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mardi 31 juillet 2012

Bilan du Festival d'été de l'Opéra de Munich

Spencer Tunick: Der Ring (© Wilfried Hösl) 

Le Festival se termine ce soir avec la représentation du Chevalier à la Rose, avec Renée Fleming en Maréchale et Sophie Koch dans le rôle d'Octavian.

Les organisateurs du Festival d'été de l'opéra de Munich annoncent un taux d'occupation de 99,4 pour cent pour les soirées d'opéra et de lieder, avec un total de 110000 spectateurs.

Au coeur du festival, la première du Crépuscule des dieux, et deux Rings complets sous la direction de Kent Nagano et dans la mise en scène d'Andreas Kriegenburg.

1700 personnes ont par ailleurs répondu à l'appel lancé par le photographe Stephen Tunick pour ses installations sur le thème du Ring.

dimanche 29 juillet 2012

Anna Netrebko est Mimi dans la Bohème de Salzbourg (ZDF, jeudi 22H15)

La chaîne allemande ZDF retransmettra ce jeudi 2 août à 22H15 en différé du festival de Salzbourg la Bohème de Puccini avec Anna Netrebko dans le rôle de Mimi. Piotr Beczala chantera Rodolfo. Direction musicale de Daniele Gatti. Mise en scène de Damiano Michieletto. Fin prévue à 00H15.

samedi 28 juillet 2012

Don Giovanni- Hermus/Moses- Stuttgart, juillet 2012



Peut-on réécrire Don Giovanni? Une question à laquelle la mise en scène ironique et grinçante d'Andrea Moses répond par l'affirmative. La metteure en scène allemande change complètement la perspective du livret en laissant le père de Dona Anna survivre à la violente dispute du premier acte et en organisant un final différent: Don Giovanni se suicide après avoir échappé à un faisceau de tentatives d'assassinat sur sa personne et le Commandeur meurt d'épuisement dans un lit. La version de Stuttgart inclut le grand ensemble final qui suit la mort de Don Giovanni.
Toute l'action se déroule dans le DG Star Hotel, un hôtel dans le style de la déco paquebot des années 30, souvent reprise par la suite. A l'étage, les chambres et un boudoir, entièrement vitrés pour qu'on puisse suivre l'action, au rez-de-chaussée, le bar et selon les scènes, la boutique d'un fourreur, ou encore des garages, selon la perspective où l'on voit le décor de l'hôtel, placé sur un plateau tournant.

Car Don Giovanni est fourreur et on peut le supposer, hôtelier. Il a ses meilleures années derrière lui et vit la vie d'un bellâtre finissant, avec l' élégance douteuse d'un gigolo ou d'un mafieux. Un homme tout de blanc vêtu avec un chapeau blanc lui aussi à larges bords, un  solitaire accompagné de son petit loubard de Leporello, habillé en gamin de rue, un homme en fin de course qui semble un peu avoir perdu la main avec les femmes. On est loin du séducteur flamboyant. C'est à se demander si ce ne sont pas plutôt les femmes qui dominent la situation. Tout ce petit monde est interlope: Anna couche déjà avec Ottavio, elle est calculatrice et théâtrale lorsqu'elle réclame vengeance et indique les moyens de la vengeance, Zerlina une aguicheuse manipulatrice de toute première force et Elvira bien dans le personnage de l'amoureuse éperdue prête à toutes les hontes pour garder l'élu de son coeur.

Andrea Moses donne une interprétation très burlesque du Don Giovanni, sa mise en scène du dramma giocoso n'est jamais très dramatique, mais plutôt bouffonne. Ses personnages mènent une vie sans direction dans un monde désenchanté, et sont souvent enclins à se moquer d'eux-mêmes avec un détachement cynique et calculateur, même au moment de la mort d'un proche. Ce sont des personnages qui jouent une mauvaise comédie: ils s'appliquent à jouer leurs rôles, comme s'ils avaient constamment un regard sarcastique sur leur être propre, comme s'ils ne croyaient pas en eux-mêmes, ce qui se traduit notamment par des gestes saccadés et automatisés où le naturel n'est jamais au rendez-vous, souvent les personnages s'expriment par des mimes peu convaincants et se la jouent faux.

On ne peut rien prendre au sérieux dans ce Don Giovanni. Lorsque Leporello traine le cadavre supposé du père de Dona Anna pour en débarrasser le plateau, le corps relève la tête et fait signe à Leporello d'agir vite. A la fin de l'opéra, le Commandeur vient prendre place sur sa tombe, les pieds dans sa propre couronne mortuaire et se mue en statue peu convaincante. De sa canne il frappe violemment le trou du souffleur, qui finit par en sortir le bras pour agiter un drapeau blanc demandant la fin des hostilités. Pendant ce temps, Masetto et ses amis poursuivent Don Giovanni armés de gourdins avec l'intention évidente de débarrasser la terre d'un être aussi méprisable. Leporello, à bout de nerfs et d'humiliations répétées, tente de liquider son patron en le flinguant de son revolver. Mais il le rate et c'est Don Giovanni lui-même qui finit par se suicider. Le Commandeur se traîne vers une chambre de l'hôtel où il succombe d'épuisement. Dona Elvira annoncera qu'elle va terminer sa vie dans un couvent.

