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lundi 25 juillet 2016

JOSEF KAINZ FAVORI DE LOUIS II, un article du journal Le temps (septembre 1910)

Ferdinand dans Kabale und Liebe

JOSEF KAINZ FAVORI DE LOUIS II

(De notre correspondant particulier)

Vienne, 20 septembre.

Kainz naquit le 2 janvier à Wieselburg, une des premières villes que rencontre en terre hongroise le voyageur qui va de Vienne à Budapest. De bonne heure il vint à Vienne. Il y suivit les cours d'une école réale. A quinze ans il débute sur un théâtre de la capitale. En 1875 et 1876 il joue à Marbourg, en Styrie. Il est engagé en 1877 au théâtre municipal de Leipzig. Il a dix-neuf ans alors et il stupéfie par l'impétuosité nerveuse de son jeu les bourgeois de Klein-Paris. Les critiques déclarent qu'il ne sait pas déclamer et manque de prestance. Un an plus tard cependant nous le trouvons sur la scène célèbre du théâtre du duc de Saxe-Meiningen. De 1880 à 1883 il joue au Théâtre-Royal de Munich. C'est là qu'en quelques semaines s'ébauche et s'achève l'histoire singulière de l'amitié du tragédien et du roi Louis Il. 

En 1883, la jeune école littéraire allemande fonde à Berlin le Deutsches Theater. Le soir d'ouverture on joue Kabale und Liebe de Schiller. C'est Kainz qui a le rôle de Ferdinand. Il y est une révélation. En quelques mois il devient le maître incontesté de la scène allemande. Mais des difficultés avec son nouveau directeur, Barnay, le décident à rompre son contrat. Dès lors il est banni pour des années de toutes les grandes scènes. La vie aventureuse commence: Ostende, Graz, le Danemark, la Russie, l'Amérique. Il épouse une romancière américaine, Sara Hutzler, vers 1892. Il revient au Deusches ̃ Theater de Berlin que dirige alors L'Arronge et y reste jusqu'en 1899. A:cette époque Max Burckhardt l'engage au Burg Theater de Vienne dont il n'a depuis cessé d'être membre. Le 19 septembre de cette année, la veille de sa mort, il en fut nommé régisseur.

Pendant les dix dernières années de sa vie, son temps fut partagé entre Vienne et Berlin. C'est sa'période de triomphe. Chaque soir le public est d'avance conquis et résolu à tout comprendre, à tout admirer. Kainz n'a plus à lutter pour lui arracher des applaudissements. Ce sont les années de sa plus grande gloire ce sont peut-être les moins créatrices, les moins intéressantes de sa vie. Il s'immobilise dans une sorte de tradition personnelle, admirable mais sans imprévu; il n'invente plus. Ses gestes, ses cris sont si connus, si attendus que parfois toute illusion scénique disparaît. Mais le public ne s'en plaint pas. Ce n'est pas Hamlet que la foule vient voir; c'est Kainz dans Hamlet. 

Le critique Jacobsohn a excellemment caractérisé un jour l'art de Kainz

« C'était le vrai comédien de notre époque rapide, de notre race hâtive, qui perd de vue les grands ensembles et s'attache au moment. Il avait l'art de rendre les impressions fugitives qui rident à tout moment le miroir de notre conscience. Il savait peindre l'incessante incertitude d'une âme troublée par des gestes incomparables, par l'expression d'un visage toujours changeant, par les tonalités infiniment variées de sa voix. Il savait indiquer les plus fines nuances de sentiment par la chute d'un mot ou l'inachèvement d'un geste. En outre, Kainz possédait assez d'intelligence pour analyser et comprendre les poètes.
» Il a créé des figures qui sont pour ceux qui les virent la personnification même des héros tragiques: ce sont les types de princes pâles, à la figure latine, les adolescents de la Renaissance violents et pourtant aisément domptés. Dans ces rôles sa technique était aisée, sublime, parfaite. Ailleurs il était souvent violent, presque affecté Une de ses plus grandes puissances fut de savoir éclairer les soubresauts et les frémissements les plus rapides de notre âme moderne. C'est par cet art qu'il sut séduire les femmes, sans lesquelles il n'est pas de triomphe artistique complet. Il les enchantait par toute sa personne, par son corps mince et musclé, par l'élégance caressante de ses mains, par le charme de sa bouche maladive aux lèvres vibrantes, par ses yeux fiévreux, sa voix dure aux étranges modulations."

