Rechercher dans ce blog

jeudi 29 janvier 2015

Kevin John Edusei dirige le Münchner Symphoniker pour un concert B.A.C.H. avec la pianiste Nino Gvetadze en artiste invitée

Nino Gvetadze / Photo Allard Willemse
Kevin John Edusei, le directeur musical du Münchner Symphoniker, propose cette semaine un programme en forme de parcours musical, dont la sélection si pertinente témoigne d´une sensibilité extrêmement fine et d´une grande intelligence  symphonique. On ne peut encore une fois que se féliciter du choix si heureux du nouveau chef principal de l`Orchestre symphonique munichois.

Kevin John Edusei a organisé sa soirée  autour d´un thème de Bach. Il ouvre le concert avec la sixième des 6 Fugues sur le nom De B.A.C.H de Robert Schumann, un jeu alphabético-musical qu´il prend soin de nous expliquer durant l´introduction qui précède le concert. On sait que des compositeurs ont utilisé la notation alphabétique pour constituer des thèmes musicaux à partir de mots, et particulièrement à partir de noms propres. Ainsi Bach en fit-il usage pour signer des quatre notes de son nom (-B.A.C.H. selon la désignation allemande, le B y correspondant au Si bémol, le A au La, le C au Do et le H au Si bécarre- ) la dernière fugue, inachevée, de l´Art de la fugue. Par la suite, des compositeurs, dont Schumann, utilisèrent ce même jeu pour rendre hommage au Maître de Leipzig. Schumann ouvre ainsi une tradition que reprendront Liszt, Richard Strauss et Reger, ou encore Schönberg, Webern et Honegger. Le Maestro Edusei et son orchestre nous offrent cette oeuvre étrange et envoûtante qui constitue progressivement une peinture sonore arachnéenne d´une exquise poésie.

A  la fugue de Schumann succède le clou de la soirée, le quatrième concerto de Beethoven pour piano et orchestre magistralement exécuté par la pianiste géorgienne Nino Gvetadze, qui aborde avec une autorité et une virtuosité  confondantes cette oeuvre si exigeante du répertoire pianistique, qu´elle exécute avec une rigueur mise au service d´une interprétation sensible et profonde. Méditatif et fluide dans le premier mouvement, plus sombre et orphique dans l´andante, glorieux, joyeux et superbe de virtuosité dans le rondo, en parfait dialogue avec l´orchestre, le jeu de Nino Gvetadze séduit et enchante.

Kevin John Edusei ouvre la deuxième partie avec la Fugue à 6 voix de l´Offrande musicale de Jean-Sébastien Bach (BWV 1079/2) dans la version pour orchestre retravaillée par Anton Webern, une oeuvre que Bach aurait composée alors qu´il était reçu le 6 mai 1747 par Frédéric II de Prusse à l´occasion d´une visite qu´il rendait à son fils Carl Philipp Emmanuel. Jean-Sébastien Bach aurait alors demandé au Roi de lui soumettre un thème  à partir duquel il lui propose d'improviser. Le résultat en est le célèbre Ricercar à 6 voix, qu´il mettra en forme et publiera deux mois après sa visite au Roi, en faisant à nouveau un jeu alphabético-musical puisque Ricercar est l´anagramme de Regis Iussu Cantio Et Reliqua Canonica Arte Resoluta. Le Roi en recevra la partition le 7 juillet.

Retour ensuite à Schumann pour la deuxième symphonie avec ses lumières changeantes, du sombre au plus lumineux, bien rendues par le Münchner Symphoniker, notamment pour la puissance du contrepoint des bois et des cuivres dans l´univers sonore des cordes.

Un enchantement pour l´oreille et l´intellect, que l´on pourra encore apprécier dans l´après-midi de ce dimanche 1er février au Prinzregententheater. Quelques places restantes dans plusieurs catégories de prix.

Billetterie: cliquer ici

mercredi 28 janvier 2015

Préparez votre carnaval! Grande vente de costumes par le Theater-am-Gärtnerplatz

Photo Christian POGO Zach
Le samedi 31 janvier, de 10 à 14 heures, le Theater-am-Gärtnerplatz organise sa traditionnelle vente de costumes de théâtre dans ses locaux de la Frankenthaler Straße, 23 à Giesing. 

90 mètres de costumes disposés sur une cinquantaine de tringles à vêtements. Les prix des costumes et accessoires vont de 5 à 250 euros. Se munir de billets de banque, on ne peut payer qu´en cash.


Accès

Theater-am-Gärtnerplatz
Frankenthaler Straße, 23

Près de la Giesinger Bahnhoh
S3 und S7 Giesing
U2 Giesing
Tram 17 Giesing
Bus 54, 139, 144, 220 Giesing

mardi 27 janvier 2015

Grande exposition: August Macke et Franz Marc, une amitié d´artistes, au Kunstbau de Munich


Franz Marc, Gelbe Kuh, Guggenheim Museum, New York
Une grande exposition qui retrace les quatre années et demi (1910-1914) de l´intense amitié et des échanges artistiques entre ces deux artistes d´exception du Blaue Reiter, une amitié qui fut brutalement interrompue par l´éclatement de la première guerre mondiale, au cours de laquelle les deux hommes moururent au combat. L´exposition est organisée par la Lenbachhaus de Munich en collaboration avec le  Kunstmuseum de Bonn. 

Tigre de Franz Marc, détail, Lenbachhaus

Plus de  deux cents peintures, oeuvres sur papier, objets d'art, et des documents privés, nous donnent à voir  une image vivante de la vie des deux artistes et de leurs productions artistiques entre 1910 et 1914, illustrant la façon dont Macke et Marc se sont influencés et inspirés l´un l´autre, et soulignent l´affection qui unissait les deux hommes et leurs épouses.  Macke, qui avait découvert quelques oeuvres  de Marc, lui rendit aussitôt visite dans son atelier munichois en janvier 1910. Les deux hommes se sont très vite liés d´amitié et ont entamé dialogue créatif qui devait entrer dans les annales de l'art du XXe siècle. Leur étroite collaboration fut hélas de courte durée: Macke meurt en 1914, quelques semaines seulement après le déclenchement de la Première Guerre mondiale; en 1916, Marc perd lui aussi la vie au combat.

Augúst Macke, Hutladen, 1913, Lenbachhaus

L'exposition est divisée en chapitres qui dépeignent leur évolution créatrice à partir de 1910. Elle documente leurs premières rencontres à Sindelsdorf, au Tegernsee et à Bonn, examine leurs débats sur la théorie des couleurs, et montre le  travail de ces  deux artistes du Blaue Reiter (Cavalier Bleu). On peut y voir des documents concernant leurs voyages et les visites qu´ils se sont mutuellement rendues, les cadeaux qu´ils se sont faits. Le rôle important que leurs épouses, Elisabeth Macke et Maria Marc, a joué dans leur amitié  est souligné. Ainsi se sont-ils rencontrés en 1912 dans l´atelier de Macke à Bonn où ils réalisent ensemble une peinture murale dont l´expositition présente une photo grandeur nature. L'exposition montre en détail comment Macke et Marc se sont inspirés et ont assimilé les influences du fauvisme, du cubisme, particulièrement de l´orphisme, du futurisme, et de l'art abstrait.  Au départ de ces influences, chacun a conçu son propre développement artistique.

