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mardi 30 octobre 2012

Ne laisse pas sa chance au sida! Gib Aids keine Chance!

Cela fait 25 ans que la campagne GIB AIDS KEINE CHANCE! (Ne laisse pas sa chance au sida!) de la Centrale nationale pour l'information sur la santé a vu le jour en Allemagne. Voici les affiches de la campagne 2012. Le texte particulier à chaque affiche est traduit en légende, et voici la traduction du texte général: Le savoir (la connaissance, une information correcte /Note du traducteur) et le port du préservatif te protègent du VIH et réduit le risque d'une contamination par d'autres maladies sexuellement transmissibles.

Plakat mach's mit "Wissen und Kondom" - Motiv "Ich will's liebevoll"
Je veux le faire avec amour!
Fais-le, mais fais-le avec un préservatif!

Je veux le faire avec tendresse!
Fais-le, mais fais-le avec un préservatif!

Kampagnenmotiv Ich will's endlich
Je veux enfin le faire!
Fais-le mais fais-le avec un préservatif

Plakat mach's mit "Wissen und Kondom" - Motiv "Ich will's andersrum"
Je veux le faire autrement!
Fais-le mais fais-le avec un préservatif!
Toutes les infos en allemand se trouvent sur le site Gib Aids keine Chance!

lundi 29 octobre 2012

Festival DANCE 2012 à Munich: la Compagnie Marie Chouinard au BMW Welt

Photo Marie Chouinard
La Compagnie Marie Chouinard présentait hier soir à Munich son spectacle bODY_rEMIX/les_vARIATIONS_gOLDBERG, un ballet en deux actes qu'elle avait créé pour le  Festival international de danse contemporaine de la Biennale de Venise, en 2005. 

La réputation de la compagnie québecoise a fait salle comble à l'auditorium du prestigieux Monde BMW (BMW Welt), un espace d'exposition à l'architecture révolutionnaire. Malheureusement, la transformation de l'auditorium en salle de spectacle est loin de correspondre à la célèbre technologie de la marque de voiture allemande: la scène est à ras du sol et les gradins disposés de telle manière que l'on voit davantage les têtes des spectateurs que les corps des danseurs, et ce n'est pas le verre de vin mousseux généreusement offert par le sponsor qui peut faire oublier l'inconfort de la salle de spectacle et le handicap visuel qui en résulte.
Photo Marie Chouinard
Les dix interprètes de la compagnie exécutent des variations sur l’exercice de la liberté. Les danseurs apparaissent souvent sur pointes, avec une étude qui repousse les limites des jeux de déséquilibre, car certains danseurs effectuent l'exercice de danser sur une pointe et un chausson plat. A l'autre extrême, des danseurs évoluent sur quatre pointes, parfois à quatre pattes, avec une élégance toute animale. Marie Chouinard multiplie les recherches sur la gestuelle en dotant ses danseurs de différents supports qui modifient chacun l'organisation du mouvement: pas mal de béquilles ou de prothèses, des cordes, des barres horizontales, des harnais, des trépieds de marche ou des déambulateurs à roulettes. Toute une série d'objets aux usages divers: certains appelés à pallier les handicaps, d'autres utilisés aussi pour des jeux érotiques. Des objets dont l'utilisation mène à la libération du mouvement ou à son contraire: à la contrainte, à la limitation du mouvement. Avec ces objets, on rentre dans un monde gestuel inusité, ou que la plupart évitent généralement de considérer. Et on se met à réfléchir: comment un handicapé vit-il sa motricité, son absence de motricité, comment peut-on, peut-il y remédier? Marie Chouinard offre ici les résultats d'une recherche sur le corps de l'autre, avec une lucidité qui n'est pas dénuée de  tendresse. Elle élargit le champ de la danse en y intégrant plus de l'humanité, en, allant à la découverte de l'autre, celui qui d'ordinaire n'est pas invité à la danse, sinon en spectateur. Le travail exigé des danseurs et leurs performances sont en tous points extraordinaires, et le résultat est à la hauteur des exigences de la chorégraphe.

La recherche sur le corps est intrinsèquement lié à la recherche sur le son: le corps vit par son souffle et Marie Chouinard explore la respiration, son bruit mais aussi ses silences. Elle revisite les Variations Goldberg en en analysant la quintessence, en complicité avec le compositeur Louis Dufort: il s'agit d'y retrouver ces pulsations primordiales qui se démultiplient quasi à l'infini, et de les incarner dans le corps des danseurs. Des variations de danse sur des variations musicales, qui mènent aussi à la transgression des limites du monde motionnel, et partant émotionnel, connu. 

Musique 

Louis Dufort: Variations sur les Variations

Jean-Sébastien Bach : Variations Goldberg, Variations 5, 6, 8, Extraits vocaux de Glenn Gould.

Costumes et coiffures 

Vandal

dimanche 28 octobre 2012

Don Pasquale - Comin/Fassbaender - Munich - 10/2012



La nouvelle production du Don Pasquale du Theater-am-Gärtnerplatz se joue à guichets fermés dans le somptueux cadre rococo du Théâtre Cuvilliés. Les huit angelots de stuc laiteux aux ailes dorées qui volettent dans les stucs et les ors du théâtre pour soutenir les couronnes princières électorales de Maximilien III Joseph de Bavière et entourer l'allégorie de sa renommée  ont un nouveau petit compagnon de jeu. Du cintre de son  décor bleu nuit percé d'un grand oculus, Brigitte Fassbaender fait descendre un angelot tout semblable à ses frères, dont on sait bien qu'il symbolise l'amour. Pendant que se joue l'ouverture, quelques patients à la tête entourée d'un ruban bleu qui soutient une mâchoire endolorie entrent dans le cabinet dentaire du Docteur Malatesta et sont plus ou moins touchés par la présence de l'angelot de l'amour. Si tous sont en principe conviés aux jeux de l'amour, chacun y répond à sa façon, de l'indifférence à la passion en passant par l'intérêt amusé. Don Pasquale en costume à carreaux vient consulter son ami Malatesta, et c'est dans le fauteuil du dentiste qu'il s'installera pour le premier duet. Pour la scène suivante, un caisson latéral s'avance, un lit escamotable s'abaisse dans lequel Norina, encore endormie,  tient un petit amour dans ses bras. A son réveil, elle chante sa première aria en faisant en pyjama des exercices de gymnastique matinale teintés de yoga. De l'autre côté de la scène s'avancera un autre caisson avec une fenêtre décorée de langues de belle-mère. Au sommet du caisson se trouve le lit du pauvre Ernesto  lui aussi en pyjama qui voit d'avancer sous ses fenêtres un cortège funèbre portant un énorme coeur rouge sur un catafalque. Tous sont constamment préoccupés par l'amour, y compris Malatesta qui vient annoncer à Norina le stratagème qu'il a imaginé pour sauver l'amour d'Ernesto: le docteur n'est pas du tout insensible aux charmes de la jeune femme et flirte outrageusement avec elle, et la coquine ne le repousse pas vraiment. Rien n'est tout à fait pris au sérieux dans ce monde de légèreté amoureuse. Arrive la scène du mariage, où Norina apparaît dans un superbe costume d'oie blanche sortie du couvent. Le vieux barbon, Don Pasquale, ne se tient plus de joie à la vue d'une si jolie proie, et un faux notaire à dents de lapin proéminentes aura vite rédigé un contrat marqué au sceau de la déraison amoureuse du brave vieillard.