Mais tout a été dit, hors de l'Allemagne, même sur Kainz artiste. L'homme était profondément original. Il eut, lui aussi, comme Wagner, son roman princier, son rêve, un instant réalisé, d'idéale communion entre deux êtres rares. Un court moment Kainz fut le frère d'âme de ce grand et malheureux isolé, Louis II de Bavière.

Cette amitié se noua le 30 avril 1881. Le roi et le tragédien se séparèrent pour ne plus se revoir le 14 juillet de la même année. Leur amitié n'avait pas duré trois mois.

Donc, le 30 avril 1881, Kainz jouait au Théâtre-Royal de Munich le rôle de Didier, dans Marion de Lorme. A la fin de la représentation, un anneau orné de saphirs et de diamants lui fut remis de la part du roi. Kainz, étonné, flatté, remercia le souverain en une lettre respectueuse et ravie. Le lendemain, Marion de Lorme fut donnée une seconde fois. Dans la loge royale on aperçut de nouveau la belle tête romantique au front trop haut et aux yeux trop brillants du souverain bavarois. Au dernier acte, Kainz reçut encore un présent. Il répondit par une lettre pleine de fougue, qui ne déplut point. Quelques jours passèrent. Les Maîtres chanteurs, de Wagner, étaient en répétition. Le jour de la représentation, dans l'après-midi, le roi pria le directeur du théâtre de changer ses dispositions et de jouer une fois encore Marion de Lorme. Avec un troisième cadeau, Kainz reçut ce soir-là un message: le roi le remerciait du plaisir que lui avait causé son jeu et exprimait l'espoir de le garder longtemps à Munich. Kainz répliqua par une lettre de remerciements plus impétueuse encore que les deux précédentes. Louis II, cette fois-ci, sortit de son silence et écrivit la lettre suivante:

Cher monsieur Kainz,

Encore sous l'impression de votre jeu et de votre lettre qui m'a causé un plaisir profond, j'ai vraiment à cœur de vous dire que c'est moi qui vous dois des remerciements.

Vous m'avez exprimé les vôtres avec une si pénétrante émotion, que je ne puis faire autrement que vous faire connaître ma joie par ces lignes, que j'écris en y mettant toute mon âme.

Les soirées du 30 avril, du 4 et du 10 mai restent gravées en lettres d'or dans ma mémoire. Que les magnifiques succès qui ont couronné vos débuts vous accompagnent dans votre carrière si dure, mais si belle, si glorieuse! Croyez bien que je forme des vœux sincères pour votre prospérité.

Je vous envoie, cher monsieur Kainz, mes meilleures salutations et l'assurance de mes sentiments amicaux. 
                                                                                            LOUIS.
Berg, le 11 mai (12 au matin) 1881.

Cette lettre était bien autographe. Les traits fermes et appuyés de l'écriture, l'obliquité surtout des lignes montant toutes en un angle très fort vers le coin droit de la page ne permettaient aucun doute. Une seconde lettre suivit bientôt celle-ci. Le 17 mai, Louis II envoya à Kainz un exemplaire ̃ français d´Hernani en lui faisant savoir qu'il le verrait jouer ce rôle avec grand plaisir.

Quelques jours plus tard, comme Kainz assistait à une répétition de Richard II, un domestique de la cour vint le prier « au nom de Sa Majesté » de se rendre le jour même au château de Linderhof. En toute hâte Kainz fit apprêter son bagage et se rendit à la gare. Il y arriva pour voir partir le train de Murnau. Il ne put quitter Munich qu'à la nuit. Le 3 lendemain, de fort bonne heure, il arriva à Linderhof. Le roi l'attendait dans la célèbre grotte du château, tout illuminée de lampes bleues, et prit une joie d'enfant à étonner le comédien en lui montrant les splendeurs de son domaine.