Le jardin zoologique d´August Macke, 1912, Lehnbachhaus

Les deux artistes étaient très jeunes quand ils se sont rencontrés: August Macke venait tout juste d'avoir vingt-trois ans et Franz Marc était sur le point d´en avoir trente. Le contraste entre leurs personnalités-Macke était impulsif et avait son franc-parler, alors que Marc était souvent pensif et toujours très réfléchi dans ses actions- et  leurs points de vue divergents sur l'art et la politique culturelle n´ont jamais porté ombrage à leurs liens d'affection. Dans son célèbre éloge funèbre nécrologie de Macke, Marc a souligné ce que  la perte de son ami signifiait pour l'art avec une grande précision, dans un texte d´une douleur poignante.

Les collections de la Lenbachhaus et du Kunstmuseum de Bonn constituent la base de cette exposition . Macke a passé la plus grande partie de sa vie à Bonn; Marc était le seul munichois parmi les artistes du Blaue Reiter dont la Lenbachhaus détient la plus importante collection au monde. De nombreuses oeuvres significatives ont également été  prêtées par des musées allemands et internationaux  ou proviennent de collections privées 

Un catalogue complet réalisé par les meilleurs spécialistes et comportant 210 reproductions en couleur, et de nombreuses illustrations supplémentaires, est publié à l´occasion de  l'exposition. Il est disponible en allemand ou en anglais, au prix de 34 euros. L´amitié entre les deux couples est de plus présentée dans un film qui mêle photographies privées et œuvres d'art, projeté dans la salle  Georg-Knorr de la Lenbachhaus. (Durée: 60 min., Scénario de Bernt Engelmann et Gisela Wunderlich). 

Du 28 janvier au 3 mai 2015 au Kunstbau de la Lenbachhaus (Métro Königsplatz)
Du mardi au dimanche de 10 à 21H 

A noter que l'exposition sera également visible  à Bonn du  25 Septembre 2014  au 4 Janvier, 2015

Source et plus d´infos en anglais ou en allemand: cliquer ici




Le Rocky Horror Picture Show revient au Deutsches Theater: bad, bizarre and bloody brillant! Du 3 au 22 mars.


Le Rocky Horror Show de Richard O’Brien revient au Deutsches Theater de Munich du 3 au 22 mars 2015. Cette saison Sky du Mont (du 3 au 15 mars) et Marin Semmelrogge (du 17 au 22 mars) seront sur scène pour jouer la partie du narrateur.

Chansons en  anglais, avec surtitrage allemand, le narrateur présente l´histoire en allemand.

Il s'agit de la reprise de la nouvelle mise en scène présentée sur les scènes allemandes, autrichiennes, suisses et italiennes en 2008/2009. Une mise en scène à laquelle Richard O`Brien a lui-même collaboré et qui avait déchaîné les passions des fans de théâtre rock de Zurich à Berlin. Une comédie musicale mythique présentée pour la première fois en 1973 et qu'ont depuis lors déjà applaudie plus de 20 millions de spectateurs! Beaucoup de spectateurs connaissent de mémoire les paroles des célèbres hits comme, pour ne citer qu'eux, „The Time Warp“ ou „Sweet Transvestite“

L'histoire

Janet et Brad décident de se fiancer le jour du mariage de deux de leurs amis. Leur voiture tombe en panne alors qu'ils se rendent chez le docteur Everett Scott. C'est la nuit. Il pleut à torrent. Le couple va demander du secours dans une étrange maison qui se trouve être le lieu de réunion annuelle des Transylvaniens. Leur chef, le Dr. Frank N. Furter, un "transsexuel travesti de Transylvanie", leur demande d'assister à une expérience qui doit couronner sa carrière: il va donner naissance à Rocky, l'homme idéal. Eddie, un ancien Hell's Angel victime d'une expérience de Frank, sort du congélateur pour être tué par ce dernier.
Frank séduit Janet et Brad. Rocky s'échappe et couche avec Janet. Craignant un complot dirigé par Everett Scott, Frank pétrifie tout le monde et le réanime au sein d'un spectacle dont il est la vedette. Mais il est renversé par son valet, Riff Raff, en raison de son extrême décadence. La maison toute entière est transportée par un rayon laser en Transylvanie, laissant seuls au milieu de la nuit Janet, Brad et le Dr. Scott.



Le Rocky Horror est une comédie musicale participative et ritualisée. Il n'est pas rare de voir des spectateurs déguisés dans un de leurs personnages favoris. On vient à la soirée avec des accessoires comme un journal, du PQ (un rouleau de papier toilette) et un sachet de riz. Le Deutsches Theater met d'ailleurs une panoplie en vente.



Renseignements et réservations: cliquer ici

dimanche 25 janvier 2015

Il y a près de 50 ans: Munich en 1969, un reportage d´archives sur la médiathèque de la radio télévision bavaroise


Le Bayerischer Rundfunk a eu la bonne idée de sortir de ses archives ce reportage tourné en 1969 en noir et blanc. Munich a-t-elle beaucoup changé?

Cliquer ici pour accéder au reportage.

Une autre séquence présente des clichés encore plus anciens de la ville: cliquer ici pour la regarder.

jeudi 22 janvier 2015

Lutte contre l´homophobie: le concert d´Elephant man annulé à Munich

CONCERT ANNULÉ
CONCERT ANNULÉ

Excellente nouvelle: selon un article publié le 20 janvier par Queer.de, suite aux critiques formulées notamment par les associations LGBT, les organisateurs du concert programmé pour le 20 février l´ont annulé. Dans la lutte contre l´homophobie, la vigilance et la protestation peuvent s´avérer payantes! 

Post précédent sur le sujet: cliquer ici

mardi 20 janvier 2015

Cinq-Mars de Gounod en version concertante le 25 janvier au Prinzregententheater


Le Münchner Rundfunkorchester (Orchestre munichois de radiodiffusion) donnera Cinq-Mars de Charles Gounod en version concertante le dimanche 25 janvier à partir de 19H, avec dans les rôles principaux  le ténor américain Charles Castronovo et Véronique Gens  en Princesse Marie de Gonzague, deux solistes qui ont une affinité particulière avec le répertoire francais. L´orchestre est placé sous la direction d´Ulf Schirmeru, qui a choisi la nouvelle édition de l´oeuvre par la Fondation Palazzetto Bru Zane - Centre de musique romantique francaise. Il sera diffusé en direct en radio sur BR-Klassik de 19 à 22H. 

L´opéra de Gounod date de 1877, il s´inspire du drame lyrique qu´Alfred de Vigny avait publié en 1826. L´action se passe au 17ème siècle et relate tant l´amour de Cinq-Mars pour la Princesse de Gonzague que la conspiration menée par le Marquis contre le Cardinal de Richelieu.