Brigitte Fassbaender a opté pour une mise en scène simple, sans grande innovation,  mais extrêmement  efficace, avec une sobriété de moyens visuels (décors de Bettina Munzer) qui servent et mettent en valeur l'action: un oculus avec un angelot de stuc, quelques chaises pour la salle d'attente du Dr Malatesta, un fauteuil de dentiste, des caissons mobiles, une table pour le notaire. La metteure en scène a fort travaillé le jeu des acteurs et a empreint leurs rapports d'humanité, de  gentillesse et de bonhomie. On le voit bien dans la deuxième partie: bien sûr, le barbon est tourné en bourrique, mais sans méchanceté, la leçon ne dépassera pas le but de l'affaire qui est de réunir les deux amoureux. Un grand fauteuil au tissu scintillant symbolise à lui seul les dépenses somptuaires de la nouvelle maîtresse de maison. Le choeur des serviteurs récemment engagés est revêtu de vêtements de fonction à rayures bleues et blanches, Bavière oblige. Don Pasquale porte un tablier sous son veston, et c'est Norina, en costume sombre à rayures et chapeau feutre, qui porte le pantalon et la cravate. Les symboles sont ici aussi évidents.  Pour le final, le choeur en arrière plan figure des anges habillés de blanc et porteurs de couronnes de lierre, devant un énorme soleil en forme d'orange, feuillage compris. C'est le triomphe de l'amour. Tout est bien qui finit bien dans le monde de l'opera buffa. On a passé une soirée de légèreté et de gaieté, et c'est très bien ainsi. Le public apprécie cette belle mise en scène qui ne vole pas la vedette à la musique et au livret, mais s'est mise à son service.

Le Cheti cheti
Le séduisant chef Mario Comin a mené l'orchestre avec entrain et parfois avec un enthousiasme tellement bruyant qu'un vieux routier comme Frank Hawlata a du mal à passer l'orchestre. On aurait aimé plus de nuance, de finesse  et de charme. Acteur consommé, Frank Hawlata gagne en présence et en puissance au fil de l'action, c'est aussi le cas du Malatesta de Mathias Hausmann. Les deux hommes exécuteront avec brio les passages précipités du célèbre Cheti,cheti immantinente. Le ténor léger de Bogdan Mihai incarne agréablement Ernesto, avec en prime le physique de l'emploi, mais c'est surtout la Norina d'Anja-Nina Bahrmann qui enthousiasme, avec un beau soprano lyrique, une belle souplesse de timbre, des coloratures brillantes, un jeu scénique vif et primesautier. Un nom à retenir et une carrière à suivre!

Theater-am-Gärtnerplatz, accueilli au Théâtre Cuvilliés
Les 29 et 31 octobre 2012. 
Les 2, 4, 6, 9 et 10 novembre 2012. 
En italien, sur-titres en allemand.

Trailer



Crédit photographique: Thomas Dashuber

samedi 27 octobre 2012

Le Puz/zle enchanté de Sidi Larbi Cherkaoui ouvre le Festival Dance 2012 de Munich

Le monde de Puz/zle est un monde minéral et gris fait de briques et de blocs: cela va des pierres grises et cubiques qui tiennent dans la paume de la main aux pans de murs en passant par d'innombrables pierres taillées cubiques de la taille d'un tabouret que des humains empilent, sur lesquelles ils peuvent s'asseoir et se jucher, avec avec lesquelles ils édifient un monde à leur ressemblance. La pierre grise est le matériau terne et éternel avec lequel l'humanité pourra construire et déconstruire son histoire. C'est que Sidi Larbi Cherkaoui et Eastman nous entraînent dans des chorégraphies philosophiques qui reflètent l'histoire et le destin de l'humanité: le monde serait-il une immense algèbre dont on a perdu la clé? Le monde est un musée vide dont les pièces défilent et qu'il s'agit de remplir et d'interpréter, si tant est que ses visiteurs en soient capables. Les danseurs vêtus de noir avec leurs pantalons bouffants au niveau des mollets (beaux costumes de Miharu Toriyama) viennent se heurter contre un mur sur lequel défile une video trompe-l'oeil, un pan de mur qu' ils finiront par vaincre et par surmonter. Pendant une heure quarante, les danseurs empileront et  rempileront en conscience, ou en inconscience selon le moment, les blocs de pierre et les pans de mur et formeront des architectures diverses qu'ils construiront ou déconstruiront à la manière d'un puzzle, avec un génie confondant de la mise en scène, produisant de multiples architectures mouvantes avec les mêmes matériaux en nombres limités.



Sidi Larbi Cherkaoui chorégraphie et met en scène des questions philosophiques fondamentales: si à chaque période de l'humanité, nous en construisons le destin, en sommes-nous seulement conscients, en sommes-nous responsables? Le plus souvent, les danseurs semblent mus par des mécaniques qui les dominent. Une courte video projetée sur un pan de mur proposera une clé métaphorique: si l'être humain est un assemblage complexe de chromosomes, y a-t-il place pour l'expression d'une liberté?
L'humain et le monde se font et se défont au gré des générations. 

La question de la liberté individuelle est posée: les danseurs sont le plus souvent pris dans la mouvance de leurs extraordinaires contorsions où se lisent les douleurs et les éclatements, l'automatisation et l'absence d'un regard distancié et réflexif. Il est rare, bien que cela se produise, que les danseurs semblent décider et avoir l'initiative de leurs destinées. Mais les mouvements d'ensemble sont d'une étrange beauté, comme si une force supérieure était à l'oeuvre et que nous faisions partie d'un ensemble plus vaste dont nous ne comprenons pas l'intelligence. L'humanité de Sidi Larbi Cherkaoui, malgré sa douleur et ses souffrances, ne semble pourtant pas désespérée, et, à la fin du spectacle, quand tout semble disparaître, apparaît un albinos diaphane porteur d'une étrange lumière.

Il y a de l'orientalisme dans cette lecture de l'humanité et du monde soumis à la loi de l'impermanence. L'intitulé du spectacle, Puz/zle, lui-même morcelé, donne une clé: le mot puzzle en anglais ne signifie pas uniquement un jeu de casse-tête, il signifie aussi l'énigme, le mystère, et la perplexité. Sidi Larbi Cherkaoui s'est fait mystagogue pour nous donner à voir, et à réfléchir,  la représentation d'un mystère dont il ne nous donnera pas la clé ultime mais qu'il met en lumière dans les différentes facettes, en les construisant puis en les déconstruisant. 

Et c'est constamment d'une beauté stupéfiante et cathartique de voir les symboles de notre histoire défiler sous nos yeux fascinés, de voir des mondes construits, utopiques comme une tour de Babel ou une zigourat, invitant le ciel comme une obélisque, calmes et mathématiques comme un temple grec, puis ces mêmes mondes détruits, effondrés ou anéantis. Et c'est d'une beauté confondante de voir le travail chorégraphique abouti, parfait, de ces onze danseurs qui auront chacun leurs moments de gloire scénique, des danseurs au plus haut sommet de l'art, avec des souplesses de contorsionnistes, des rapidités de mouvement dans la modernité du hip-hop notamment et des qualités acrobatiques qui repoussent les limites supposées du corps. La multiplicité ethnique du microcosme de la troupe est à l'image de celle de l'humanité. Des humains dont ces merveilleux danseurs expriment toute la palette des émotions et les incertitudes, toutes les souffrances endurées dans l'aube et le crépuscule de civilisations qui naissent, meurent et ressuscitent. 

Le spectacle de Sidi Larbi Cherkaoui est indissociable de sa musique et de son chant. Le chant imprègne la minéralité de la pierre et  psalmodie l'histoire inscrite dans les corps des danseurs.
Une musique  étrange et pénétrante, souvent envoûtante, une world music, qui comporte notamment des chants religieux chrétiens ou musulmans, ou encore les invocations des rituels tibétains. Les sept voix de l'ensemble corse a capella A Filetta qui accompagnent le travail de Cherkaoui depuis une dizaine d'années, six hommes et l'incomparable chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage, nous enveloppent du chant envoûtant du monde. Ils sont parfois accompagnés de l'entrechoquement des cailloux, et surtout des exceptionnelles percussions et de la flûte du japonais Kazunari Abe, un ancien du groupe kodo.