Ils restèrent deux semaines ensemble. Bien qu'ils eussent tous deux une nature impatiente, nerveuse, leur amitié ne semble pas avoir souffert de ce continuel tête-à-tête. Le roi projetait un voyage en Espagne en compagnie de Kainz. Vers la fin cependant, quelques nuages obscurcirent la sérénité de ce séjour. Ils ne se querellèrent point peut-être, mais ils eurent peur de se quereller. C'est ce qui apparaît dans une troisième lettre du roi à Kainz.

Cher Monsieur Kainz,

Je viens d´arriver ce soir. Je ne puis me reposer cependant avant de vous avoir cordialement remercié de votre chère lettre, qui m´est parvenue peu après mon départ de Halbammer. 

Je suis heureux que vous gardiez un bon souvenir de votre séjour à Linderhof. Il me semble à moi aussi que ces jours inoubliablement beaux et si vite écoulés furent un rêve. Quel dommage que l'été nous oblige à renoncer pour le moment à notre voyage en Espagne. J'ai quitté Linderhof le 11 juin, une heure après vous. J'ai reçu aujourd'hui le drame de Gœthe que vous m'aviez recommandé de lire quand nous étions à Plansee. Si un heureux destin nous eût permis de faire un peu plus tôt ou tout au moins pendant ces journées le voyage que nous projetions, c'eût été bon pour nous deux.

La distraction du voyage eût éloigné de nous le danger de nous quereller (la chose Dieu merci! n'est pas encore arrivée). Que cher Didier n'oublie pas son ami Saverny, qui de toute son âme lui souhaite toutes les félicités possibles...

Les oiseaux commencent de chanter l'aurore grandit. Je dois clore cette lettre que je regrette d avoir écrite avec une aussi abominable plume. Croyez-moi...
                                                                                                                   LOUIS.

Berg, 16 juin 1881 au matin. 

Le 17 juin, nouvelle lettre du roi pour remercier Kainz de l'envoi d'une photographie. Désormais Louis II l'appelle Didier et se nomme Saverny, du nom des deux amis dans Marion de Lorme. Le 18 une lettre encore dont voici la conclusion:

Peut-être pourrons-nous aller en Espagne en octobre. N'oubliez pas, cher frère, votre Saverny qui pense bien souvent à son ami Didier.



Mais octobre semble trop lointain. Dans une lettre datée du 22 juin « pendant la nuit », Louis II propose un voyage au lac des Quatre-Cantons. « Ce serait un préambule à notre tournée d'Espagne ». Le 22 au matin, le même jour, il lui envoie une seconde lettre et des ouvrages sur la Suisse. Le 25 il arrête les conditions de l'excursion ».

Cher monsieur Kainz,

Votre dernière lettre me montre le plaisir que vous cause ce voyage en Suisse. J'en ai éprouvé une joie très vive. Votre satisfaction augmente celle que je ressens en songeant aux journées que nous allons passer ensemble dans ce magnifique pays. Plus le moment du départ approche, plus le brave Bürkel (1) semble avoir des craintes. Aujourd'hui il ma bombardé avec les plus étranges propositions. Il n'a cessé de bavarder pour me décider à emmener un gentilhomme avec nous. Si vraiment nous ne pouvions pas nous en passer ce qui me parait impossible il vaudrait mieux renoncer à tout le voyage. Il est très nécessaire, il est vrai, d'éviter l'indiscrétion des fonctionnaires et des étrangers de là-bas. Espérons qu'au bord du lac classique nous pourrons trouver une villa habitable... Mille salutations cordiales, frère ainé, cher Didier, de votre
                                                                                    Louis (Saverny). 
Berg, 25 juin, pendant la nuit.

Le voyage commença le 27 juin et prit fin 1e 14 juillet. Une excursion en montagne, avec ses fatigues et ses accidents, est une difficile épreuve pour des caractères irritables. L'amitié ardente mais toute neuve, de Louis Il et de Kainz n'y résista point.