Distribution

Marquis de Cinq-Mars: Charles Castronovo, ténor
Princesse Marie de Gonzague: Véronique Gens, soprano
Marion Delorme: Norma Nahoun, soprano
Ninon de l´Enclos/ Un berger: Marie Lenormand, mezzosoprano
Conseiller De Thou: Tassis Christoyannis, baryton
Père Joseph: Andrew Foster-Williams, baryton-basse
Vicomte De Fontrailles: André Heyboer, baryton
Le roi de France: Greg Belobo, baryton-basse

Chor des Bayerischen Rundfunks (Choeur de la radio-diffusion bavaroise)
Münchner Rundfunkorchester (Orchestre munichois de radio-diffusion)



Direction musicale: Ulf Schirmer

Billetterie

BR ticket, Tel.089/5900-10880 ou sous  www.br-klassikticket.de

Plus d´infos en allemand sur www.br-klassik.de/rundfunkorchester






lundi 19 janvier 2015

Kirill Petrenko dirigera la reprise du Ring des Nibelungen à l´Opéra de Munich


Photo Wilfried Hösl
Le Directeur général de la musique du Bayerische Staatsoper dirigera à partir du 20 février un total de 15 représentations des quatre séries de la reprise du Ring des Niebelungen dans la mise en scène d´Andreas Kriegenburg. C´est la première fois qu´on entendra Kirill Petrenko diriger des oeuvres de Richard Wagner à l´Opéra de Munich depuis qu´il y a pris ses nouvelles fonctions.

Thomas J. Mayer chantera les trois parties de Wotan. Thomasz Konieczny sera Alberich et Elisabeth Kulman incarnera Fricka. On entendra trois différentes Brünnhilde: Evelyn Herlitzius (Die Walküre), Catherine Naglestad (Siegfried) et Petra Lang (Götterdämmerung). Stuart Skelton fera ses débuts en Siegmund, Anja Kampe reprend le rôle de Sieglinde qu´elle avait déjà chanté lors des Premières. Stephen Gould chante les deux parties de Siegfried. Dans  Götterdämmerung, Alejandro Marco-Buhrmester  chantera Gunther,  Hans-Peter König Hagen, et Anna Gabler Gutrune.


Music for the One God, le concert de Respect us invite à la paix par la musique



Là où règne la haine, que je mette la musique, aurait pu écrire François d´Assise. C´est ce qu´a en tout cas réalisé le groupe Respect us hier soir dans la grande salle de la philharmonie au Gasteig de Munich en mettant sur pied un extraordinaire concert de trois heures réunissant plus de 100 chanteurs et instrumentistes en provenance d´Allemagne, de Turquie et d´Israel. Le pari du concert Music for the One God, Musique pour le Dieu unique a été remporté haut la main pour ce concert de trois heures en forme de dialogue entre les trois grandes religions monothéistes, qui a littéralement soulevé le public dans une standing ovation finale.

Mais en deçà de ce dialogue interreligieux,  le concert en appelle à l´unité de l´humain, à trouver ce qui réunit les hommes là où, aujourd´hui hélas comme jamais, l´intolérance, les dogmatismes et les fanatismes cherchent à établir la dictature de la terreur et de la domination. Rien n´est plus aléatoire que l´origine d´un être humain et que la religion dans laquelle il a pu être éduqué, rien ne peut justifier le racisme et le rejet de l´autre. Là où règne la discorde, que je mette la musique sacrée: pour mieux communier dans la célébration musicale, le public a été invité à ne pas applaudir pendant la première partie du concert. Que l´on soit croyant ou non, et quoi que ce soit ce que l´on croie, la musique invite à l´unité des coeurs.

Mehmet C.Yeşilçay a dirigé un concert en forme de parcours dans les expressions musicales de la foi dans les différentes traditions. Une trentaine de morceaux de musiques ont été assemblés et joués sans transition dans un enchaînement des plus réussis avec un tempo et un rythme remarquables.

La première partie du concert est d´abord placée sous le signe de l'âge d´or, avec l´évocation de la période mauresque, cette longue période de l´histoire du sud de l´Espagne où musulmans, juifs et chrétiens étaient parvenus à cohabiter ensemble et à contribuer à l´élaboration d´une culture raffinée. Suivent ensuite quelques morceaux évoquant les expériences de l´extase mystique de l´union avec la divinité.

Le récitant soufi Bekir Büyükbaş a ouvert la soirée en psalmodiant quelques versets de la sourate Al-I Imram du Coran (3, 43-47), une sourate qui narre l´histoire de la famille Imram, á laquelle appartient la Vierge Marie.  C´est la version coranique de l´annonce faite à Marie et de l´immaculée conception. Viennent ensuite  des extraits des chansons galiciennes du temps d´Alphonse le sage, les  Cantigas de Santa Maria, elles aussi consacrées à la Vierge Marie, dans lesquelles s´intercale  un extrait d´un chant séfarade de Dunash ben Labrat interprété par la chanteuse Michal Elia Kamal, une des voix les plus intenses de la soirée. Michal Elia Kamal, née à tel Aviv de parents juifs iraniens, donne une interprétation vibrante et inspirée d´un texte  du fondateur de la poésie judéo-andalouse. Sarah Ego chante ensuite avec une grande douceur un chant d´église araméen. Puis, apès un passage instrumental, la soprano Francesca Lombardi Mazzuli a interprété un chant marial extrait du Livre vermeil de Montserrat. Dans un second temps on a pu entendre des choeurs et des  chants mystiques tels ce O ignis spiritus paraclitii d´Hildegard von Bingen ou un texte soufi sur la musique d´Itri, un des meilleurs compositeurs de la période ottomane. L´ensemble Palestrina de Munich a donné un madrigal de ce compositeur, extrait su Spirito santo, Amore, suivi d´un texte du Sultan Mura Han III sur une musique d´Ali Ufli , chanté par le chanteur turc Harun Gürbüz, qui est bientôt rejoint par le contre-ténor italien Filippo Meneccia, pour un extraordinaire duo au cours duquel le psaume 5 du psautier genevois de 1565 est chanté en turc et en allemand sur une musique de Claude Goudimel, suivi d´un poème de Clément Marot, Aux  paroles que je veux dire, en français et en allemand.

En deuxième partie de concert, l´accent se déplace sur la période baroque avec des musiques des 17ème et 18ème siècle dans un dialogue  Orient-Occident. L´orchestre et les choeurs présentent des extraits de la Missa Assumpta est Maria de Marc-Antoine Charpentier avec un intermède en araméen par Sarah Ego, suivi du  psaume 121 de Salomone Rossi: Michal Elia Kamal revient avec une chant de Shalom Shabazi. Ensuite le contre-ténor Mineccia et la soprano Lombardi-Mazzuli rivalisent de vocalises dans Vivaldi, Pergolèse et Porpora, avec par cette dernière une interprétation trépidante de fureur baroque du motet In furore Iustissimae irae du maître vénitien. Les choeurs s´élèvent ensuite pour l´Alléluia de Haendel et l´Amen du Judas Maccabeus, et le concert se termine par de la musique soufie, qvec une nouvelle récitation de  Bekir Büyükbaş  et  une danse des derviches tourneurs, que l´on avait déjà pu admirer en première partie.