Une des clés de lecture du spectacle se trouve peut-être dans le chant du rituel tibétain de la Tara verte, la psalmodie du Om Tare Tuttare Soha: Tara, déesse tibétaine de l'amour compassionnel nous libère de la souffrance physique  comme morale et de la  peurs. C'est la voie du coeur, qui est peut-être le chaînon manquant, la pièce manquante du puzzle. Et d'ailleurs, après que les danseurs aient lapidé l'un des leurs dans une fosse, après qu'ils aient menacé le public de le lapider, l'un d'entre eux fait face au public avec dans le creux des mains une pierre en forme de coeur. Bien sûr sa pierre-coeur s'effrite et tombe en morceaux, mais la voie de l'amour a été ouverte.

Sidi Larbi Cherkaoui ouvre de nouveaux horizons et trace de nouvelles perspectives dans l'histoire de la danse et ses spectacles nous transportent et nous transforment. C'est ce qui est important, was wichtig ist, pour lui, pour Eastman, et pour le public munichois. 

Photos: Koen Bros
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Le Festival DANCE 2012 a lieu à Munich jusqu'au 4 novembre. 

vendredi 26 octobre 2012

Dialogues des Carmélites: la mise en scène de Tcherniakov en procès

Dialogues des Carmélites. Solisten, Chor und Statisterie der Bayerischen Staatsoper

A la veille de la reprise des Dialogues des Carmélites, l'Opéra national de Bavière est cité en justice par les héritiers du compositeur Francis Poulenc et du librettiste Georges Bernanos. Les descendants estiment que la transformation de la scène finale par le metteur en scène Dmitri Tcherniakov modifie et déforme le sens de l'oeuvre. Le metteur en scène russe avait donné une nouvelle interprétation de l'oeuvre en mars 2010, dans laquelle Blanche de la Force sauve ses consoeurs de la mort et est la seule à mourir.*

La plainte est pendante devant un tribunal français. Les héritiers demandent l'interdiction de nouvelles représentations basées sur cette mise en scène. Pour les héritiers, il est impératif que le martyre de toutes les nonnes soit mis en scène, sans lui on ne rend pas compte de l'essence même de l'oeuvre. Cependant, comme on ne doit pas s'attendre à ce que la justice rende son verdict avant la prochaine reprise des représentations, elles se dérouleront normalement. 

A la demande des héritiers, l'Opéra national de Bavière a informé la presse de la procédure en cours par le présent communiqué et insérera un encart d'information sur l'action en justice dans le programme, pour que le public en soit informé.

Le dimanche 28 octobre 2012 à 18 H
Le jeudi 1er et dimanche 4 novembre à 19 H 
au Théâtre National

Source: Communiqué de presse du Bayerische Staatsoper

*Selon le livret original, la Révolution française supprime les ordres religieux sont supprimés et les religieuses sont condamnées à mort. Elles montent à l'échafaud en chantant le Salve Regina. Après bien des hésitations, des doutes sur sa raison d'être, Blanche les rejoint.

jeudi 25 octobre 2012

Photographie: Hiroshi Sugimoto au Brandhorst Museum

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La nouvelle exposition du Brandhorst présente le travail d'un des meilleurs photographes contemporains, Hiroshi Sugimoto. Révolution, tel est l'intitulé de l'expo, présente des paysages marins nocturnes, des seascapes*, comme les nomme l'artiste. Il s'agit d'un groupe de 15 photographies  analogiques de très grand format et de longue exposition qui capturent une partie du cycle de la lune.      Les photos sont prises de telle manière que la mer et le ciel, séparés par une ligne médiane naturelle, occupent des proportions soigneusement découpées de l'espace. Sugimoto a de plus opéré une rotation de 90 degrés pour la présentation de ses photos. Le facteur temps, qui est inscrit dans la photographie par le tracé de la lumière lunaire, est aussi remarquable de leur production qui s'étale sur de nombreuses années.

On se trouve en présence du travail d'un grand artiste de l'art minimal, dans la lignée notamment de Dan Flavin.

C'est la première fois que les seascapes d'Hiroshi Sugimoto sont exposés à Munich, avec la création d'une très belle lumière de présentation muséologique, minimaliste elle aussi, et efficace: on pénètre dans un espace occulté baigné dans une lumière lunaire; les immenses photographies appellent à la contemplation méditative et à un dialogue intimiste et personnel, qui va à l'essentiel.

Jusqu'au 10 février 2013 au Musée Brandhorst de Munich

Photos: © 2012 Hiroshi Sugimoto

*jeu de mots à partir de l'anglais landscape

mardi 23 octobre 2012

Expo: la police munichoise et le national-socialisme



L'exposition s'intéresse à la période 1919-1945.

Du 9 novembre au 30 décembre 2012
A la Préfecture de police de Munich, Ettstrasse, 2
Du mardi au vendredi de 10 à 19 heures
Le samedi et le dimanche de 10 à 16 heures

lundi 22 octobre 2012

DANCE 2012, le festival de danse contemporaine de Munich , du 25 octobre au 4 novembre

DANCE, Montrer ce qui est important
La renommée du Festival de danse contemporaine  DANCE, un des plus anciens festivals européens du genre, n'est plus à faire. Le festival s'applique à faire découvrir les formes les plus innovantes de cet art de la représentation dans la diversité de ses facettes. Plutôt que d'imposer un thème particulier, le festival préfère se centrer sur  les artistes en s'intéressant à leurs thématiques, à leur créativité, à leur force d'innovation. Il leur est demander de présenter ce qui est important à leurs yeux, sans contraintes ni limites. Le programme invite à rencontrer tant le travail de chorégraphes de réputation internationale que de partir à la découverte de nouveaux talents. 

Le phénomène de la production artistique en FLANDRE est particulièrement bien représenté cette année, avec des artistes de la première génération comme Anne Teresa De Keersmaeker, Jan Fabre und Wim Vandekeybus, dans l'entourage desquels des chorégraphes comme Hans van den Broeck, Sidi Larbi Cherkaoui ou Erna Omasdottir ont développé leur art. La plus jeune génération flandrienne est également présente avec les diplômés de l'école P.A.R.T.S. 

Un phénomène similaire s'est développé en Allemagne autour du chorégraphe William Forsythe, qui lui aussi s'attache à motiver ses danseurs à développer leur propre créativité et à ouvrir de nouvelles voies. On pourra voir pendant le festival le travail de Crystal Pite, Tony Rizzi et Richard Siegal.

La série "Männer" constitue un autre centre d'intérêt du festival, en collaboration avec le Schauburg – le théâtre de la jeunesse de l'Elisabetplatz. 

A côté de ce programme de représentations étourdissant de qualité le public est invité à participer à des débats, à visionner des films ou à visiter des expositions.

Pour le programme détaillé, cliquer ici

Benoît XVI sanctifie une bavaroise: Sainte Anna Schäffer


Le pape Benoît XVI a sanctifié hier sept personnes dont la vie a été consacrée à l'évangélisation. C'est aussi le cas d'une bavaroise qui passa une vie de souffrances à proclamer l'Evangile et sa foi en Dieu du fond de son lit.

Sainte Anna Schäffer (1882-1925) est une mystique bavaroise née le 18 février 1882 à Mindelstetten, un village au nord-est d'Ingolstadt en Bavière, où elle est morte le 5 octobre 1925. Elle fut béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1999 et canonisée hier par le Pape Benoit XVI. Le procès en béatification et en canonisation  avait débuté en 1972. 

Issue d'une famille très modeste, son père, menuisier, meurt à l'âge de 40 ans, laissant les siens dans une grande pauvreté. À quatorze ans, Anna est embauchée comme servante d'abord à Ratisbonne chez une pharmacienne, puis à Landshut chez un conseiller auprès du tribunal d'instance. Son désir était de devenir religieuse missionnaire.

Le 4 février 1901, alors qu'elle était employée à la maison forestière de Stammham, tandis qu'elle faisait la lessive avec sa compagne Wally Kreuzer, le tuyau de poêle qui passe au-dessus de la lessiveuse, se détache du mur ; Anna monte sur un muret en saillie pour le raccrocher. Soudain, elle perd l'équilibre et tombe dans l'eau de lessive bouillante jusqu'aux genoux. On la conduit à l'hôpital où elle subit une première longue et pénible intervention. Les semaines qui suivirent furent particulièrement pénibles, tous les jours il fallait faire des pansements terriblement douloureux.