Jolie trouvaille de cette mise en scène axée sur le burlesque pour le grand air Madamina, il catalogo...de Leporello: Leporello a encodé tous les noms des femmes sur son téléphone portable, avec lequel il les a aussi photographiées, et, avec l'aide du souffleur qui lui tend opportunément un cable de connection, projette un power point de présentation du catalogue à l'usage de Dona  Elvira.

Typée également la scène de la noce qui se déroule dans les garages du DG hôtel: les amis de Masetto et de Zerlina ont amené des casiers de bière et des saucisses de Francfort, ainsi qu'un barbecue portable. Les restes de ce repas d'ailleurs davorté avant même que la moutarde ou le ketchup aient pu être étalés sur les saucisses seront par la suite manipulés au gré de l'action pour atterrir sur le plateau de scène que Leporello finira par être forcé de nettoyer. Tout est fait pour mêler joyeusement le public à l'action: outre le clin d'oeil appuyé de la bière et des cochonnailles, Don Giovanni puis plus tard Dona Elvira viendront déranger les spectateurs du premier rang où ils pousseront la chansonnette.

Le chef d'orchestre donne lui aussi dans l'emphase et le burlesque, dès l'ouverture dont les premières notes ressemblent à des coups de tonnerre, ou lorsqu'il force tel ou tel instrument à un son plus appuyé, notamment dans l'air du Catalogo. Antony Hermus, qui deux années de suite (2010 et 2011) a été honoré du titre de chef d'orchestre de l'année par le magazine Opernwelt et que l'on a déjà à plusieurs reprises apprécier en France, a donné un Don Giovanni fougueux et enjoué, à l'aune de sa personnalité débordant d'enthousiasme.

Plusieurs rôles étaient tenus par les chanteurs de la troupe de l'Opéra de Stuttgart, ce qui en soi constitue un gage de cohésion et d'esprit de corps, et assure le soutien du public d'habitués . On sent ce rôdage et cette complicité dans les scènes dans lesquelles le Don Giovanni de Shigeo Ishino est confronté à la Dona Anna de Simone Schneider, mais aussi dans les scènes avec le Leporello d'André Morsch qui a rejoint la troupe récemment. Parmi les chanteurs invités, Attala Ayan donne une ampleur inattendue au personnage de  Don Ottavio, tant le public était charmé par une présence vocale d'une qualité exceptionnelle. Et la Zerlina de la chanteuse sud-africaine Pumeza Matshikiza ravit elle aussi, d'autant qu'elle double la mise par un jeu de scène enflammé, sa Zerlina  a le diable au corps! Le Commandeur d'André Morsch déçoit, mais il est peut-être aussi desservi par l'interprétation qu'Andrea Moses donne du personnage, tandis que Rebecca von Lipinsky, bien connue du public du Würtemberg chante une Elvira honorable, un peu starlette qui court après un rôle, celui de la femme de Don Giovanni, avec son foulard blanc et ses lunettes noires à la Audrey Hepburn ou à la Jackie O.

L'opéra de Stuttgart, la SWR et la chaîne 3SAT ont réussi le pari de la première de Don Giovanni tant dans la salle que sur les pelouses du parc du Château, et le ciel a pour une fois été de la partie. La mise en scène d'Andrea Moses est typique du théâtre de régie à l'allemande. On s'y était attendu et préparé puisqu'il s'agissait d'une reprise du spectacle créé à Brème en février 2010.

Prochaines représentations: l'opéra sera représenté seize fois entre le 28 septembre 2012 et le 13 janvier 2013, avec deux distributions différentes (voire trois pour Don Ottavio).
Dates et réservations en ligne: cliquer ici

Photo: A.T.Schaefer

vendredi 27 juillet 2012

Grand succès pour la première de Don Giovanni à l'Opern Air de Stuttgart

Plus de 3000 personnes s'étaient amassées ce mercredi soir  aux abords de la pièce d'eau des jardins du château de Stuttgart pour assister à la retransmission sur écran géant de la Première de Don Giovanni. Sur les pelouses avec chaises pliantes et couvertures ou sur les marches du Théâtre national (Staatstheater). Un Open Air (Opern Air*)de qualité, organisé conjointement par l'Opéra de Stuttgart  et SWR et également retransmis dans les foyers par la chaîne 3SAT. Le temps était de la partie et le cadre élégant et somptueux des jardins du Château. Une réussite totale tant pour les spectateurs que pour les organisateurs, dont le but, ouvrir l'opéra au plus grand nombre et y susciter l'intérêt, a été pleinement atteint.

Plus de photos de l'événement sur le site de l'opéra de Stuttgart.

*jeu de mots sur Open air (en plein air), et Opern Air (Opern signifiant opéras en allemand)

Bayreuth: les socquettes de la Chancelière Merkel


La Chancelière allemande, si prompte ces temps derniers à donner à qui n'en veut pas des leçons d'économie et d'austérité, ne pourra pas y ajouter l'arbitrage en matière d'élégance. Le Festival de Bayreuth vient d'ouvrir avec la première du Vaisseau fantôme, une soirée qui attire tout ce que l'Allemagne a de plus en vue et où l'on rivalise d'élégance. La Chancelière allemande, qui ne manquerait la grand messe wagnérienne pour rien au monde, y est apparue dans la robe qu'elle y portait déjà en 2008. A ce niveau de pouvoir, la chose n'est pas anodine, cette modestie affichée connote la politique de rigueur qu'impose le gouvernement allemand à l'Europe entière.