Ce concert s´est déroulé comme dans un rêve. On est stupéfait par l´harmonie et l´unisson qu´est parvenue à créer en un temps nécessairement limité Mehmet C.Yeşilçay  entre ces instrumentistes, ces solistes et ces choeurs d´origines et de localisations si diverses. La musique, et ici la musique sacrée, réussit à rassembler et à unifier les humains là où les mondes politiques, économiques et religieux ont tant de mal à trouver des terrains d´entente.

Ont entre autres  participé au concert

Pera Ensemble
La soprano Francesca Lombardi Mazzulli, de Milan
Le contre-ténor Filippo di Mineccia, de Florence
La chanteuse Michal Elia Kamal, deTel Aviv
Aziz Hardal, chant soufi, d´Istanboul
La chanteuse araméenne Sarah Ego
Ensemble Estampie
BelCanto Kammerchor
Palestrina Ensemble
Des membres du  Münchner Motettenchor
L´ensemble vocal Münchner Dommusik
Le choeur du Gymnase  Pestalozzi
Chanteurs et danseurs soufis

Un enregistrement vidéo du concert est temporairement visible sur le site de la médiathèque de BR-Klassik. La photo ci-dessus provient de cette vidéo.

BR Klassik retransmettra le concert en différé à la radio le 24 janvier à partir de 19H05

Programme




dimanche 18 janvier 2015

Cendrillon revisité pour le meilleur: Joseph Köpplinger réussit une Cinderella féerique et joyeuse


Le Theater-am-Gärtnerplatz met les enfants à la fête avec sa nouvelle production du Cinderella (Cendrillon) de Thomas Pigor, et les plus grands s´amusent tout autant de retrouver le conte de leur enfance revisité avec une abondance de trouvailles. Une mise en scène ingénieuse et bondissante, des décors inventifs et une troupe enthousiaste, tout est réuni pour émerveiller le public familial. Cela réjouira tous les amateurs de théâtre de sentir vibrer l´enthousiasme des enfants. Si l´on souhaite donner le goût du théâtre à ses enfants, c´est ce spectacle qu´il faut les emmener voir!

Un vrai rideau de scène bleu ciel entouré d´énormes livres de contes de fées forme le décor, les livres sont soit couchés et les personnages pourront les escalader,  soit debout et lorsqu´on les entrouvre apparaissent des éléments d´un décor ingénieux, amusant et efficace réalisé par Karl Fehringer et Judith Leikauf. A l´ouverture du rideau, douze nains musiciens avec le bonnet pointu et le costume caractéristiques de leur espèce entrent en scène et vont s´installer dans la fosse d´orchestre: l´un d´entre eux, Jürgen Goriup ou Oleg Platshnikov selon les soirées, leur sert de chef. A coté de quelques instruments à vent et à cordes, on retrouve un accordéon, des marimbas et une batterie. C´est que Thomas Pigor suivi par le metteur en scène Joseph Köpplinger ont introduit dans le corps du texte et dans la mise en scène des références à d´autres contes de fées, comme ici ces nains qui évoquent par exemple l´univers de Blanche-Neige.

Le Roi Karlheinz le Grand porte un manteau de pourpre bordé d´hermine et est vraiment très grand, c´est du moins ce que laisse croire son long manteau. Il est en fait juché sur une haute estrade et lorsqu´il descend de son trône, on s´apercoit qu´il s´agit en fait d´un nain. Le comédien qui joue le roi doit jouer tout son rôle à genoux, de gros souliers ont été fixé à ses rotules pour faire illusion. Chapeau bas pour l´acteur Stefan Bischoff qui réussit à donner l´illusion d´une personne de petite taille avec la démarche typique un peu balancée des nains et parvient même à faire des bonds au prix de prouesses physiques parfaitement menées. Ses dialogues avec les parlementaires de l´opposition qui exigent que son fils, le Prince, se marie avec une roturière, sont tout à fait hilarants. Le père de Cendrillon, joué par Frank Berg, est le chef de l´opposition, mais n´a d´autorité que face au Roi, car, à la maison, c´est sa femme, la marâtre de Cendrillon, qui règne en maîtresse absolue.

Le monde de Cinderella est divisé entre les bons et les méchants. Les bons croient aux contes de fées et à la magie, sont des passionnés de livres de contes de fées et en connaissent tous les détails. Ils entendent aussi que le monde continue de tourner et d´etre dirigé comme dans les contes de fées  qui, on le sait, ont leurs règles propres. Cinderella et le Prince, le Roi son père et dans une certaine mesure le père de Cinderella en font partie. Les méchants ont le goût du pouvoir, de l´argent et de l´apparence, on y retrouve la belle-mère de Cendrillon et ses deux filles en qui vanité et laideur font bon ménage.

Le scénario de l´histoire de Cendrillon se retrouve presque entièrement dans la Cinderella de Pigor, qui doit son originalité à des acrobaties sur les mots et à la cohérence de nouveaux ornements du récit: Cinderella et le Prince sont tous deux de fervents lecteurs de contes de fées, ils en connaissent de mémoire les moindres détails. Tous deux sont myopes comme des taupes et sont perdus sans lunettes. Ils se fichent bien des apparences, pour eux ne compte que le langage du coeur. La fée marraine disparaît et se coule dans le corps du père de Cendrillon qui lorsqu´il apporte des cadeaux à ses trois filles, donne une boite de jeux, une panoplie du parfait petit magicien, à Cinderella. Deux oiseaux à taille humaine (Anja Cleneti et Lara Blümel) ponctuent de leurs présences tout le récit et sont des adjuvants pour la pauvre fille réduite par sa marâtre à l´état de servante. Lorsque vient le moment du bal, Cinderella est laissée seul à la maison, mais grâce aux oiseaux et à la boite de magie, parvient à faire apparaître robe de bal, une robe de danseuses du ventre dans le monde arabe,  chaussures dorées et carrosse. Joseph Köpplinger trouve une solution amusante pour le trajet entre la maison et le palais: ce sont des éléments du décor, nuages ou panneaux de signalisation, qui défilent  et donnent l´illusion du déplacement.

Robert Joseph Bartl en maratre
Toute la mise en scène fourmille de ces détails cocasses, amusants et charmants. Avec des rebondissements en cascade, au rythme très soutenu,  qui tiennent constamment l´attention en haleine, et avec une excellente mise en place des comédiens dont les déplacements et la chorégraphie (Hannes Muik) sont parfaitemnent réglés. Des personnages comme le Roi, la marâtre et le cheval sont fort bien campés. La marâtre est jouée par un homme de grande taille et de bonne corpulence, Robert Joseph Bartl, qui amuse beaucoup dans son rôle de travesti, très drag-queen, avec des costumes inénarrables, un peignoir d´intérieur rose avec turban ou une grande toilette de soirée à large crinoline avec  perruque à frégate de style Marie-Antoinette, qui le grandit encore au moment du bal. Deux comédiens, Adrien Papritz et Stéphanie Signer, très doués dans l´art des claquettes ont enfilé le costume du cheval blanc (comme il sied pour le compagnon d´un prince de contes de fées), un cheval aussi comique qu´ indiscipliné, et qui danse les claquettes aussi bien que Fred Astaire et Ginger Rogers. Les demi-soeurs de Cinderella sont magnifiquement caricaturées, l´une en vaniteuse méprisante, précieuse ridicule, l´autre en grosse dondon envahissante, par Susanne Seimel et Katharina Lochmann.: Enfin, à tout seigneur tout honneur, les deux jeunes premiers, et le Prince de Lars Schmidt, et la Cinderella de Tanja Petrasek, sont attendrissants de gaucherie naïve et de pureté émouvante.