Plus de trente interventions chirurgicales suivront. Malgré les soins constants du Docteur Wäldin, aucune greffe de peau ne put réussir et Anna fut alors contrainte à l'immobilité, veillée par sa mère, jusqu'à la fin de sa vie. De ce fait, elle dut renoncer à la vie religieuse qu'elle projetait.

Travaux d'aiguille de Sainte Anna Schäffer
« J'ai trois clefs du paradis : la plus grande est de fer brut et pèse lourd : c'est ma souffrance. La seconde est l'aiguille à coudre, et la troisième est le porte-plume. »

Persécutée par son frère qui avait tendance à se moquer de celle qu'il appelait ironiquement la sainte, Anna était totalement soutenue par sa mère, dont elle disait : « Ô ma chère mère, quelle grâce de t'avoir sans cesse à mes côtés ! Notre cher Sauveur envoie à ses enfants le secours au bon moment, quand nous le lui demandons avec confiance; et c'est souvent lorsqu'une épreuve ou une affliction nous accable le plus qu'Il est le plus proche de nous par son aide et sa bénédiction ».

Image pieuse représentant
la sainte
Du fond de son lit qu'elle ne quitte guère, elle reçoit tous ceux qui viennent la visiter et leur parle de l'Évangile, et de sa foi en Dieu. Fort aimée des gens de son village, elle réconforte ceux qui souffrent, prie pour tous, accueille les enfants auxquels elle parle de la Vierge Marie et des saints.

Parallèlement, elle effectue des travaux de couture, avec une prédilection toute particulière pour les représentations du Sacré-Cœur. Elle disait : « Dans les heures de souffrance et dans les nombreuses nuits sans sommeil, j'ai la plus belle occasion de me placer en esprit devant le tabernacle et d'offrir au Sacré-Cœur de Jésus expiation et réparation. Oh! comme le temps alors passe vite pour moi! Cœur-Sacré de Jésus, caché au Saint-Sacrement, je vous remercie pour ma croix et mes souffrances, en union avec les actions de grâces de Marie, la Mère des Douleurs ».

Anna bénéficie de visions célestes, qu'elle relate dans ses écrits : « Oh! quel bonheur et quel amour sont cachés dans la croix et la souffrance !... Je ne suis pas un quart d'heure sans souffrir, et depuis longtemps je ne sais plus ce que c'est que d'être sans douleur... Souvent, je souffre tant, que je peux à peine dire un mot; à ces moments, je pense que mon Père des Cieux doit m'aimer particulièrement ». Les habitants de son village se relaient pour la transporter aux Offices de la paroisse, tandis que l'abbé Rieger lui apporte quotidiennement l'Eucharistie.

Trois ans avant sa mort, Anna doit interrompre ses travaux de couture, et ne peut plus être transportée à l'église pour la Messe. Le 16 mars 1922 elle écrit : « Ma vie s'éteint peu à peu dans la souffrance... l'Éternité se rapproche sans cesse ; bientôt, je vivrai de Dieu, qui est la Vie même. Le Ciel n'a pas de prix, et je me réjouis chaque minute de l'appel du Seigneur vers la patrie infiniment belle ».Le jour de la fête de Saint Marc, en 1923, elle aurait vécu en extase les évènements du Vendredi Saint.Après quoi son état de santé se détériora gravement.

Après avoir communié une dernière fois, elle meurt paisiblement le 5 octobre 1925 en murmurant : « Seigneur Jésus, je vous aime ». Elle avait 43 ans.

Avant même l'ouverture du procès en béatification d'Anna Schäffer, beaucoup de personnes avaient déjà pris l'habitude de se rendre sur son tombeau pour implorer son aide. En 1998, 551 grâces obtenues par son intercession ont été recensées à la paroisse de Mindelstetten. Depuis 1929, plus de 15 000 grâces attribuées à sa prière ont été signalées.

Lors de sa béatification, le 7 mars 1999, le Pape Jean-Paul II a dit : « Si nous tournons notre regard vers la bienheureuse Anna Schäffer, nous lisons dans sa vie un vivant commentaire de ce qu'a écrit Saint Paul aux Romains : L'espérance ne déçoit point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné (Rm 5, 5). Certes, la lutte pour s'abandonner à la volonté de Dieu ne lui a pas été épargnée. Mais il lui a été donné de comprendre toujours mieux que, justement, la faiblesse et la souffrance sont les pages sur lesquelles Dieu écrit son Évangile... Son lit de malade est devenu le berceau d'un apostolat étendu au monde entier ».


Grab Anna-Schäffer
La tombe de la sainte
L'église catholique ne reconnaît comme saintes que les personnes grâce l'intercession desquelles des miracles ont été réalisés. Dans le cas d'Anna Schäffer, elle lui reconnaît au moins un miracle: en 1999, une bavaroise aurait été guérie d'une grave hydropisie du péritoine après avoir invoqué la sainte de ses prières. 

La tombe d'Anna Schäffer à Mindelstetten était déjà un lieu de pèlerinage. Nul doute qu'elle recevra désormais la visite d'un nombre accru de pèlerins. Elle se trouve dans une église qui lui est consacrée, la Grabeskirche Anna Schäffer à Mindelstetten.

Ratisbonne ainsi que le site de la commune de Mindelstetten. 

Video: l'évêché de Ratisbonne a produit un film consacré à la sainte et l'a posté sur youtube


samedi 20 octobre 2012

Manuscrits précieux de la Bibliothèque nationale bavaroise à la Hypo-Kunsthalle

Péricope d'Henri II, Reichenau,
entre 1007 et 1012
La Hypo-Kunsthalle présente jusqu'au 13 janvier une prestigieuse exposition qui permet de découvrir certains des manuscrits les plus précieux en provenance des collections la Bibliothèque nationale bavaroise (Bayerische Staatsbibliothek) et de la Bibliothèque nationale de Bamberg. Quatre siècles de l'histoire médiévale de l'enluminure et de la miniature sont couverts: les manuscrits furent calligraphiés entre 780 et 1180, de Charlemagne à Frédéric II Barberousse, ce sont autant de chefs-d'oeuvre des périodes carolingiennes, ottoniennes et romanes. L'exposition s'arrête à l'aube de la période gothique.

Une telle exposition suppose que l'on déploie des moyens extraordinaires: la conservation de ces manuscrits extrêmement fragiles exige des conditions de présentation tout à fait exceptionnelles, la température des pièces d'exposition, le degré d'humidité et l'éclairage doivent être strictement sous contrôle. Ces manuscrits ne sont jamais accessibles au grand public, seuls des chercheurs spécialisés y ont-ils rarement accès, et encore doivent-ils s'entourer d'un luxe de précautions pour les manipuler. Le transport et la présentation des manuscrits sont extrêmement coûteux, et seule une grande fondation culturelle comme la Hypo-Kunsthalle peut dégager les moyens financiers pour les organiser. C'est dire la chance et l'opportunité que représente l'exposition pour découvrir ce patrimoine culturel du centre de l'Europe , cela ne se reproduira peut-être pas avant des décennies. Il n'y a que quatre grandes bibliothèques au monde à disposer d'un tel fonds de manuscrits précieux de cette époque: elles sont situées au Vatican, à Paris, à Londres et à Munich. Lorsque une de ces bibliothèques consent à une exposition, c'est un évènement culturel d'importance mondiale!

Evangéliaire d'Othon III,
Portrait de l'empereur
vers l'an 1000 à Reichenau
Le plus ancien des manuscrits présenté date de l'époque du dernier duc de la dynastie bavaroise des Agilolfing. Les codex carolingiens en provenance des scriptoriums de Salzbourg, Tegernsee et Freising témoignent des grandes qualités artistiques du 9ème siècle. Les fameuses enluminures allemandes sous les empereurs saxons, d'Othon le Grand (912–973) à Henri II (973–1024), sont bien représentées dans l'exposition. Cette période othonienne est notamment célèbre pour ses magnifiques représentations de souverains: le sacré et le séculier se rejoignent pour souligner la sainteté du pouvoir impérial. 

