis, le 25 août.

Des visites accompagnées sont organisées à heures régulières entre 11 et 15 heures.

Pour des renseignements pratiques en français sur la randonnée: accès en voiture, conditions de parking, difficultés de la montée et de la descente, consulter la page qu'y consacre Munich french connection. Compter environ 6 heures de randonnée aller-retour.

vendredi 8 juin 2012

jeudi 7 juin 2012

Le pape Benoît XVI a-t-il donné la communion à un divorcé à l'insu de son plein gré?

Fichier:2011-11-09 Horst Seehofer 04.jpg
Horst Seehofer (Photo Lucan)
C'est le tabloïd bavarois Abendzeitung qui a jeté le pavé dans le bénitier: il publie un article accompagné d'une photo de l'Osservatore romano sur laquelle on voit on ne peut plus clairement Benoît XVI administrant le sacrement de l'eucharistie au Ministre-Président du Land de Bavière, Horst Seehofer. Cela s'est passé au Vatican à l'occasion des fêtes du 85ème anniversaire du Saint Pontife, qui ont eu lieu le 16 avril dernier. Les évêques allemands et une délégation bavaroise emmenée par le Ministre-Président avaient fait le voyage de Rome pour aller y fêter le plus célèbre des émigrés bavarois. L'article met en cause l'administration de l'eucharistie à Horst Seehofer.

Car voila, Horst Seehofer est divorcé et remarié. Or Benoît XVI y a insisté à de nombreuses reprises, et pas plus tard que samedi dernier: pas question d'administrer des sacrements ni de donner l'absolution aux divorcés remariés. Il est quasi impensable que Benoît XVI, Bavarois comme Horst Seeofer, n'ait pas été au courant du péché permanent (du moins au regard du droit canon) dans lequel vit sa présidentielle ouaille...ou que tout au moins le Pontife n'ait pas été mis au courant par les évêques et cardinaux présents lors de l'eucharistie.

Etait notamment présent le Cardinal bavarois Marx, parfaitement au fait de la vie maritale du Ministre-Président. Etaient présents la plupart des membres de la conférence épiscopale allemande. Personne n'est intervenu, personne n'a pipé mot.

Horst Seehofer a été marié de 1974 à 1982 avec sa première femme. Comme elle était protestante, le mariage fut d'abord contracté au civil. Ce n'est qu'après quatre ans que le mariage religieux a été célébré. 

La presse allemande, et les sites catholiques, se sont bien entendu emparés du sujet et beaucoup font la part belle à la casuistique: ce premier mariage était-il valide, ou a-t-il été annulé? Auquel cas, Horst Seehofer serait en droit de communier puisqu'aux yeux de l'église, il ne serait plus "divorcé", n'ayant jamais été "marié religieusement". Le diocèse d'Eichstätt a été interrogé par des journalistes, mais il a refusé de répondre à leurs questions, arguant à juste titre de la protection des données privées. Même refus à la Chancellerie d'Etat, il s'agit de la vie privée du Ministre-Président. 

Depuis 1985, Seehofer est remarié au civil.

La presse rappelle qu'il y a quatre ans, à l'occasion d'une messe célébrée à l'occasion du vingtième anniversaire du décès de Franz-Joseph Strauss, Horst Seehofer s'était abstenu de se présenter à la sainte table. 

Tempête dans le ciboire pontifical. Si l'église catholique ne s'érigeait pas constamment en donneuse de leçons et n'intervenait pas systématiquement dans les affaires des états, et s'il n'y avait pas une telle collusion entre certains partis politiques au pouvoir et cette même église, cela ne vaudrait même pas la peine de relever ce fait divers. Cela n'est malheureusement pas le cas. L'arroseur s'est lui-même arrosé.