Joseph Köpplinger signe à nouveau une mise en scène magistrale, ce qui fait de lui le maitre incontesté  de la comédie musicale à Munich.

A voir en famille, enfants ne surtout pas s´abstenir!

Trailer


CINDERELLA

Une comédie musicale familiale de Thomas Pigor
Pour les enfants de 7 à 107
Première munichoise le 17 janvier 2015
Puis les 23, 24, 25, 30 et 31 Janvier,  et les 1, 6, 7 et 8 Février,

Tarifs de 14 à 50 €, et seulement 8 euros pour les étudiants et étudiantes.

Les billets sont disponibles via le site du  théâtre, ou par téléphone au 089 2185 1960 ou par courriel (tickets@gaertnerplatztheater.de).

Crédit photographique: Christian POGO Zach

samedi 17 janvier 2015

Elephant Man, chanteur de haine homophobe, va se produire au Muffatwerk de Munich


Elephant Man, propagateur de haine homophobe, doit se produire le mois prochain, le 20 février, à la Muffathalle de Munich. Dans ses chansons il en appelle à l´assassinat des homosexuels: L´association allemande des lesbiennes et des gays (LSVD) en a appelé à la police et à lui a demandé de s´assurer qu´au cours de son concert il n´incite pas au meurtre des homosexuels.

Elephant Man, également connu sous le nom de Energy God et de son vrai nom O'Neil Morgan Hughlin Bryan, est un chanteur de reggae né en Jamaïque le 11 septembre 1975. Ce chanteur a su imposer un style personnel, qui l'a propulsé dans les meilleurs hits dans de nombreux pays, avec notamment "Pon de River/Pon de Bank", ou encore "Jook Gal". Il est désormais une des figures incontournables du dancehall. Il vit aujourd'hui à Kingston.

Elephant Man a été critiqué pour ses paroles appelant à la violence contre les personnes homosexuelles (Murder music). Dans des chansons comme "A Nuh Fi Wi Fault", "We Nuh like Gay" et "Log on"  il demande à ses auditeurs de tuer les homosexuels à l´arme lourde. On n´entend normalement plus ces chansons en Europe mais en Jamaïque, elles sont des classiques. Il s´en est en effet publiquement distancé ces dernières années en Europe, et ce à plusieurs reprises lors de ses concerts européens, mais continue de les chanter dans son pays natal. Une erreur tactique qui a permis de faire annuler plusieurs de ces concerts en Allemagne, notamment à Hambourg. Cela ne l´a toutefois pas empêché de se produire cet été au  "Ruhr Reggae Summer 2014".

D´après le porte parole de LSVD, Markus Ulrich, ces chansons de haine meurtrière tombent sous le coup des paragraphes 111 et 130 du code pénal allemand qui punissent l´incitation à la haine, ce qui vaudrait selon lui aussi, si elles venaient à être chantées, pour les organisateurs du concert, "Fresh To Death Entertainment", qui ont peut-être par précaution interdit l´accès du concert aux mineurs d´âge, ou est-ce à cause de l´heure tardive du concert qui doit commencer à 23H30?

vendredi 16 janvier 2015

From Russia with love: Sergey SOVKOV expose ses jeunes gens au bain à La Kunstbehandlung de Munich


Avec sa nouvelle exposition munichoise, l´artiste Sergey SOKOV crée un printemps russe avec ses gouaches et ses peintures débordant de vitalité qui représentent de joyeux jeunes gens au bain. Son oeuvre déploie un type de dynamisme nouveau que l´on n´associe généralement pas avec l´art russe. Sa gamme créative s´étend de gouaches ultra-légères à des peintures aux empâtements plus épais qui rappellent les fragments de pierres colorées utilisées dans la mosaïque, avec une riche palette de couleurs. Le titre de l´exposition From Russia with love s´inspire du film de James Bond From Moscow with love.

Nikita
Sergey SOLKOV est né en 1972. Il vit et travaille à Togliatti, une ville située sur les bords de la Volga. Sa formation académique comporte un passage par la célèbre Académie Repin de Saint-Pétersbourg. Ses motifs vont des natures mortes aux paysages urbains et aux hommes russes qu´il représente dans leur environnement naturel. En Russie, cette dernière partie de son oeuvre tombe sous le coup de la loi contre la "propagande homosexuelle", ce qui a eu pour conséquence que Sergey SOVKOV s´est vu retirer sa charge de professeur d´arts plastiques.

Ses oeuvres seront exposées du 26 Février au 23 Mars à la galerie Kunstbehandlung à Munich, Allemagne. Vernissage le 26 février à 20H, l´artiste y sera présent.



En savoir plus sur Sergey SOVKOV
  • Pour la présentation de Sergey SOVKOV par le galeriste, cliquer ici (en allemand et en anglais)
  • Christopher Harrity a interviewé l´artiste sur la réception de l´homosexualité dans la société russe contemporaine: Pour lire l´article en anglais publié par Out.com, cliquer ici.
  • Pour communiquer avec l´artiste et voir d´autres photos de ses oeuvres, cliquer ici.
Coordonnées

Galerie Kunstbehandlung de Munich, 
Müllerstraße, 40
80469 München
Tel 00 49 89 2605399

jeudi 15 janvier 2015

Les attaques homophobes du curé de la paroisse polonaise de Munich

Eglise Saint-Joseph
Photo Rufus46 sur Wikipedia
L´info est relayée dans un article du plus grand quotidien munichois, le Sueddeustche Zeitung. Le curé de la communauté catholique polonaise de Munich, Stanislaw Plawecki, s´est lancé dans un bulletin paroisial dans de violentes diatribes contre les homosexuels. Les représentants des gais et lesbiennes sont outrés, et des membres de la communauté paroisiale sont irrités. Le Père Stanislaw Plawecki ne peut pas comprendre leur irritation et rejette l´accusation d´homophobie:  il avance qu´il a simplement exposé la doctrine catholique existante et son texte aurait été mal interprété.

C´est dans l´église Saint-Joseph que se réunit la communauté catholique polonaise de Munich pour y célébrer l´eucharistie dans sa langue. L´article incriminé a été publié dans l´édition de Noël du bulletin paroissial "Nasza Misja" (Notre Mission), un bulletin qui est envoyé aux membres de la communauté polonaise et se trouve également à la disposition du public dans les églises où se réunit la communauté catholique polonaise, forte de 30000 personnes. Il a pour titre: "Pourquoi les homosexuels ne peuvent fonder une  famille et avoir d´enfants?", une question à laquelle Plawecki répond en quatre pages en sortant un arsenal bien connu de la rhétorique homophobe: ainsi Plawecki avance-t-il que de même qu´un aveugle ne peut conduire une voiture, de meme les homosexuels ne sont pas qualifiés pour le mariage, ou que si les relations homosexuelles se répandaient. l´humanité serait menacée de disparition, et, pire encore, que confier des enfants confiés à l´adoption homosexuelle, c´est exercer de la violence contre des enfants sans défense.