Les scriptoriums recevaient les commandes des puissants, religieux ou laïcs: ils leur demandaient des codex, des évangiles, des péricopes, des sacramentaires ou des livres de prières  richement ornés de miniatures, d'enluminures d'or et de couleurs lumineuses. Leurs reliures sont souvent très luxueuses, plaques d'orfèvrerie ornées de bas-reliefs et de pierres précieuses ou de camées, plaques d'ivoire sculptées des scènes marquantes de l'histoire de Jésus. Ces reliures sont visibles par le truchement de miroirs placés sous les livres, la présentation muséologique de l'exposition est comme d'habitude à la Hypo-Kunstahalle, particulièrement soignée.

Caisson du Codex d'Uta
Parmi les trésors que l'on pourra admirer, quatre codex de renommée mondiale provenant du monastère de l'île de Reichenau, dont le scriptorium devint scriptorium impérial sous Othon III et Henri II: on pourra voir les évangiles d'Othon II et les péricopes d'Henri II, des manuscrits recensés par l'UNESCO dans ses listes du patrimoine documentaire mondial depuis 2003.

L'importance de Ratisbonne comme centre de création de codex est soulignée par la présentation de deux magnifiques manuscrits liturgiques, le Codex commandé par l'Abbesse Uta et le sacramentaire d'Henri II. 

Enfin, si on ne peut dater avec précision le passage de la  période othonienne à la période romane, on pourra admirer le développement de l'art roman dans les enluminures produites du vivant de Frédéric II Barberousse(1122–1190).

La technologie contemporaine a bien entendu été mise à contribution: dans une salle on peut feuilleter tout à loisir et sans crainte de les abîmer des manuscrits digitalisés.

Jusqu'au 13 janvier,tous les jours de 10 à 20 heures
Fermé le 24 décembre
Le 31 décembre ouvert jusqu'à 14heures


jeudi 18 octobre 2012

La collection Gunter Sachs à la Villa Stuck

Museum Villa Stuck
Gunter Sachs par Andy Warhol
© 2012 Andy Warhol Foundation
La Villa Stuck de Munich présente des oeuvres maîtresses de l'immense collection d'art que Gunter Sachs avait constituée avec une passion à la mesure de ses moyens à partir des années 60. A Paris , c'était alors l'époque du Nouveau réalisme, un groupe fondé par Yves Klein avec Arman, Jean Tinguely, Raymond Hains et d'autres artistes. C'est aussi à cette époque que Gunter Sachs fait la connaissance de Jean Fautrier, un des représentants les plus importants de l'Art informel.

Gunter Sachs est décédé en mai 2011 dans son chalet suisse.  Le célèbre entrepreneur, petit-fils du fondateur d'Opel, Adam Opel, et fils d'un riche industriel,  était né en 1932, en Allemagne. Il avait cependant surtout vécu en Suisse, dont il avait pris la nationalité, en 1976. Passionné d'art contemporain, lui-même photographe, ce grand collectionneur avait suivi passionnément l'évolution de l'art des cinquante dernières années et s'était constitué une collection d'une extraordinaire qualité. 

L'exposition de la Villa Stuck en présente les oeuvres phares: du Nouveau réalisme, on pourra voir des oeuvres d'Yves Klein et d'Arman, de l'Art informel, plusieurs oeuvres de Fautrier, de Georges Mathieu ou de Wols. Une section de l'exposition est consacrée au Pop  Art, avec des oeuvres de Robert Rauschenberg, Roy Lichtenstein et Andy Warhol. Des pochoirs de Banksy, un artiste auquel Gunter Sachs s'intéressa dans les années 80, sont aussi présentés. Une partie de l'exposition est aussi consacrée à la photographie avec des oeuvres de la première époque d'Andy Warhol, des photographies d'Andreas Feininger, de Will McBride, de Thomas Ruff et d'Izima Kaoru. 

Parmi les chefs-d'oeuvre présentés, on pourra voir notamment un auto-portait d'Andy Warhol, qui fut un ami personnel de Gunter sachs, une série de portraits de Brigitte Bardot par Warhol ou encore une magnifique photographie de la grande actrice française par Avedon. On se souviendra que Gunter Sachs avait épousé Brigitte Bardot en 1966, -c'était le troisième mariage de la star-, pour en divorcer trois ans plus tard.

Museum Villa Stuck
Portrait de Brigitte Bardot par Avedon
© The Richard Avedon Foundation
Une partie de la collection de Gunter Sachs a été  dispersée par Sotheby's à Londres en mai dernier pour 41, 4 millions de livres (51,3 millions d'euros), dépassant les estimations qui s'élevaient à la hauteur de 29 millions de livres (35,8 millions d'euros). Un autoportrait d'Andy Warhol, datant de 1986 (Fright Wig), avait été adjugé pour 5,2 millions de livres (6,6 millions d'euros). Un portrait de Brigitte Bardot par Warhol, que Sachs avait commandé à l'artiste, en 1974, soit cinq ans après son divorce avec la star, avait trouvé preneur pour 3 millions de livres (3,7 millions d'euros), tandis qu'une photo de Brigitte Bardot, prise en 1959, par Richard Avedon avait été adjugée 145.000 livres (179.000 euros). Ce ne sont que des chiffres, mais ils signalent la qualité des oeuvres collectionnées par Gunter Sachs, et son flair extraordinaire pour déceler les grands talents.

C'est le type d'oeuvres qu'on retrouve aujourd'hui accrochées aux cimaises de la Villa Stuck, aux côtés d'oeuvres de Magritte ou de Dali. C'est dire l'attrait que ne manquera pas d'exercer cette exposition.  Elle est d'un intérêt particulier pour le public français vivant ou de passage à Munich puisque de nombreuses oeuvres témoignent de la passion et l'amour de Gunter Sachs pour Paris et pour la France, et que sa personnalité glamoureuse en avait marqué toute une époque, y défrayant souvent la chronique.

Jusqu'au 20 janvier 2013 à la Villa Stuck de Munich
Prinzregentenstrasse 60
Du mardi au dimanche de 11 à 18 heures

mercredi 17 octobre 2012

R/Evolution sur papier à l'Alte Pinakothek: cinq siècles d'histoire du dessin


1 

L'exposition présente plus de 200 oeuvres en provenance de la célèbre collection privée de Bernd et Verena Klüser: un vaste panorama de l'histoire du dessin du 16ème au 21ème siècles. Des oeuvres d'une qualité exceptionnelle des écoles italienne, hollandaise, allemande et française. Des oeuvres Guercino, Anthonis van Dyck, Carl Rottmann, Eugène Delacroix et Victor Hugo, ou, plus proches de nous, Henri Matisse, Ernst Ludwig Kirchner, Alberto Giacometti, Blinky Palermo, Jannis Kounellis, Andy Warhol et Olaf Metzel. Avec des dessins magnifiques et marquants comme ce centaure de Tiepolo ou encore diverses impressions du fameux Lénine d'Andy Warhol.

Parallèlement à cette grande rétrospective  consacrée à la collection de dessins, la Pinakothek der Moderne présente 150 oeuvres de Joseph Beuys provenant elles aussi de la collection Klüser.

Jusqu'au 20 janvier 2013 à la Pinacothèque de Munich. Plus d'infos: cliquer ici

Christoph Eß, à coeur et à cor. Ce soir à la salle Herkules de la Résidence


Hier soir le Münchner symphoniker a ouvert la saison avec un concert mozartien amoureusement dirigé par Georg Schmöhe avec en artiste invité Christoph Eß, un jeune géant blond taillé en Hercule, qui est venu nous faire découvrir la magie du cor, un instrument qu'il pratique avec une passion communicative. On pourra encore l'entendre ce soir en la salle Herkules de la Résidence.