Mais c'est dans le détail que le bât (sic) blesse: toute politique a ses dessous, et ceux de la Chancelière sont mal portés. Sous la robe symbolique elle arborait de peu ravissantes socquettes couleur chair dont l'une s'affaissait malencontreusement, et un photographe a saisi ce moment d'inélégance au talon de la cheville ouvrière de l'Europe...

Pour contempler le désastre vestimentaire allemand, voyez les photographies assassines mises en ligne par le Sueddeutsche Zeitung en cliquant ici.

mercredi 25 juillet 2012

Chiemsee Reggae Summer: du 24 au 26 août




L’un des festivals les plus populaires se déroulant au bord du lac Chiemsee est le Chiemsee Reggae Summer. Des concerts de Reggae en plein air au bord du lac où se produisent les plus grands noms du Reggae international! Ce festival déplace tous les ans les foules et est organisé trois jours au mois d’août.

A noter que le billet d'entrée comporte un titre de transport gratuit en Bavière pour se rendre au festival!

Pour plus d’infos sur le festival : www.chiemsee-reggae.de

lundi 23 juillet 2012

La croix gammée bannie du festival de Bayreuth: Evgeny Nikitin quitte le festival, avec une réputation injustement salie


Evgeny NikitinScandale à Bayreuth avant même l'ouverture du festival: le baryton-basse russe Evgeny Nikitin a annoncé sa décision de quitter le festival qu'il devait ouvrir en chantant le rôle-titre du Vaisseau fantôme. Le motif du scandale: Nikitin a le corps tatoué à l'extrême et porte sur le torse une croix gammée cachée sous un autre tatouage. C'est la chaîne de télévision publique allemande ZDF qui a révélé ce tatouage dans une émission diffusée vendredi passé.

Bayreuth est encore hantée par son passé de sanctuaire nazi, même si depuis 1951, les frères Wolfgand et Wieland Wagner s'étaient efforcé de faire disparaître toute référence idéologique de ce haut lieu de culte wagnérien.

Nikitin est rattrapé par son passé: c'est entre 16 et 18 ans qu'il s'était fait tatoué alors qu'il participait à la scène Heavy Metal et Hard Rock. Le Russe, qui ne parle pas un mot d'allemand, avait cédé à un engouement adolescent sans sans doute trop bien comprendre la portée des symboles dont il s'était fait décorer le corps. Il regrette aujourd'hui cette erreur de jeunesse.

A Bayreuth, Nikitin sera remplacé au pied levé par le baryton sud-coréen Samuel Youn.


Réaction outrée au Bayerische Staatsoper

Nikolaus Bachler (© Markus Jans)
Nikolaus Bachler
A Munich, Nikolaus Bachler, le Directeur général du Bayerische Staatsoper, s'est porté à la rescousse du chanteur et n'a pas mâché ses mots pour stigmatiser la famille Wagner. Monsieur Bachler s'est adressé avec des propos très fermes à divers médias (Sueddeustche Zeitung/AFP) en rappelant que Nikitin a exprimé ses regrets, "des regrets que je n'ai jamais entendu de la part de la famille Wagner ces cinquante dernières années".

"Sur l'histoire de Nikitine, je vois d'abord plus un problème de Bayreuth et de la famille Wagner que du chanteur""Je trouve cela particulièrement hypocrite que la bêtise d'un chanteur de rock de 16 ans, qui a entre-temps depuis longtemps regretté cela et a essayé de le réparer, soit puni, justement par la famille Wagner"

Monsieur Bachler est scandalisé par le fait que la famille Wagner n'ait même pas pris la peine de faire une conférence de presse commune avec le chanteur, et, en s'en abstenant, d'avoir nui à la réputation du chanteur.

On aura l'occasion d'entendre cet excellent chanteur à l'Opéra de Munich lors de la prochaine saison: les 11, 14 et 18 novembre 2012, et le 3 juillet 2013 dans Lohengrin, puis le 31 juillet 2013 dans Parsifal.

Copie d'écran de l'émission Aspekte de la ZDF

Et, à l'attention des germanophones, voici le texte complet de la prise de position du Directeur général de l'opéra de Munich:

"Ich sehe in der Causa Nikitin zunächst mehr ein Problem Bayreuths und der Wagner-Familie als eines des Sängers. Dass die Torheit eines 16-jährigen Rocksängers, der diese längst bereut und versucht hat, ungeschehen zu machen, ausgerechnet nun von der Wagner-Familie geahndet wird,
finde ich verlogen. Man zeigt offenbar mit dem Finger auf jemanden anderen, weil man mit der eigenen Geschichte ein Problem hat. Nikitin hat in seinen Aussagen den Vorfall nicht nur bedauert, sondern auch Reue gezeigt. Eine Reue, die ich von der Familie Wagner in den letzten 50 Jahren nie vernommen habe. Wenn die Festspielleitung schon den Entschluss fasst, den Sänger aus der Produktion zu nehmen, hätte man auch eine andere Vorgangsweise wählen können. Eine gemeinsame Pressekonferenz wäre wohl ein angemesseneres Mittel gewesen, als Nikitin zum Rücktritt zu nötigen und somit den Ruf des Sängers zu beschädigen. Das Ganze ist eine zutiefst unschöne Geschichte und zeigt, wie die Vergangenheit immer noch gegenwärtig ist.“










dimanche 22 juillet 2012

André Chénier de Giordano au Festival de Bregenz: les éléments du décor




Le festival de Bregenz se déroule chaque été depuis 1946. L'opéra André Chénier de Giordano y est donné pour la deuxième année consécutive. Le festival draine des foules de vacanciers, attirées par des mises en scène spectaculaires et grand public. La technique des décors est particulièrement avancée et soignée. En voici quelques éléments.

Le décor

L'opéra, qui se déroule sur une scène flottante proche de la rive du lac de Constance,  relate un drame inspiré de la vie du poète français André Chénier, guillotiné lors de la Révolution française dont il avait osé dénoncer les excès.  Le poète avait notamment critiqué Jean-Paul Marat. 

L'idée géniale du scénographe britannique David Fielding est d'avoir transposé en trois dimensions la célèbre toile de La mort de Marat par Jacques-Louis David. La tête est le haut du buste de Marat supportent un échafaudage où se déroule un partie de l'action. La lettre de Marat et un livre ouvert des oeuvres de Chénier constituent eux aussi deux plateaux où prennent place figurants et chanteurs. L'opéra hante le corps de Marat. Le lac de Constance devient l'immense baignoire dans laquelle Marat a été assassiné. David Fielding a fait appel à des procédés de digitalisation de la toile pour en matérialiser le motif et l'adapter aux conditions de la scène sur le lac.

Le résultat en est saisissant. Le travail de digitalisation et de transposition a été réalisé par des Designers CAD (Computer-aided design).

Pour voir des photographies du décor, cliquer ici.


Données techniques du décor, des lumières et de l'acoustique


Le livre

a une dimension de plus ou moins 6 mètres sur 7, pour une superficie de 26 mètres carrés. Il est constitué d'une structure de bois et d'acier. Les textes qu'on peut y apercevoir sont les textes originaux du poète André Chénier.

Le voile

Au premier acte, un immense voile recouvre la tête de Marat. Il a une superficie de 1050 mètres carrés. Il est constitué de bandes de voile pour drapeaux à motis imprimés de 5 mètres de large, qui ont été cousues entre elles.

Les acrobates d'AIRealistic

C'est la société AIRealistic, des spécialistes américains de l'acrobatie aérienne, qui a été sollicitée pour réaliser les scènes spectaculaires auxquelles nous pouvons assister pendant le spectacle. On les voit à l'oeuvre dès le premier acte au sommet de la tête recouverte de son voile. La tête de Marat émerge splendidement du lac a 25 mètres de hauteur! AIRealistic offre des Human flying solutions, des techniques de vol humain pour l'industrie du spectacle. L'entreprise a notamment été sollicitée pour les Jeux olympiques chinois de 2008 ou pour les représentations marocaines du cirque du soleil. Des stars comme Justin Timberlake ont également déjà utilisé ses services.

L'éclairage

479 projecteurs halogènes et 28 projecteurs lumière du jour sont actionnés au moyen de deux ordinateurs pour produire les  effets lumineux, avec les techniques les plus actuelles pour les effets spéciaux (videobeamers, projecteurs grand écran, moving lights)

L'acoustique

tient du prodige, l'orchestre se trouve en salle, le chef d'orchestre dirige par écrans interposés, tout est totalement  et nécessairement 'sonorisé': les ingénieurs du son emploient de nouvelles techniques qui permettent aux spectateurs d'avoir l'impression d'un son localisé. L'éclairage contribue bien entendu lui aussi à la localisation, mais on échappe à l'effet de fondu que l'on connaît dans la plupart des comédies musicales. Malgré les avancées techniques, il faut concéder que la jouissance de ce spectacle reste davantage visuelle que sonore. On ne peut évidemment pas se passer de cette sonorisation, la scène est sur le lac, l'amphithéâtre à ciel ouvert sur la berge comporte 7000 places

La tête

Sans doute l'élément le plus élaboré du décor, la tête de Marat pèse 60 tonnes et s'élève à 25 mètres au-dessus de l'eau. Elle peut être partiellement décapitée grâce à un mécanisme hydraulique, et peut être penchée vers l'arrière sur un angle de 55 degrés. On aperçoit alors une pile de livres de huit mètres de hauteur. Les yeux (1 mètre de hauteur) et la bouche (3 mètres de largeur) peuvent aussi s'ouvrir et se fermer avec un effet assez réaliste. Les livres sont symboliquement l'antithèse du miroir, ils symbolisent la percée de la nouvelle société issue de la percée révolutionnaire.