Un représentant de la Rosa Liste (liste communale LGBT munichoise), Alexander Miklosy, a déclaré que même si les positions de l´église catholique sont connues, il n´était pas nécessaire de jeter de l´huile sur le feu.

Plus d´infos dans l´article du Sueddeutsche Zeitung en allemand ou dans le numéro de Noël de Nasza Misja.

Trialogue des religions: Concert MUSIC FOR THE ONE GOD ce dimanche au Gasteig



Music for the One God, Musique pour le Dieu unique, Un concert en forme de trialogue entre les trois religions monothéistes ce dimanche soir dans la grande salle philharmonique du Gasteig à Munich. On pourra y entendre de la musique sacrée du judaïsme, de la chrétienté et de l´islam: Ce concert en forme de collage dans lequel convergent une prière séfarade, un Alléluia, de la musique d´église araméenne et de la musique musulmane soufie est placé sous la direction musicale de Mehmet C.Yeşilçay, le fondateur du Pera Ensemble. Ce concert est un projet culturel dont l´initiative revient au  groupe munichois Respect us. Il a pour objectif d´animer une rencontre empreinte de respect au plus haut niveau: la musique baroque européenne, Haendel et Vivaldi, côtoient les sonorités orientales des choeurs derviches et byzantins, dans un plaidoyer vibrant pour un devenir commun dans un esprit d´ouverture qui bâtit des ponts entre les diverses traditions spirituelles.

Le concert regroupe un impressionnant plateau de 140 musiciens avec les choristes de plusieurs choeurs munichois et des spécialistes de musique ancienne comme l´Ensemble Pera d´Istanboul, qui a remporté un prix Echo-Klassik en 2012, le contre-ténor  Filippo Mineccia, la chanteuse Michal Elia Kamal,  le chanteur soufi  Bekir Büyükas et la chanteuse assyrienne Sarah Ego.

Le dimanche 18 janvier 2015 au Gasteig de Munich. 

Le concert est aussi retransmis en direct en video-livestream sur le site www.br-klassik.de: cliquer ici
et également en différé à la radio sur BR-Klassik le 24 janvier à 19H05.

mardi 13 janvier 2015

La réponse de Munich à Pegida ne laisse aucune chance au mouvement xénophobe


Hier soir, le mouvement PEGIDA (qui s´appelle en Bavière Bagida) a réuni 1500 participants. 

20000 Munichois ont contre-manifesté contre la xénophobie et pour la diversité.

Jan Decorte joue à Munich son deuxième spectacle de théâtre dansé: Much Dance

Photo Dany Willems
Comédien, metteur en scène de théâtre et d´opéra, écrivain et enseignant de théâtre, homme politique encore, Jan Decorte est depuis plus de trente années une importante figure du théâtre flamand belge. Après Tanzung, il revient à Munich à l´invitation du Kammerspiele avec un spectacle de théâtre dansé, Much Dance, composé pour quatre acteurs, Jan Decorte lui-même et sa femme et inspiratrice Sigrid Vinks, et deux comédiens, Benny Claessens et Risto Kübar.

La danse joue un rôle important dans le théâtre de Decorte, et dans Much Dance, le titre y insiste, elle joue un rôle majeur. Dans un décor formé de trois sculptures de bois hérissées porteuses de miroirs convexes qui réfléchissent la scène, les acteurs et le public comme dans Les époux Arnolfini, le tableau célèbre d´un autre grand Flamand connu (en néerlandais "Bekende vlaming"), Jan Van Eyck. Dans ce tableau comme dans la pièce de Decorte, il est question d´amour et bientôt de sexe: les noces viennent d´avoir lieu, et les époux Arnolfini se tiennent dans la chambre nuptiale et prennent congé de leurs invités, qui sont en train de se retirer. Le spectateur qui regarde le tableau n´apercoit d´abord pas les invités, il ne les voit que s´il observe le miroir convexe qui les réfléchit et les montre en train de quitter la pièce. Les spectateurs du XXIème siècle sont moins discrets que les noceurs de Van Eyck, ils ne se retirent pas et restent assis, comme d´ailleurs Jan Decorte qui reste assis sur un escabeau à gauche de la scène pendant la majeure partie du spectacle, comme un metteur en scène qui se mettrait en scène pour contempler sa propre représentation. Il est beaucoup question du regard dans cette oeuvre, de prendre le temps pour regarder, pour contempler ce qui se donne à voir et puis peut-être, au-delà du voyeurisme auquel on est conviés, de prendre le temps de se laisser déranger par le spectacle, le temps de l´introspection.  L´activité auto-contemplative de Jan Decorte qui reste assis et s´imprègne de son oeuvre invite, au-delà du narcissisme du créateur, à l´auto-analyse du spectateur.

Dans Much Dance, il est beaucoup question d´amour et de pesanteur. D´emblée, les corps se donnent à voir. Les deux acteurs plus jeunes ne portent qu´une jupe-kilt de jute. Leurs corps sont antagonistes: l´un, maigre et élancé, le visage noyé de cheveux et de barbe, joue les introvertis torturés, l´autre, rubénien, étale ses chairs roses et laisse à chaque instant fleurir les émotions qui l´animent, avec un regard candide et parfois timide. La femme porte une simple robe bleue. Ces trois corps vont se livrer avec légèreté et ironie à d´enfantines chorégraphies sur des musiques d´hier et d´aujourd´hui. Il ne s´agit pas d´un travail de ballet, mais de danses qui viennent de l´intérieur des êtres comme pour les alléger. C´est que l´existence est souvent pesante et que les corps, déjà porteurs de leur propre poids, sont envahis de lourdes émotions, dont l´amour n´est pas la moindre, qui accentuent la pesanteur au point de faire chuter les corps et peut-être de les faire succomber.  Risto Kübar récite en anglais les poésies sur l´amour que Decorte a composées, et qui commencent toutes par le mot Love. L´intensité de l´émotion submerge à chaque fois le récitant qui n´en peut supporter le poids émotionnel et s´écroule sur le sol, comme en catalepsie. poids des mots et des émotions. Poids des corps, comme celui de Benny Claessens qui porte timidement une obésité à la fois glorieuse, à laquelle, par la danse et des minauderies de pucelle, il donne une légèreté ironique, avec un jeu théâtral magistral. Poids de l´amour ou de la relation: la femme joue les écuyères de cirque sur le corps de son énorme compagnon de scène à quatre pattes, à un autre moment, les corps des acteurs se superposent et s´abandonnent, ou encore des simulacres de sexe et de naissance lorsque  le corps de Sigrid couchée sur le dos et les jambes ouvertes reçoit au vagin les coups de butoir de la tête de Benny lui aussi couché sur le sol. On est toujours au moins dans le second degré, la gravité du poids des corps et des relations se voit un peu soulagée par le sourire ironique de la danse, une danse qui fait penser à celle que chacun pratique chez soi , dans l´intimité, pour se défouler.