La soirée s'ouvre avec un prélude didactique pendant lequel Christoph Eß nous fait découvrir l'histoire et le fonctionnement de son instrument, avec en prime une petite leçon de physique du son et l'interprétation d'un extrait d'une oeuvre du compositeur norvégien contemporain Trygve Madsen, auquel le jeune corniste prodige a déjà consacré un cd.

C'est dans sa captivante  interprétation en corps à cor du concerto en mi bémol majeur de Mozart que l'on se rend compte des qualités de ce soliste exceptionnel, de sa puissance physique qui permet les modulations du souffle et de la finesse de son intelligence musicale. Le public retient son souffle pendant que le corniste ne ménage pas le sien. Pendant que crépitent les applaudissements, les rappels succéderont aux rappels, et pour le plus grand bonheur du public, Christoph Eß offrira en prime le Rendez-vous du cor de chasse de Rossini, un morceau de bravoure d'une technicité affolante.

Au programme de ce soir mercredi 17 octobre 

A 20 Heures en la salle Herkules de la Résidence/ Exposé à 19H30

Reger: Variations et fugues sur un thème de Mozart

Mozart: Concert pour cor et orchestre Nr. 3 en mi bémol majeur Köchel 447

Mozart: Symphonie Nr. 41 Köchel 551 dite „Jupiter"

Le Münchner Symphoniker est placé sous la direction de Georg Schmöhe

Christoph Eß, Cor

Tickets

MünchenMusik und München Ticket

Photo Dan Zoubek

Plus d'infos sur l'artiste: cliquer ici pour visiter son site

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mardi 16 octobre 2012

La bécassine oiseau de l'année 2013 en Allemagne



Deux organisations de protection des oiseaux, le NABU et le Landesbund für Vogelschutz (LBV), qui est le partenaire de NABU en Bavière, ont désigné la bécassine comme oiseau de l'année 2013. La bécassine, Gallinago gallinago, est une espèce menacée de disparition en Allemagne, où on ne dénombre environ plus que 6000 couples (la fourchette d'estimation va de 5.500 à 6.700 couples reproducteurs), soit seulement la moitié du nombre de couples dénombrés il y a vingt ans. Cette désignation vise à attirer l'attention sur la nécessaire préservation de son habitat, les zones herbeuses humides, les prairies inondées et les zones marécageuses. La bécassine, un oiseau grand comme une colombe, a un plumage brun-beige et un long bec noir et droit. Son chant de parade nuptiale, un chipper-chipper-chipper bruyant, a fait qu'en Allemagne on en parle comme de l'oiseau rouscailleur (Meckervogel).

Don Pasquale au Théâtre Cuvilliés à partir du 25 octobre


Joseph Köpplinger, Mario Comin et Brigitte Fassbaender
On attend avec intérêt et curiosité la nouvelle production du Don Pasquale de Donizetti par le Theater-am-Gaertnerplatz. Après avoir montré au public bavarois qu'il pouvait être un organisateur de spectacle plus que talentueux avec l'opérette Im weissen Rössl, les amateurs sont très impatients de découvrir les choix du nouvel intendant, Joseph E. Köpplinger, en matière d'opéra. C'est dans le magnifique  cadre du Théâtre Cuvilliés, au coeur de la Résidence, que l'on viendra écouter la version originale de l'opéra bouffe que Gaetano Donizetti a monté en 1843 à Paris sur un livret composé de concert avec Giovanni Ruffini.

C'est le nouveau directeur musical Mario Comin qui dirigera ce premier opéra de la nouvelle ère du Theater-am-Gärtnerplatz. La mise en scène a été confiée à la chanteuse et metteure en scène Brigitte Fassbaender. Adulée du public munichois et internatioanl pour sa carrière de chanteuse d'opéra, la Kammersängerin bavaroise se consacre depuis 1995 à la mise en scène. Depuis 2009, la directrice du Tiroler Landestheater d'Innsbrück est aussi la directrice artistique du festival Richard Strauss de Garmisch-Partenkirchen. 

Avec Anja-Nina Bahrmann en Norina, Bogdan Mihai / Kirlianit Cortes en Ernesto, Franz Hawlata / Marco Filippo Romano alterneront dans le rôle de Don Pasquale, Mathias Hausmann, Malatesta  et Ute Walther, le notaire. Orchestre et choeurs du Staatstheater am Gärtnerplatz.

Les 25, 27, 29 et 31 octobre 2012.
Les 2, 4, 6, 9 et 10 novembre 2012.
En italien, sur-titres en allemand.

Billeterie:  www.gaertnerplatztheater.de, Tel. 00 4989 2185 1960 

Plus d'infos en allemand sur le site du Théâtre: www.gaertnerplatztheater.de

lundi 15 octobre 2012

Comment l'Allemagne va-t-elle réhabiliter les personnes condamnées en raison de leur homosexualité après 1945?

Affiche du mouvement gay (1973)
contre le paragraphe 175
Les hommes qui ont été condamnés en Allemagne après 1945 pour avoir eu des rapports sexuels entre eux pourront peut-être bénéficier d'une réhabilitation et espérer des indemnités. A l'initiative du Sénat berlinois, le Sénat fédéral allemand, le Bundesrat, exige à présent du gouvernement qu'il émette des propositions en vue de dédommager tant sur le plan juridique que sur le plan financier les homosexuels qui pendant des décennies ont été condamnés en raison de la pratique de leur sexualité.

De quoi s'agit-il? Après la deuxième guerre mondiale, l'Allemagne avait laissé subsister le tristement célèbre paragraphe 175 dans son code pénal. Ce paragraphe condamne depuis 1871 la fornication contre nature entre hommes (Unzucht zwischen Männer). Le nazisme l'avait encore renforcé. Il avait fallu attendre 1969 pour qu'il soit assoupli, et 1994 pour qu'il soit définitivement supprimé, après la réunification allemande. Depuis, les homosexuels qui avaient été jugés sous le coup du paragraphe 175 pendant la période national-socialiste ont été réhabilités par le Parlement allemand, le Bundestag: ils sont considérés comme des victimes de la juridiction inique du national-socialsime et peuvent demander à être indemnisés. Ce n'est pas le cas des personnes jugées après 1945.

Carte d'identité de victime du fascisme
invalidée par la justice de la DDR qui
refusait de reconnaître les triangles roses
en tant que victimes
Le monde politique est cependant perplexe. L'actuelle Ministre de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (libérale, FDP) dit s'engager contre la discrimination sexuelle et prendre le sort des homosexuels très au sérieux. Mais peut-être pas assez aux yeux de certains puisque les socialistes et les écologistes ont annoncé qu'ils présenteraient très bientôt leur propre initiative parlementaire. Le parlementaire Volker Beck, qui dirige le groupe parlementaire des Verts, demande l'abrogation des plus de 50.000 jugements émis par les tribunaux allemands de la République fédérale d'Allemagne (RFA) et de l'Allemagne de l'Est (DDR) jusqu'à la fin des années soixante. Selon Volker Beck, ces lois étaient inconstitutionnelles et contraires aux droits de l'homme. Le parlementaire vert craint cependant qu'une proposition d'abrogation ne rencontre pas l'aval de l'actuelle coalition au pouvoir. 

L'abrogation peut d'ailleurs se heurter au problème de la séparation des pouvoirs dans un état de droit: l'exécutif ne peut abroger des décisions prises par le judiciaire. Il faudra dès lors trouver des moyens adéquats d'organiser la réhabilitation qui soient conformes au droit constitutionnel. Pour Volker Beck, il convient d'indemniser les victimes individuellement. Beaucoup des homosexuels condamnés ont été socialement rejetés et stigmatisés, et nombreux sont ceux qui ont perdu leur travail suite à ces condamnations. La plupart des condamnés ne sont plus en vie, et parmi ceux qui le sont encore la plupart ne veulent pas se hasarder à évoquer publiquement ce qu'il leur est arrivé.

dimanche 14 octobre 2012

Do Re Mikro sur BR Klassik: une journée de radio consacrée aux enfants le 20 octobre

 

Le samedi 20 octobre, de 8 à 20 heures, BR Klassik est tout entière consacrée aux enfants! Si son ramage ressemble à son image...une belle journée radiophonique en perspective.
Quelle était la nourriture préférée de Mozart? Pourquoi les chefs d'orchestre utilisent-ils une baguette? Et d'autres questions auxquelles les grands n'ont peut-être pas plus de réponses que les petits...La journée radiophonique est Adultes admis!