Les épines

A la fin du spectacle, de la gigantesque tête de Marat jaillissent de nombreuses épines. Elles sont au nombre de 33 et ont pas moins de trois mètres de long chacune. Si le chiffre est christique, on pense bien sûr à la couronne d'épines, elles peuvent peut-être aussi évoquer la couronne de la Statue de la Liberté. Les deux allusions sont pensables, d'autant que la célèbre devise révolutionnaire La liberté ou la mort, écrit en lettres géantes, vient comme encadrer le livre de Chénier, dont la tête sera bientôt décapitée.

Le miroir

Les dimensions du miroir sont de 19 sur 11 mètres, structure d'acier, moulures de styropore recouvert d'une fine couche de laiton pour donner l'aspect doré. Il symbolise la vieille noblesse, et sert aussi pour la scène du boudoir du premier acte.

Un rideau d'eau peut y être activé par une pompe de 15 Kw, l'eau du lac qui y est projetée est d'abord filtrée. Le rideau d'eau permet de former une surface qui peutrecevoir des projections videos qui se 'reflètent' sur le miroir.

Le couteau

Couché et caché dans l'eau, il a 13,5 mètres de longueur. Il sera levé au moyen d'un mécanisme hydraulique.

La lettre

Ce plateau de 15 mètres de longueur sur huit mètres de largeur forme une surface de 120 mètres carrés. Elle est faite de plaques d'aluminium montée sur des rails  qui en permettent le déplacement au cours de l'action: on la voit se déplacer en direction de Bregenz. Elle peut aussi pivoter de 45 degrés.

Source et réservations: le site du festival

Quit being a homophobe! Homophobia kills!

Le pape et l'Oktoberfest



Prenez et mangez en tous car ceci est mon Bretzel!
Prenez et buvez en tous car ceci est de ma Weissbier!
livrés pour vous et pour la multitude...

Source de la photo: le facebook de l'Oktoberfest

Festival de Bregenz: André Chénier de Giordano par la photo

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Photos: Luc Roger

Pour assister au spectacle et réserver, cliquer ici
Pour des détails techniques concernant le décor: cliquer ici

samedi 21 juillet 2012

Grèbes huppés et juvéniles sur le lac de Constance

 
 
 
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Première mondiale de Solaris de Detlev Glanert à Bregenz



Le gratin du Voralberg autrichien s'était donné rendez-vous mercredi soir à la Festspielhaus (la maison du festival) de Bregenz pour assister à la création mondiale de l'opéra Solaris de Detlev Glanert, une oeuvre que les organisateurs du célèbre festival d'opéra avaient commandée à l'un des meilleurs compositeurs allemands contemporains. 

Si la scène sur le lac a plutôt vocation à populariser l'art de l'opéra et à attirer les masses de vacanciers par des mises en scène nécessairement spectaculaires, ce n'est pas le seul objectif  de l'actuel directeur général du festival, David Poutney, qui s'est lancé dans la commande et la coproduction de Solaris, une oeuvre exigeante et à l'abord musical plus difficile, et qui explore en profondeur la thématique du rapport à l'autre, particulièrement dans le domaine amoureux, sur fond de découvertes scientifiques et de voyages intergalactiques.

Si cet opéra porte à la scène un roman de science-fiction, cela ne le fait pas pour autant entrer dans un genre particulier, et nécessairement récent, qui serait celui des opéras de science-fiction. Les éléments constitutifs du genre sont cependant bien présents: le roman se passe dans le futur, la science permet le voyage et la colonisation intergalactiques, des phénomènes extraterrestres se manifestent, etc. Mais ces éléments ne servent que de faire-valoir à des questionnements qui relèvent de la psychologie des profondeurs et de la philosophie. La station orbitale forme un milieu clos, d'enfermement, dans lequel les forces destructrices qui émanent de la planète Solaris matérialisent l'inconscient des protagonistes au point que les formes-pensées prennent corps au point de constituer des personnages qui semblent réels, avec lesquels les voyageurs stellaires entrent en relation. La station orbitale et le champ magnétique de Solaris exacerbent ce que nous sommes jusqu'à l'hystérie et à la folie suicidaire. La question n'est pas tant celle de la science-fiction, -nos pensées peuvent-elles se matérialiser et devenir des êtres humains avec lesquels nous pouvons interagir?-, mais celle du rapport que nous entretenons à autrui, spécialement dans les relations les plus intimes, amoureuses ou familiales. Sommes-nous capables de relations véritables ou utilisons-nous les autres comme des champs de projection de notre ego? Et ce que nous appelons l'amour est-il autre chose que l'amour projeté de soi sur un autre être? On peut aisément relever des similitudes entre Solaris et le Huis clos de Jean-Paul Sartre: l'enfermement dans un espace défini, l'impossibilité de changer ce que l'on est, du moins pour les formes-pensées qui se matérialisent au point de ressembler à des humains.

