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lundi 8 octobre 2012

Hildegarde de Bingen, homophobe notoire, faite Docteur de l'Eglise par Benoît XVI


La foire aux promotions continue au Vatican. Ce 7 octobre 2012, Benoît XVI a proclamé la mystique Hildegarde de Bingen comme Docteur de l'Eglise. Le 10 mai 2012, le pape avait déjà étendu le culte liturgique de Sainte Hildegarde à l'Église universelle, dans un processus connu sous le nom « canonisation équipollente » (ou canonisation équivalente). Elle était alors entrée au catalogue des saints. Depuis le 7 octobre, elle est aussi devenue la quatrième femme Docteur de l'Église femme après Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux. Cette reconnaissance est la plus grande reconnaissance de l'Église catholique, qui proclame par là même l'exemplarité de la vie mais aussi des écrits d'Hildegarde comme modèle pour tous les catholiques.

Benoît XVI semble particulièrement apprécier la mystique allemande puisqu'il lui a déjà consacré deux catéchèses lors de ses audiences générales. 

On évoque souvent le mysticisme d'Hildegarde, ainsi que les qualités de ses compositions musicales ou ses recettes d'herboristerie médicale, mais il faut espérer que ses écrits ne serviront pas de modèle pour tous les catholiques, en tout cas pas tous ses écrits parce qu'elle en a produit qui sont particulièrement discriminatoires pour les homosexuel.le.s. Car si Hildegarde est à présent Docteur de l'église, elle peut aussi postuler pour le titre de Docteur en homophobie.

Un petit détour par l'article Homosexualité dans les sources chrétiennes latines de Wikipedia, à l'entrée Hildegarde de Bingen, devrait suffire, textes de la Docteur à l'appui, pour nous en convaincre. Le voici reproduit pour notre éclairage:

Hildegarde de Bingen (1098-1179) était une religieuse bénédictine de la région rhénane allemande, abbesse de l'abbaye de Disibodenberg en 1136, fondatrice de l'abbaye de Rupertsberg en 1147 et de celle de Eibingen en 1165. Elle disait recevoir des visions depuis l'enfance, visions qu'elle consigna dans son Scivias (du latin Sci vias Dei : « sache les voies de Dieu »), achevé en 1151 ou 1152. On compte également parmi ses œuvres le Liber vitæ meritorum ou Livre des mérites de la vie(1158-1163) et le Liber divinorum operum ou Livre des œuvres divines (1163-1174). Selon Hildegarde, le fait pour un homme d'adopter la douceur féminine et de se comporter comme une femme avec un autre homme ou celui, pour une femme, de copier la fonction virile en s'unissant avec une autre femme, les rend, aux yeux de Dieu « salis, noirs et luxurieux; horribles, désagréables ». Il s'agit d'une altération des natures virile et féminine voulues par Dieu et remettant en cause « la droite institution du mari et de la femme (1)». Ce qui constitue ce « crime outrageant », c'est le comportement visant à se « transport[er] dans un sexe étranger. Selon la sainte catholique, cette ignominie est l'œuvre de Satan, l'antique serpent, qui a pour objectif la disparition de la race des hommes qu'Hildegarde nomme « la procession des fils des hommes ». Cette « [situation ] où les hommes s'enflamment pour des hommes, faisant des choses ignominieuses » est le plus grand des blasphèmes, car la conformation humaine dont l'auteur est Dieu est totalement destructurée « lorsque l'usage naturel des femmes a été abandonné ». C'est pourquoi le « péché [de transformation en son] contraire (contrario peccato) » constitue « la transgression des hommes la plus impure » et est assimilable à « tous les vices réunis (2) ». « L'usage contre-nature, que ce soit auprès des hommes ou auprès des femmes », déprécie donc « la droite nature de l'homme ». « Péché honteux et pervers », il établit la puissance du diable dans les cœurs, lui dont la « haine originelle » qu'il « portait à la fécondité de la femme » l'a conduit à « faire qu'elle ne produis[ît] plus de fruit. C'est pour cela qu'il est très content, lorsque les hommes mènent leurs rapports sexuels d'une manière contre-nature (3) ».

↑ (1) Hildegarde de Bingen, Scivias, Livre II, Vision VI, §. 78, al. 195-197.199.Voir le texte latin en ligne.  
↑(2) Hildegarde de Bingen, Liber Divinorum Operarum, Partie II, Vision 5, §. 9, al. 49-51.  Voir le texte latin en ligne. 

↑ (3) Hildegarde de Bingen, Liber Vitae Meritorum, Partie III, §. 97-98.  Voir des extraits du texte en allemand. 

Tel est, entre autres, l'enseignement cette femme soi-disant directement inspirée par Dieu et promue Docteur de l'Eglise: les gays et les lesbiennes agissent contre nature, leurs actes sont assimilables à tous les vices réunis, ce sont des suppôts de Satan, les plus grands des blasphémateurs. Bienvenue dans la grande fraternité de l'église catholique, qui vient de reconnaître, entre autres, l'exemplarité de ces textes...

Textes en allemand

Extarits du Liber Scivias:

(.....)78. Daß Gott Frauenschänder und Frauen wie Männer, die sich in widernatürlicher Unzucht mit anderen oder selbst verunreinigen oder mit Tieren vergehen, streng verurteilt

(...)Ein Mann, der sich wie eine Frau mit einem andern Mann vergeht, sündigt schwer gegen Gott und gegen jene Verbindung, mit der Gott Mann und Frau vereinigt hat. Daher erscheinen beide, vor Gott entehrt, böse und geil, furchterregend, Gott und den Menschen lästig und des Todes schuldig, denn sie haben ihrem Schöpfer gegenüber die ihnen innewohnende Natur hintergangen...

Extrait du Liber divinorum operum:

.....In ihrer Aufgeblasenheit nahm sie (die Alte Schlange = Teufel) sich auch vor, daß das Fortbestehen der Menschenkinder ein Ende haben sollte, sobald Männer gegenüber Männern in Lust entbrannten und Schändliches taten (Rom 1,27). Daher war sie auch überaus in Freude und rief: Das ist die größte Lästerung für den, der den Menschen gebildet hat, daß der Mensch in der Bestimmung seiner Wesensart sich auslöscht, da er den natürlichen Verkehr mit Frauen aufgegeben hat. Deshalb stehen die Ungläubigen und Verführer unter teuflischer Einflüsterung, unter Haß und Menschenmord die Räuber und gedungenen Mörder; aber in der widernatürlichen Unzucht der Männer liegt das schmutzigste Vergehen und alles Laster. Und wenn sich diese Sünden unter den Völkern vereinigen, dann wird die Anordnung des Gesetzes Gottes zerrissen, und die Kirche wird wie eine Witwe erschüttert.

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