Decorte, dans son immobilité, reste le maitre du jeu. Il n´intervient que rarement, pour serrer très fort le corps anéanti de son récitant et le ressusciter, ou pour mourir, succombant à son propre spectacle, et trainé au travers de la scène par sa femme. L´amour triomphe ici aussi de la mort, pour le temps qui est donné, tout au moins.

Un spectacle aux abstractions ésotériques, qui mérite qu´on s´en laisse imprégner.

A la Spielhalle du Kammerspiele  les 14, 17 et 19 janvier 2015 à  20 H
Téléphone 089/ 233 966 00

dimanche 11 janvier 2015

Charlie hebdo: plus de 3000 personnes à Munich pour commémorer les victimes des tueries parisiennes

Le rassemblement en hommage aux victimes de l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo organisé ce dimanche 11 janvier 2015 sur la place de l´Odéon à Munich a réuni plus de 3000 personnes toutes unies dans la tristesse et la dignité. répondant à l´appel lamcé par l´Association démocratique des Français de Munich, les Français résidant dans la capitale bavaroise ont été très nombreux à venir se recueillir Odeonsplatz, bravant le vent froid et les giboulées, aux côtés des Allemands. Beaucoup brandissaient des calicots Je suis Charlie/Ich bin Charlie. Des politiciens bavarois se sont adressés à la foule pour exprimer la solidarité allemande et l´union dans la lutte contre le terrorisme.




  


Crédit photographique: Luc Roger

samedi 10 janvier 2015

Je suis Charlie à Munich: rassemblement d´hommage demain à 15H


Rassemblement en hommage aux victimes de l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo/Kundgebung zum Gedenken an die Opfer des Terroranschlags gegen die Zeitschrift "Charlie Hebdo"

München - Odeonsplatz (devant la Feldherrn-Halle) à partir de 15H.

On peut entuellement s´inscrire via la page facebook que les organisateurs ont créée pour cet événement.



jeudi 8 janvier 2015

Comédie musicale: Cinderella/ Cendrillon de Thomas Pigor par le Theater-am-Gärtnerplatz

Photo Christian POGO Zach

Le Gärtnerplatztheater présente à partir du 17 janvier à la Reithalle CINDERELLA, une comédie musicale familiale de Thomas Pigor dans une mise en scène de son directeur général, Josef E. Köpplinger et avec les chorégraphies d´Hannes Muik. Dans les rôles principaux Tanja Petrasek joue Cendrillon, Lars Schmidt le Prince, Robert Joseph Bartl la belle-mère, Frank Berg le père, Susanne Seimel, Olga, Catherine Lochmann, Emilie, et S. Bischoff incarne le Roi Karl Heinz le Grand. La direction musicale des musiciens du Theater-am-Gärtnerplatz est assurée par Jürgen Goriup.

La conception du conte de fées de Cendrillon remonte à l'Antiquité et existe dans pas moins de 400 variantes de par le monde. Le compositeur Thomas Pigor, un auteur qui s´est auto-proclamé "acrobate des mots" a créé en 1990 sa propre version de ce conte de fées classique - une histoire sans kitsch et sans poussière, avec beaucoup de musique, de danse, de chansons entraînantes et de burlesque. Cela donne une comédie musicale magique pour petits et grands de 7 à 107 ans qui touche les coeurs autant par son humour que par son charme.

Le prince devrait se marier, mais il n´est pas intéressé par la réalité, jusqu'à ce que, un beau jour, il rencontre Ella Zinder, qu´on appelle Cendrillon. On s´en doute, Ella perd sa sa chaussure, le Prince se met à sa recherche, et la méchante belle-mère se prépare pour l'essayage de la chaussure!

CINDERELLA

Une comédie musicale familiale de Thomas Pigor
Pour les enfants de 7 à 107
Première munichoise le 17 janvier 2015
Puis les 23, 24, 25, 30 et 31 Janvier,  et les 1, 6, 7 et 8 Février,

Tarifs de 14 à 50 €, et seulement 8 euros pour les étudiants et étudiantes.

Les billets sont disponibles via le site du  théâtre, ou par téléphone au 089 2185 1960 ou par courriel (tickets@gaertnerplatztheater.de).

Charlie hebdo: solidarité munichoise avec la France

Crédit photo: Michael Hoffmann (sur Muenchen.de)

Manifestation spontanée de solidarité et d´hommage aux victimes hier soir devant le Consulat de France à Munich où de nombreux Munichois sont venus se recueillir pour témoigner de leur tristesse et de leur colère et de leur solidarité avec la France. 

Un autre rassemblement est organisé ce soir à 18H à AUGSBURG: rendez-vous  Königsplatz/Kurze Bahnhofstr à Augsbourg. Infos sur la page  facebook bilingue franco-allemande  créée pour ce rassemblement.




La comète Lovejoy visible à l'oeil nu dans le ciel munichois de janvier

Photo NASA/MSFC/MEO/Aaron Kingery
On pourra observer dans le ciel hivernal la comète Lovejoy , ont le nom scientifique est C/2014 Q2. Elle doit son nom à son découvreur, l’astronome australien Terry Lovejoy, à qui on doit déjà la découverte de quatre autres comètes. La magnitude de Lovejoy, qui n´était que de 1,5 lors de sa découverte, est pour l´instant de 5, ce qui permettrait normalement de l’observer à l´oeil nu. Sa visibilité est cependant gênée par la Lune, croissante depuis le début du mois de janvier et présente dès la tombée de la nuit. Mais la pleine lune ayant eu lieu le 5 janvier, les conditions d´observation s´améliorent de jour en jour. La nuit idéale sera celle de la nouvelle lune du 20 janvier, si le ciel est dégagé bien évidemment. 

D'après le site du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, la comète réalisera sa plus grande approche le 7 janvier à 0,468 unité-astronomique de la Terre, soit à quelque 70 millions de kilomètres. Normalement, Lovejoy devrait rester visible jusqu’à la fin de janvier voire février 2015. Elle pourra être observée à l’œil nu dès le moment oú elle se mettra à traverser les constellations du Taureau et du Bélier. Et si on s´écarte des zones lumineuses, on a encore davantage de chances de la voir.

mardi 6 janvier 2015

3ème Concert d'Académie du Bayeriches Staatsorchester: Brahms, Nielsen et Debussy

Constantinos Carydis
Le troisième Concert d'Académie de l'Orchestre national de Bavière offre un parcours intéressant de Brahms à Debussy en passant par une oeuvre du  Danois Nielsen en guise de chaînon manquant. La juxtaposition de Brahms et de Debussy dans une même soirée est sans doute empreinte de diversité, car Debussy n'appréciait pas particulièrement la musique de Brahms, - c'est le moins qu'on puisse dire-,  puisque, en en parlant, il évoquait des  "rocailleries ennuyeuses".  Le choix d'interpréter le Pan et syrinx de Nielsen, une oeuvre que le chef Constantinos Carydis a découverte au détour de son étude du Prélude à l'après-midi d'un faune, fait le lien en Brahms et Debussy. Le jeune Nielsen avait une admiration éperdue pour le compositeur hambourgeois,  qu'il était venu visiter à Vienne en 1894 pour lui exprimer sa reconnaissance et lui dédicacer sa première symphonie, que le compositeur allemand avait accueillie avec bienveillance. Brahms n'aurait cependant sans doute pas réservé le même accueil au Poème symphonique Pan et syrinx, composé en 1918, une oeuvre dont la thématique s'inspire de la mythologie grecque antique, tout comme le mallarméen Prélude à l'après-midi d'un faune. Constantinos Carydis, en  bonne logique, ménage la césure de l'entracte entre le concerto de Brahms et les oeuvres de Nielsen et de Debussy, qu'il interprète presque d'un seul tenant, sans laisser le temps des applaudissements à la fin du Pan et syrinx: Carydis donne aussitôt le signal de l'entame de La Mer, pour bien souligner le continuum entre les deux oeuvres.