Les conditions de l'enfermement et du danger, et l'exacerbation que ces conditions de vie entraînent, l'hystérie dans les rapports humains et la folie, tout cela convient particulièrement bien à l'écriture musicale de Glanert qui s'entend à explorer les possibilités de la voix humaine. Une voix humaine que Glanert place avant toute chose et qu'il explore avec fascination. Glanert tient en haute estime la formation classique du travail sur la voix, il a une idée précise du type de voix qui convient à chacun de ses protagonistes et entend que les chanteurs s'engagent corps et âme dans leur travail. Dans Solaris, les personnages sont hypertendus face aux hallucinations qui les confrontent et les placent dans une position d'impossibilité de communication, et le chant doit exprimer à l'hyperbole une tension dramatique quasi constante. L'orchestration s'attache aussi à rendre de la subtilité des interactions entre l'océan de Solaris et les cerveaux des voyageurs intergalactiques: Glanert utilise un chatoiement de couleurs musicales qui rend perceptible la manipulation des pensées des protagonistes par l'Océan. Glanert a aussi décidé de donner une voix propre à l'océan de Solaris, et cette voix est rendue par le choeur par quarante, constamment en voix off, une voix qui restera énigmatique, la voix d'un océan que les savants à bord du vaisseau spatial finiront par vaincre, mais au prix de la perte de leurs propres repères. La musique de Detlev Glanert rend parfaitement compte de la psychologie profonde d'être déchirés dans leur identité et qui ont perdu leurs marques. Cela rend l'interprétation de l'oeuvre difficile. Par bonheur, la distribution de cette création mondiale a rencontré les exigences du compositeur: le baryton Dietrich Henschel est convaincant dans le rôle principal du psychologue, avec une prestation nuancée dans laquelle le chant suit les pensées et les émotions du personnage, le ténor bouffe de Martin Koch dans le rôle du savant Snaut est remarquable, Marie Arnet, qui tient le rôle de Harey, la jeune femme suicidée de Kelvin, est aussi bonne actrice que chanteuse, avec un rien de tension dans les aigus, peut-être due au stress de la première. La direction d'ochestre, rien moins que le Wiener symphoniker, de Markus Stenz, est magistrale: depuis les pianissimos de l'ouverture, variations minimales sur quatre notes, depuis l'expression sonore du monde intersidéral jusqu'aux grincements et aux explosions de l'hystérie ou de la folie, Stenz rend aisé l'aventure d'une musique d'avant-garde qui, malgré son inscription dans la tradition, d'un Mahler par exemple, reste d'un accès difficile pour la plupart des spectateurs.



La mise en scène et le livret s'abordent difficilement sans références, une connaissance préalable de l'argument s'impose pour le moins. L'opéra s'inscrit par là dans un continuum culturel par rapport au roman. Ceci dit, et ce n'est peut-être pas un mal pour la création d'un nouvel opéra, la mise en scène est linéaire, elle suit le livret à la lettre et les décors sont attendus. Toute l'action se passe dans un vaisseau spatial au design traditionnel: un vaisseau circulaire avec de grands hublots, le décor se modifie par des éléments ajoutés ou retranchés au gré des scènes, les jeux de lumière dramatisent les émotions exprimées. L'action de l'océan qui hallucine les occupants du vaisseau. De fort beaux jeux de vidéo viennent iriser les parois du vaisseau pour signaler l'action de l'océan de Solaris sur les voyageurs de l'espace. La représentation du personnage de la négresse nue est particulièrement réussi: d'énormes prothèses la transforment en une femme aux formes hottentotes qui rappelle aussi les déesses du paléolithique. La dernière scène est des plus poétiques, et sinistre à la fois: Kelvin attire à soi le globe d'une lampe suspendue au plafond et s'entoure le cou du fil électrique, avec lequel il se pend, ou se suspend, l'interprétation reste ouverte, et finit par s'élever au milieu d'étoiles dans une image à la Folon. Il espère sans doute rejoindre sa femme qu'il n'a cessé d'aimer, et que l'océan de Solaris a rematérialisée pour lui. Il n'y a pas d'amour heureux. Kelvin, ce sont ses dernières paroles, reste sans espoir, mais dans l'attente, il ne sait pas, il croit que le temps des miracles cruels n'est pas encore terminé.

Post précédent sur le sujet: Solaris, un nouvel opéra de Detlev Glanert en ouverture du Festival d'opéra de Bregenz

Prochaines représentations:

à Bregenz, au Festspielhaus, les 22 et 25 juillet 2012
à Berlin, au Komische Oper, les 19 mai et 25 mai, les 11, 22 et 29 juin 2013

Jonas Kaufmann parraine un fauteuil à l'Opéra de Munich


Jonas Kaufmann
Jonas Kaufmann, photo Wilfried Hösl

Entre le mois d'août 2012 et le mois d'août 2013, le Théâtre national de Munich renouvellera tous les sièges de la salle de spectacle. La première phase commencera dans quelques jours et concernera le remplacement des fauteuils du parterre. Avec une action originale: les spectateurs qui le souhaitent pourront d'une part se porter acquéreurs d' un fauteuil et emporter ainsi chez eux un morceau d'histoire de l'opéra, et d'autre part le Bayerische Staatsoper fait appel au sponsoring: le public peut aider financièrement l'opéra en parrainant un nouveau fauteuil. Les nouveaux fauteuils auront le même aspect que les anciens, mais on nous promet un confort accru. 