Le roi, bon marcheur et grand enthousiaste des beautés alpestres, fit faire à Kainz quatre rudes journées. L'acteur, peu accoutumé à de telle étapes, était à bout de forces lorsqu'il arriva le soir du quatrième jour sur le lac des Quatre-Cantons. Comme il se rendait en voiture à Brunnen pour s'y reposer, on vint l'avertir que le souverain l'attendait pour faire pendant la nuit l´ascension du Rütli.

Impatient comme tous les gens fatigués, Kain ne masqua pas son mécontentement. Il accepta cependant. 

Lorsque Louis II et son compagnon arrivèrent au sommet du Rütli, il faisait nuit. La lune éclairait de son étrange lumière le vaste paysage montagneux Le roi aussitôt s'enthousiasma. N était-ce point une occasion incomparable de faire revivre dans cette solitude, sous ces rayons si pâles, si peu réels, si propres aux évocations, la scène grandiose de l'épopée suisse? Il demanda à Kainz de lui réciter des fragments du Tell de Schiller. L´acteur, cherchant un prétexte, répondit évasivement. A la fatigue s'ajoutait peut-être chez lui le sentiment confus d'une disproportion pénible entre le tragédien Kainz et l'énorme cirque du Rütli. Peu habitué à la résistance, le roi pria instamment, puis ordonna. La susceptibilité de l'artiste s éveilla alors; Kainz refusa tout net. Irrité et déçu, le roi lui tourna le dos et s'en alla.

Kainz resta seul sur le Rütli. Au point du jour, il en descendit et se fit conduire en barque à la villa Gutenberg, où habitait le roi. Une lumière brillait dans le cabinet du souverain. Kainz, fatigué et mécontent, alla droit à sa chambre et se coucha. A son réveil, comme il ouvrait ses fenêtres, il vit le roi s'embarquer pour Lucerne. Il ne fit pas un geste pour essayer de le retenir. Il pensait que le souverain rentrerait bientôt. La nuit tomba sans que Louis II revînt. A deux heures du matin, Kainz inquiet prit une barque et se mit à la recherche du bateau du roi. Il rentra au matin sans l'avoir trouvé. Quelques heures plus tard, on lui remit un pli laconique, signé d'un secrétaire du roi; on lui enjoignait de partir le jour même pour Ebikon, par un train spécial. Le train spécial était destiné aux bagages et aux domestiques. Kainz était trop fier pour accepter de telles conditions. Il partit sur le vapeur du roi pour Lucerne et de là rejoignit Ebikon.

Le roi le reçut très cordialement. Ils rentrèrent ensemble à Lucerne et Munich. A la frontière bavaroise, Kainz devait quitter le wagon royal. Il vint prendre congé de Louis II qui avant de lui dire adieu, le serra dans ses bras et le regarda. longuement. Ils ne se revirent jamais.

Quelques jours plus tard, Kainz reçut la lettre suivante :

Cher monsieur Kainz,

Me voici maintenant à Kainzhütte; ce nom m'est doublement cher puisqu'il évoque votre souvenir bien que je n'aie pas besoin d'un tel avertissement pour songer à vous.

Un rêve, un long rêve tissé d'impressions heureuses, tel m'apparaît notre séjour en Suisse. Je suis content que nous soyons restés aussi longtemps ensemble le 14; cette journée a adouci autant qu'il était possible les impressions pénibles de notre séjour à Brunnen qui fut gâté par vous.

Vous recevrez prochainement les photographies de Didier et de Savcrny ainsi qu'une caisse de champagne de Reims. Je vous envoie, cher ami, mes salutations cordiales et suis amicalement votre                                                                                      
                                                                                                    Louis.
18 juillet, pendant la nuit.

Un dernier billet du 31 juillet achève cette série de lettres de Louis II à Kainz. Ils ne s'écrivirent plus ensuite.

La photographie « de Didier et de Saverny » avait été faite à. Lucerne. Elle représente le roi et l'acteur en pied. Comme le cliché en fut brisé après les premiers tirages, les épreuves en sont fort rares.