Plus d'infos sur BR-online

samedi 13 octobre 2012

The Einstein of sex, le travail du Dr Magnus Hirschfeld



Film allemand de Rosa von Praunheim 1999. Ce film de fiction retrace l'extraordinaire vie amoureuse du célèbre sexologue Magnus Hirschfeld (1868-1935). Juif, socialiste et homosexuel dans une Allemagne impériale rigoriste, il fut un militant infatigable des libertés et des droits des homosexuels. Cet engagement et sa vie privée lui vaudront de sévères attaques, même physiques, et il mourra en exil après avoir vu son Institut, l'oeuvre de sa vie, brulé par les nazis. Zone 2, 98 min, VOST
La video est en vente sur les sites habituels de vente en ligne.

vendredi 12 octobre 2012

Im weissen Rössl: la joyeuse entrée du Gärtnerplatztheater sur son Cheval blanc

Photo : Nur noch 2 Tage bis zur ersten (ausverkauften!) Premiere der Spielzeit. 
Bei den folgenden Vorstellungen gibt es noch Karten, wer fährt mit an den Wolfgangsee? :-)






















Le grand chapiteau de Fröttmaning accueillait hier soir une des Premières les plus attendues de la nouvelle saison munichoise : le Tout Munich s'y est pressé curieux de découvir ce que le nouvel Intendant du Theater-am-Gärtnerplatz avait bien pu réaliser avec l'opérette la plus célèbre de Ralph Benatzky, L'Auberge du Cheval blanc.

Pour le plus grand bonheur du public bavarois, on s'est très vite rendu compte que Joseph E. Köpplinger faisait sa Grande Entrée sur la scène munichoise avec un  panache étourdissant et qu'il est non seulement le metteur en scène extrêmement talentueux, que sa réputation avait précédé, mais qu'il s'avère, qui plus est, un grand organisateur d'événements. On peut rêver, c'est d'ailleurs ce dont on a tous envie, et espérer que cette soirée inoubliable sera le prélude d'une série ininterrompue de spectacles où on fera la fête à Munich et où l'on se divertira en s'émerveillant.

Dès l'arrivée au Deutsches Theater de Fröttmaning, où le Theater-am-Gärtnerplatz joue en déplacement, on s'est rendu compte que les choses ne seraient plus jamais comme avant. On croyait arriver dans une salle de théâtre, au lieu de quoi un tapis rouge encadré de flambeaux mène un public royalisé au coeur d'une grande fête villageoise 'tyrolienne' animée par diverses attractions: une fanfare de barbus en culottes de cuir brodées, un choeur d'enfants en costumes traditionnels tracht et dirndl, des danseurs qui évoluent autour d'un mât dont ils tiennent les bandeaux colorés. Sur un podium, une guide touristique en costume 1930 annonce à l'aide d'un porte-voix le programme des festivités. On n'attend plus que le spectacle commence, on arrive dans un spectacle comme un groupe de touristes débarquant pour prendre son repas à l'Auberge du cheval blanc sur le lac Wolfgang dans le Salzkammergut.

Joseph Köpplinger a choisi de représenter un abrégé du Weisses Rössl à partir de la version originale de Benatzky en 1930. Le spectacle dure deux heures trente sur les quatre de l'original. Comme le public est familier de l'histoire de l'opérette, et que les coupures n'altèrent en rien le sens de l'histoire, cela se passe sans anicroche, mises à part l'une ou l'autre anecdote que l'on a du mal à interpréter, comme l'épisode de ce chasseur qui tue une jeune fille la confondant avec un animal sauvage, le corps de la morte   traversant la scène peu après l'accident, comme la blanche Ophélie flottant comme un grand lys. Mais vu le fourmillement d'anecdotes scéniques, la plupart des spectateurs ne se seront même pas posé la question. Car toute l'opérette est merveilleusement animée. C'est que le metteur en scène et son équipe ont traité l'opérette comme une comédie musicale dans la grande tradition américaine des années 30, et ils l'ont fait swinguer, tant par la vivacité de la mise en scène que par le traitement musical de l'oeuvre: à la gauche de l'orchestre dans sa fosse entourée d'un promenoir qui ajoute un plan supplémentaire à la profondeur de la scène, un podium reçoit un groupe de musiciens de jazz avec banjo et saxophones, qui vont de temps à autre imprimer un tempo de charleston ou de swing à la musique. Le nouveau directeur de la musique du Theater-am-Gärtnerplatz, Michael Brandstätter, dirige avec entrain, précision et enthousiasme un orchestre qui rend l'oeuvre avec brio et allégresse, son interprétation a conquis un public ravi qui ne demandait qu'à décoller. Et le remarquable travail des choeurs, préparés par Jörn Hinnerk Andresen dans le même esprit, avec le talent qu'on lui connaît, contribue à l'envol!

Köpplinger a traité l'oeuvre à mi chemin de l'humour et de la romance, sans que l'humour devienne jamais de l'ironie ou du sarcasme. On sent chez le nouveau directeur une immense tendresse pour l'humanité, au-delà des petits travers qui sont traités avec gentillesse: ici le ridicule ne tue pas, l'amour et la tendresse triomphent de tout. Les décors et les costumes de Rainer Sinell, magnifiquement réussis, sont traités dans l'esprit de cet humour joyeux: en fond de scène, une immense carte postale de guingois reçoit le paysage de montagne tel qu'on peut l'apercevoir se découpant sur les eaux du lac depuis la terrasse de l'auberge. Ce fond de scène est constamment animé par le passage de personnages plus folkloriques les uns que les autres: des vacanciers gymnastes en longs maillots de corps aux randonneurs, aux bergers ou aux chasseurs. De temps à autre, un petit train miniaturisé à la Märklin gravit la montagne. Le lac est quant à lui figuré par plusieurs rangées de vagues dentées. L'avant-plan de la scène est occupé par les terrasses de l'Auberge du cheval blanc disposées sur une prairie où fleurissent edelweiss et boutons d'or. De l'auberge en elle-même on ne voit que les entrées vers la cuisine ou vers les chambres, et le balcon de la chambre la plus convoité, qui donne sur le lac et la placette devant l'hôtel. L'attention du public est sans cesse sollicitée par une foule de détails évoquant les clichés des vacances au bord d'un lac de montagne autrichien traités avec une dérision amusée, avec un grand sens du spectacle visuel: arrivée des voyageurs en bus touristique pétaradant, en avion ou en bateau pour la venue d'un empereur anachronique, le tout traité avec les techniques de dessin de la  bande dessinée, chasseur promenant son chien, un basset figuré par un jouet à roulettes, couple de jeunes mariés arrivant à l'hôtel en habits de cérémonie et tellement pressés de se connaître bibliquement qu'ils ne peuvent attendre de recevoir la clé de leur chambre pour se dévêtir, vaches blanches et brunes sur-dimensionnées, groupe de cupidons floconneux, orage et averse soudains figurés par des arrosoirs qui descendent du cintre. La drôlerie est omniprésente. La multiplicité des plans et leur occupation simultanée produit un enchantement de l'esprit et des sens, et lorsqu'une scène plus intime ou plus focalisée doit retenir l'attention du public, ils viennent se placer sur le promenoir devant l'orchestre, à une coudée du public. Les chorégraphies et les mouvements d'acteurs font swinguer un plateau constamment animé: le travail des danseurs et des comédiens est d'une précision qui appelle l'admiration.