Parmi les tout premiers parrains figurent le célèbre ténor munichois Jonas Kaufmann et son épouse Margarete Joswig. Les fauteuils 396 et 398 de la dixième rangée du parquet porteront une plaquette à leurs noms. Il en sera ainsi de tous les fauteuils parrainés: ils porteront une petite plaquette de laiton au nom du parrain ou de la marraine, pour une période de dix ans au moins. Il est aussi loisible de faire cadeau du parrainage d'un fauteuil et de faire graver le nom du destinataire du cadeau. Le prix du parrainage n'est pas fixé, mais suggéré aux généreux donateurs: selon la catégorie, le coût d'un fauteuil d'opéra se situerait entre 300 et 1500 euros.

Nul doute que les fauteuils parrainés par Jonas Kaufmann et son épouse seront très demandés à la réservation!

Pour plus d'informations, consulter www.staatsoper.de/stuhlpatenschaften ou envoyer une demande par courriel à l'adresse stuhlpatenschaften@staatsoper.de.

vendredi 20 juillet 2012

Un voyage de rêve à travers la Bavière/ BAVARIA, Traumreise durch Bayern



Ce survol de Munich donne un avant-goût du film  qui sort en salle ce 26 juillet. Plus d'infos sur
http://bavaria-derfilm.de/

Don Giovanni en public viewing ce mercredi 25 juillet à l'Opéra de Stuttgart

 Oper Stuttgart, , Bildnummer: S2014, Foto:

Excellente nouvelle pour les amateurs d'opéra: l'opéra de Stuttgart multiplie les possibilités d'assister à sa nouvelle production du Don Giovanni de Mozart, dont la première aura lieu mercredi. Il s'agit de la reprise du Don Giovanni monté en février 2010 à Brême par Andrea Moses.

Le public dispose de quatre possibilités pour assister à la première du Don Giovanni de l'Opéra de Stuttgart ce mercredi 25 juillet. Il s'agit d' une coproduction de l'opéra de Stuttgart et de la SRW.

Comment voir cet opéra?  

-à l'opéra même, il reste actuellement des places
-dans le Schlossgarten (le jardin du château), au Eckensee (pièce d'eau), pour la diffusion vidéo en direct, une diffusion sponsorisée par la SWR. Le jardin est ouvert à tous, avec entrée gratuite!
-en direct à la télévision sur 3SAT ou la SWR
-en direct sur le site internet de l'opéra

Attention, vu l'affluence, se garer autour de l'opéra sera extrêmement difficile. Il est vivement conseillé de venir au centre de Stuttgart en empruntant les transports publics! La ponctualité est de rigueur: retransmissioin télévisée oblige, il n'y aura pas d'admission tardive!

Distribution du 25 juillet

Direction musicale: Antony Hermus,
Mise en scène: Andrea Moses,
Décors et costumes: Christian Wiehle,
Chorégraphie: Jacqueline Davenport,
Choeurs: Johannes Knecht,
Dramaturgie: Hans-Georg Wegner, Moritz Lobeck

Don Giovanni: Shigeo Ishino,
Donna Anna: Simone Schneider,
Don Ottavio: Atalla Ayan,
Le Commandeur: Matthias Hölle,
Leporello: André Morsch,
Donna Elvira: Rebecca von Lipinski,
Zerlina: Pumeza Matshikiza,
Masetto: Ronan Collett

Prochaines représentations: l'opéra sera représenté seize fois entre le 28 septembre 2012 et le 13 janvier 2013, avec deux distributions différentes (voire trois pour Don Ottavio). Dates et réservations en ligne: cliquer ici


Source de l'info: le site de l'opéra de Stuttgart

jeudi 19 juillet 2012

Une voiture américaine fait son coming out



C'est Chevrolet (General Motors) qui a eu la bonne idée publicitaire de présenter un nouveau modèle faisant son coming out: la Chevrolet Volt annonce à ses parents motorisés à l'essence qu'elle est...électrique,  sur le modèle connu de l'affirmation de son identité sexuelle: Maman, papa, je suis gay/lesbienne ! La barre arc-en-ciel qui souligne l'image confirme l'intention publicitaire, de même que le texte qui fait référence à la gay pride: Happy motor city pride!

Via queer.de

lundi 16 juillet 2012

Solaris, un nouvel opéra de Detlev Glanert en ouverture du Festival d'opéra de Bregenz

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Opéra en deux parties, chanté en allemand.

Musique de Detlev Glanert sur un livret de Reinhard Palm d'après le roman homonyme de Stanislaw Lem. L'Orchestre symphonique de Vienne et le Choeur philarmonique de Prague sont placés sous la direction musicale de Markus Stenz. Mise en scène de Moshe Leiser et Patrice Caurier.  Une coproduction du festival d'opéra de Bregenz et de l'opéra comique de Berlin.

Première le 18 Juillet 2011 à 19H30
Durée environ 2 heures ¼

L'argument

L'argument tourne autour des thèmes de la responsabilité, de la culpabilité et de la mémoire.

Que se passerait-il si des forces occultes étaient en mesure de matérialiser toutes nos émotions réprimées et toutes nos pensées? Des forces capables de ressusciter à partir de nos souvenirs des gens qui étaient autrefois proches de nous, des entités qui nous mettent face à face avec notre passé et restent pourtant en permanence hors de notre portée et au-delà de notre capacité d'entendement? Quel en serait le résultat pour nous? C'est exactement la question posée par le célèbre roman de science-fiction que l'auteur polonais Stanislaw Lem a publié en 1961, et que le compositeur allemand Detlev Glanert porte maintenant à l'opéra.