P. COMERT


Une scène de Marion de Lorme de Victor Hugo


Scène VII de l´Acte III


DIDIER, SAVERNY

SAVERNY, se tournant vers Didier
C'est monsieur? Dites-moi...- Mais c'est singulier comme 
Il me regarde... Allons, mais c'est lui, c'est mon homme.-

Haut à Didier. 
S'il n'était en prison, vous ressemblez, mon cher...

DIDIER
 Et vous, s'il n'était mort, vous avez un faux air
D'un homme... - Que son sang sur sa tête retombe! - 
A qui j'ai dit deux mots qui l'ont mis dans la tombe.

SAVERNY

Chut! - Vous êtes Didier!

DIDIER

                          Vous, le marquis Gaspard!

SAVERNY

C'est vous qui vous trouviez certain soir quelque part. 
Donc, je vous dois la vie...

Il s'approche les bras ouverts. - Didier recule.

DIDIER  
                               Excusez ma surprise, 
Marquis, mais je croyais vous l'avoir bien reprise.

SAVERNY
Point. Vous m'avez sauvé, non tué. Maintenant, 
Vous faut-il un second, un frère, un lieutenant?
Que voulez-vous de moi? mon bien? mon sang? mon âme?

DIDIER 
Non, rien de tout cela. Mais ce portrait de femme.

Saverny lui donne le portrait. Amèrement, en regardant 
le portrait.

Oui! voilà son beau front, son oeil noir, son cou blanc, 
Surtout son air candide, - il est bien ressemblant.

SAVERNY Vous trouvez? 

DIDIER C'est pour vous, dites, qu'elle fit faire Ce portrait?

SAVERNY, avec un signe affirmatif, saluant Didier
              A présent, c'est vous qu'elle préfère, 
Vous qu'elle aime et choisit entre tant d'amoureux. 
Heureux homme!

DIDIER, avec un rire éclatant et désespéré
               Est-ce pas que je suis bien heureux!

SAVERNY
Je vous fais compliment. C'est une bonne fille, 
Et qui n'aime jamais que des fils de famille. 
D'une telle maltresse on a droit d'être fier, 
C'est honorable; et puis cela donne bon air;
C'est de bon goût; et si de vous quelqu'un s'informe 
On dit tout haut: l'amant de Marion de Lorme!

Didier veut lui rendre le portrait; il refuse de le recevoir.
Non. Gardez le portrait. Elle est à vous; ainsi 
Le portrait vous revient de droit. Gardez.

DIDIER
                                            Merci.
Il serre le portrait dans sa poitrine.


SAVERNY 
Mais savez-vous qu'elle est charmante en espagnole! 
Donc vous me succédez! Un peu, sur ma parole, 
Comme le roi Louis succède à Pharamond.
Moi, ce sont les Brissac,- oui, tous les deux,- qui m'ont 
Supplanté.

Riant.

             Croiriez-vous?... le cardinal lui-même. 
Puis le petit d'Efilat, puis les trois Sainte-Mesme,
Puis les quatre Argenteau... - Vous êtes dans son coeur 
En bonne compagnie,... 

Riant.

                        Un peu nombreuse...

DIDIER, à part
                                             Horreur.

SAVERNY
Çà, vous me conterez... Moi, pour ne rien vous taire, 
Je passe ici pour mort, et demain on m'enterre.
sss Vous, vous aurez trompé sbires et sénéchaux,
Marion vous aura fait ouvrir les cachots,
Vous aurez joint en route une troupe ambulante, 
N'est-ce pas?... Ce doit être une histoire excellente!

DIDIER
Toute une histoire!

SAVERNY
                     Elle a, pour vous, fait les yeux doux 
Sans doute à quelque archer?




DIDIER, d'une voix de tonnerre 
                               Tête et sang! croyez-vous?

SAVERNY
Quoi! seriez-vous jaloux? 

Riant.

                            Oh! ridicule énorme!
Jaloux de qui? jaloux de Marion de Lorme!
La pauvre enfant! N'allez pas lui faire un sermon!

DIDIER

Soyez tranquille !

A part. 

                     O Dieu ! l'ange était un démon !

Entrent Laffemas et le Gracieux. - Didier sort. - 
Saverny le suit.

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