L'humour du Weisses Rössl est aussi linguistique, et les germanophones se délecteront de l'approche dialectale du livret et de l'interprétation, qui oppose le vocabulaire et la prononciation si particuliers du parler autrichien aux accents du berlinois: c'est le Nord de l'Allemagne qui vient passer ses vacances dans la douceur du climat estival autrichien, et les petits travers linguistiques des uns et des autres sont accentués avec un sourire appuyé. C'est enjoué et plein de truculence. Les chanteurs, pour beaucoup d'origine autrichienne, n'ont bien sûr aucune difficulté à interpréter leur langue natale.

Si tous les chanteurs sont d'excellents comédiens, la palme revient à l'excellente interprétation du personnage de Léopold par Daniel Prohaska: sens des planches et belle présence scénique, avec une voix chaude et puissante. Josepha Vogelhuber dispose des mêmes qualités de comédienne pour lui donner la réplique, elle campe bien le personnage de l'aubergiste du cheval blanc, mais son chant convainc moins. Hans Teucher donne un magnifique Giesecke. Tilmann Unger a toutes les qualités de jeune premier requises pour le rôle de charmeur du Dr Siedler, et Iva Mihanovic en Ottilie lui répond en jouant les ingénues avisées.  Bettina Mönch et Michael von Au sont inénarrables de drôlerie dans le contre-couple de Klärchen et Sigismund.

Maximilian Schell emplit la deuxième partie de son immense charisme tranquille: il occupe la scène de la présence et de la profondeur de son être, par le seul fait d'être pleinement là. Il faut toute la richesse de l'expérience d'une vie authentique pour donner tant de poids aux gestes les plus simples. Son S'ist einmal im Leben so exprime toute la tendresse d'un homme dans la sagesse et la puissance du grand âge.

Quelle bonne soirée! Cette remarquable ouverture de saison est du meilleur augure pour le Theater-am-Gärtnerplatz, dont les destinées sont en d'excellentes mains. On peut s'attendre à un grand succès populaire pour ce Weisses Rössl, qu'on ira voir ou revoir pour encore 30 représentations au Deutsches Theatre de Fröttmaning.

Agenda et réservations

Réservations sur le site du Deutsches Theater. Pour 31 représentations (dont une bonne vingtaine avec Maximilian Schell, à partir du 11 octobre. Du 11 octobre au 11 novembre et du 29 au 31 décembre 2012.

Post précedent sur le sujet: cliquer ici

jeudi 11 octobre 2012

Spiritualité: visite d'AMMA (Matha Amritanandamayi) à Munich du 13 au 15 octobre

A M M A est à M U N I C H
du 13 au 15 octobre 2012 à la Kulturhalle Zenith 

Qui est AMMA?

Amma est une Sage indienne qui a atteint l'illumination et oeuvre à répandre la paix et à soulager la misère dans le monde. Elle transmet son amour universel à tout un chacun en l'embrassant. Cette expérience estcompassionnelle est connue pour son pouvoir de transformation. Amma a déjà embrassé 30 millions de personnes de par le monde. Le darshan est un moment où Amma accueille, en les serrant dans ses bras dans une étreinte singulière, tous ceux qui veulent venir à elle. Instants où l'on peut contempler l'Amour inconditionnel à l'oeuvre et s'imprégner d'un climat de paix et de joie


Un site en français lui est consacré. Il est bien sûr conseillé de le consulté avant de participer à un darshan, mais cela n'est pas indispensable. Pour découvrir AMMA, cliquer ici.

Programme


Samedi 13 octobre et dimanche 14 octobre

De 10 à 16 heures: Méditation et rencontres personnelles avec Amma (Darshan,)
A partir de 19H30: Exposé, concert, rencontres personnelles avec Amma 

Lundi 15 octobre

10H00 Méditation et rencontres personnelles avec Amma (Darshan) jusqu'à environ 16H00)

19H Exposé, prière pour la paix 

22H Rencontres personnelles avec Amma (Darshan) 


Jetons pour le Darshan

Pour la rencontre personnelle avec Amma (Darshan) il faut se munir d'un jeton (un numéro que l'on reçoit à l'entrée de la salle)

Attention: les jetons ne valent que pour le jour et le moment où ils sont remis, ils sont nominatifs et ne sont pas transmissibles à d'autres personnes

Infos

Organisation: Verein Amrita e.V. - Indienhilfe, Menzenberger Str. 67, 53604 Bad Honnef

L'entrée est libre et gratuite. Il ne faut pas s'enregistrer à l'avance. On peut faire une donation pour les oeuvres d'Amma: Spenden für die karitativen Werke von Amma . toute donation est la très bienvenue! 

Source et plus d'infos: cliquer ici
Et en français: cliquer ici

Accès 

La Kulturhalle Zenith se trouve au nord de Munich, près du Frankfurter Ring.
Accès facile en voiture, parking payant Accès en métro: U6 jusqu´à la station Freimann + 7 minutes à pied 

Lilienthalallee 29
80939 München

Journée internationale du coming-out




Journée internationale du Coming out: les PIRATES allemands partent à l'abordage des discriminations

Ce jeudi 11 octobre 2012, la Journée internationale contre l'homophobie fête son 25ème anniversaire. A l'occasion de cette journée, le Parti des PIRATES allemand en appelle à la population à faire preuve de davantage de tolérance vis-à-vis des personnes qui sont gays, lesbiennes, bisexuelles ou transgenres.

Mike Nolte, coordinateur fédéral de 'Queerate', la section queer du Parti des Pirates, évoque la position du parti dans les termes suivants: Personne ne doit être discriminé en raison de son orientation sexuelle. Il est inadmissible qu'une personne qui prend le risque de faire le pas du coming-out, risque ce faisant une discrimination à l'emploi, une marginalisation sociale sinon une atteinte à son intégrité physique*.

Les PIRATES exigent que le droit d'asile soit mis en conformité avec les directives européennes. Dans  certains pays, l'homosexualité, la bisexualité et la transsexualité sont pénalisés et  punis par des peines de prison, de châtiment corporel ou d'exécution capitale. Ce qui rend un coming-out pratiquement impossible, puisqu'il conduit souvent à des représailles graves.

A ce propos, Mike Nolte ajoute que les Pirates estiment intolérable que malgré cela une personne pourrait se voir refuser droit d'asile en Allemagne, ce qui vient d'être le cas d'une jeune Iranienne dont on s'est débarrassé en lui conseillant de ne pas évoquer sa sexualité de manière aussi ostensible...**


Un communiqué de presse du Parti des PIRATES
Anita Möllering (attachée de presse)
E-Mail: presse@piratenpartei.de

*»Niemand darf aufgrund seiner sexuellen Orientierung diskriminiert werden. Es darf nicht sein, dass ein Mensch, der den Schritt des Outings wagt, damit berufliche Benachteiligung, soziale Ausgrenzung oder womöglich die Gefährdung von Leib und Leben riskiert«

**»Wir finden es unerträglich, wenn dann trotzdem jemand in Deutschland kein Asyl findet, wie kürzlich im Fall einer jungen Iranerin, die mit dem Ratschlag abgespeist wurde, sie solle ihre Sexualität nicht so öffentlich zeigen.«

mercredi 10 octobre 2012

Men in the Alps 2013, un calendrier aussi érotique que charitable



A Munich, on peut se procurer l'édition 2013 du calendrier "Men in the Alps" au Café Regenbogen (café arc-en-ciel) pour 19,90€! Les modèles et les concepteurs du calendrier ont travaillé gratuitement de manière à ce que l'intégralité du produit de la vente aille à des organisations d'entraide. Cette année, quatre organisations en  sont bénéficiaires:  Münchner Aids-Hilfe, Pro Positiv - Südtiroler Aids-Hilfe et DEBRA-Südtirol (enfants papillons).

Plus de photos et d'infos sur le site de Men in the Alps.

Café Regenbogen
Lindwurmstr. 71, 
U-Bahn Goetheplatz. [Stadtplan]

Telefon:             (089) 54 333 - 102      
Fax: (089) 54 333 - 111
[ regenbogen@muenchner-aidshilfe.de]

Du lundi au vendredi de 11H30 à 14H
et du mardi au vendredi de 17à 23H

Qu'on se le dise et qu'on se les arrache!