Solaris est l'histoire d'un psychologue, Kelvin, qui est envoyé à une station spatiale en orbite autour de la lointaine planète Solaris sur laquelle se passent d'étranges choses. En arrivant à bord, Kelvin est averti immédiatement des apparitions étranges qui harcèlent sans cesse les membres de l'équipage. Aucun des membres de l'équipage ne semble capable de se débarrasser de ces hôtes indésirables. Et très rapidement le fantasme personnel de Kelvin apparaît sous la forme de son ex-épouse, Harey, qui s'est suicidée à l'âge de dix-neuf, et qui revient hanter sa vie dans la spation spatiale, comme si elle était vivante et bien réelle.

En fait, c'est le gigantesque océan de la planète qui permet à tous ces êtres étranges de se matérialiser, Ils sont la projection des sentiments de culpabilité des membres de l'équipage, qui se manifestent avec constance et indifférence. Hanté par ses souvenirs coupables, le scientifique très rationnel qu'est Kelvin est de plus en plus assailli par des pensées et des sentiments irrationnels. En fin de compte, ce spécialiste qu'on a envoyé sur la station orbitale pour résoudre les problèmes qui semblaient s'y produire devient l'un des membres d'équipage les plus touchés par les visites nocturnes des êtres que l'océan matérialise à partir de leurs mémoires.


Pour préparer l'opéra


Pour préparer l'opéra, on peut ...

-lire Solaris, le roman de science-fiction, écrit en 1961 par Stanislas Lem (Pologne). 

-visionner les deux films qu'il a inspirés: 

Solaris d'Andrei Tarkovsky, sorti en URSS en 1972
et Solaris de Steven Soderbergh, sorti aux États-Unis en 2002


Agenda

Les 18 et 25 juillet à 19H30
Le 22 juillet à 11H

Distribution

Kris Kelvin, le psychologue (Baryton)
Dietrich Henschel

Harey, sa femme (Soprano)
Marie Arnet

Snaut, chercheur (Ténor)
Martin Koch

Sartorius, chercheur (Basse)
Martin Winkler

Une négresse (Contralto)
Bonita Hyman

Une vieille femme (Mezzosoprano)
Christiane Oertel

Un nain (Soprano)
Mirka Wagner

Source du texte, plus d'informations et chemin vers les réservations sur le site du Festival d'opéra de Bregenz

Traditions munichoises: le bal des cuisiniers (Kocherlball)


Le bal des cuisiniers, appelé ici Kocherlball, est une curieuse survivance du passé peu connue des touristes qui passent par Munich. Il vient d'avoir lieu hier  matin, 15 juillet,  dès potron-minet, autour de la tour chinoise du jardin anglais.

Le Kocherlball est une véritable page d'histoire. A la fin du 19ème siècle, à partir des années 1880, il avait lieu aux aurores presque tous les dimanches de l'été. Il était organisé pour que les gens de maison qui étaient contraints de travailler le samedi soir pour servir leurs maîtres puissent avoir leur part de plaisir. Les nounous, les cuisiniers, les garçons de course, les bonnes,..., le petit peuple des employés de maison donc, se levaient alors que leurs maîtres dormaient et venaient danser autour de la tour chinoise entre 5 et 8 heures. Hélas, en 1904, un bourgmestre particulièrement sourcilleux prohiba l'organisation du bal au motif de son manque de moralité. 

Autres temps autres moeurs. En 1989, à l'occasion du 200ème anniversaire de la fondation du jardin anglais, le Kocherlball fut relancé et il est rapidement redevenu plus populaire que jamais. Chaque année, une foule de quelques 15000 personnes se pressent autour de la tout japonaise, pour un bal à l'horaire quelque peu élargi, de 6 à 10 heures du matin. C'est devenu un événement quasi mondain où il convient de se parer de ses plus beaux atours. On y vient en costume traditionnel bavarois, en Lederhosen ou en robes Dirndl, ou en costumes historiques de la fin du 19ème siècle (on s'habille en serviteurs ou en bourgeois de l'époque). On y danse entre autres la polka ou la valse ou des danses plus locales comme la Zwiefacher ou la Münchner Française. A noter que le jeudi qui précède le bal, un cours d'inititiation aux danses traditionnelles est donné à la Hofbraühaus.

C'est si couru que si l'on veut s'asseoir il faut réserver sa place à une des tables du second Biergarten de Munich des mois  à l'avance. Et, vu le manque de places,  Il y a déjà du monde avant quatre heures du matin...Certains amateurs passent d'ailleurs déjà la nuit à faire la fête sur place. Rappelons que dans les Biergarten munichois on peut apporter sa nourriture, mais pas ses boissons. Aussi peut-on voir de nombreuses tables dressées pour le petit déjeuner, parfois avec nappes et décoration florale et pourquoi pas argenterie...

Tout le monde ne vient pas pour danser. Beaucoup sont juste là pour profiter de l'ambiance et s'envoyer de bonnes lampées de bière. Comme l'événement n'attire pas encore beaucoup de  touristes internationaux, il conserve un parfum d'authenticité, comme en témoigne la video ci-dessous, datant de l'an dernier.