Gerhard Oppitz
En première partie, l'Orchestre national de Bavière interprète le premier Concerto pour piano de Brahms, une oeuvre de jeunesse étonnamment empreinte de maturité. La partie pour piano est exécutée par un des meilleurs interprètes de Brahms, Gerhard Oppitz, un pianiste de renom qui a acquis ses lettres de noblesse les plus prestigieuses  en communiquant son amour pour l'oeuvre du compositeur romantique allemand. Oppitz considère le premier concerto comme un monument fascinant et impressionnant, la représentation artistique d'une grande variété de pensées et d'émotions, avec une alternance de moments des grande expression dramatique, des passages poétiques, méditatifs, des passages joyeux, des phases de fantaisie ludique, de la beauté lyrique. La performance du pianiste est étroitement liée à la qualité de sa communication avec l'orchestre, car leurs parties s'interprénètrent. La qualité de la direction de Constantin Carydis, le jeu magistral du pianiste et la complicité d'un orchestre dont les cordes jouent avec une unisson exceptionnelle ont permis la magie de l'osmose qu'exige cette oeuvre dont l'exécution est périlleuse si tous ces éléments ne sont pas réunis. Trois rappels ont salué cette rencontre musicale de grande qualité.

Changement de ton dans la deuxième partie avec des oeuvres  moins théâtrales mais très inspirées. Beaucoup découvrent avec bonheur la composition de Carl Nielsen qui illustre de manière réaliste la thématique grcque antique qu'elle veut représenter, et que Nielsen a sans doute découverte par le biais des Métamorphoses d'Ovide. Le poème symphonique illustre l'invention de la flûte de Pan par le dieu qui est tombé amoureux de la nymphe Syrinx. Poursuivie, cette dernière a demandé l'aide des nymphes de la rivière. Elle fut alors transformée en un roseau creux qui se mit à émettre un son sifflant et chantant lorsque le vent s'est mis à souffler. Pan se mit alors à couper les roseaux de longueur inégale et les attacha ensemble avec de la cire pour créer  un instrument de musique auquel il donna le nom de syrinx, en souvenir de son  amour déçu pour l'hamadryade. Nielsen a écrit une oeuvre qui privilégie les solos de bois, un travail nuancé et rigoureux, d'une grande force poétique, avec des touches inspirées et charmantes, que l'orchestre et ses solistes ont rendu avec une délicatesse toute impressioniste. Le poème symphonique se joue en seulement dix minutes de pure déléctation.

On attendait avec grand intérêt la manière dont Constantin Carydis allait diriger La mer de Claude Debussy, sachant que le maestro grec dirigera une des premières les plus attendues de la saison munichoise, le Pelléas et Mélisande du compositeur français. Et son interprétation est des plus prometteuses: Carydis semble pénétrer l'esprit du compositeur pour en communiquer la quitessence avec une sensibilité pénétrante et une émotion habitée. L'idée de juxtaposer cette oeuvre phare de Debussy avec le poème symphonique de Nielsen est des plus heureuses et témoigne de la finesse de l'esprit de recherche qui anime le maestro.  Il nous fait voyager dans la cosmologie debussyienne en surfant sur ses vagues et en nous laissant emporter dans ses tempétueuses bourrasques ou en nous en faisant admirer les palettes croissantes d'un lever de soleil. L'orchestre de Bavière se laisse lui aussi emporter par  la vision de Constantin Carydis: le mouvement des cordes et des flûtes qui symbolise le flux et le reflux des vagues est tout simplement magnifique, les violoncelles chantent le retour de la bonce et le son de la flûte s'élève comme l'envol d'un oiseau marin, le théâtre national a disparu, l'orchestre et son chef nous font partager leur croisière. Et l'émotion des passagers que nous sommes devenus de se traduire dans des bravi et des trépignements d'allégresse et de reconnaisance lyrique.

Le Pelléas et Mélisande qui ouvrira le Festival d'été de l'opéra bavarois (Münchner Opernfestspiele) est confié aux meilleures mains, des mains qui, "vers le ciel plein de lacs de lumière, s'envolent quelquefois telles des oiseaux blancs", les mains de Carydis qui dirigent l'orchestre sans baguette et convient les âmes à des océans de musique.

En radio, BR-Klassik diffuse ce soir le concert du Bayerisches Staatsorchester en direct du Théâtre national de Munich à partir de 20 H. Le concert est ensuite disponible à l'écoute pendant sept jours sur le site internet de la radio bavaroise. L'occasion de découvrir le travail et la vision d'un grand chef. www.br-klassik.de

Constantin Carydis dirigera ce mois-ci les représentations du Don Giovanni de Mozart, et le Pelléas et Mélisande lors du Festival d'été.



samedi 3 janvier 2015

Le château de Nymphenburg comme vous ne l'avez jamais vu

Trois photos hivernales magiques du château de Nymphenburg trouvées sur une page facebook tchèque consacrée au Roi Louis II de Bavière: Ludvík II. Král Bavorský.




Merci de m' envoyer un message en commentaire si vous connaissez le nom du photographe, pour rendre à César ce qui lui appartient!

Où faire de la luge à Munich?


Petits et moins petits peuvent pratiquer la luge dans les nombreux espaces verts munichois. Voici la liste des  endroits les plus appréciés:
  • Le parc olympique (Olympiapark)  avec son Olympiaberg, sa "montagne" qui fait 56 mètres de hauteur! Beau panorama sur le Munich enneigé.
  • Les bords de l'Isar en contrebas du Maximilaneum (Maximiliananlagen).
  • Messe Riem: avec une colline de 20 mètres de hauteur.
  • à Sendling, le Neuhofener Berg
  • un dénivelé de 30 mètres au Luitpoldpark
  • Sur la Theresienwiese devant la Bavaria
  • Le Monopteros de l'Englischer Garten est très apprécié.
  • Une petite colline toute en douceur pour les plus petits qui débutent au Micahelianger
  • Au Pasinger Stadtpark, à l'ouest du chemin Hugo-Fey (Hugo-Fey Weg)
  • au Westpark
  • Dans le parc de Nymphenburg, au bout de l´étang de Pagodenburg 
Plus d'infos en allemand sur le portail officiel de la ville Muenchen.de